CHAPITRE VINGT-ET-UN.

104 12 0
                                    

LIRE AVEC LA MUSIQUE. 

Ethan.

— Je reviens dans un instant, sourit-elle.

J'acquiesçai, un sourire béat aux lèvres, et m'effondrai sur le fauteuil à côté de moi en soupirant, étonnamment comblé. Anna se retourna en un tourbillon de cheveux couleur or et je la vis disparaître, elle et son incroyable robe de mariée maculée de tâches de faux sang à travers la foule. Elle avait emmêlé ses cheveux, créant des nœuds ici et là, et les avait recouvert d'un faux diadème cassé, et le corset de sa robe était à moitié déchiré et dénoué. Les jupes étaient abîmées, et son maquillage était remarquable : elle avait entouré son œil droit de noir et violet, dessiné quelques égratignures ainsi qu'une longue balafre, partant de sa pommette gauche jusqu'à sa poitrine. Si elle était aussi belle en mariée vengeresse, j'aurais tout donné pour la voir le vrai jour de son mariage, tandis que je serai en train de l'attendre devant l'autel. A cette pensée, mon sourire s'élargit et mon cœur se mit à battre un peu plus fort. Qu'est ce que je pouvais être niais, alors !

Au loin, j'aperçus El et Lucas danser ensemble sous les lumières colorées. Je les contemplai pendant plusieurs instants, alors que leur amour s'étendait tout autour d'eux. J'avais été très heureux pour eux lorsque Elena m'avait annoncé qu'ils étaient ensemble. Après toutes ces années à se tourner autour ! Seulement elle ne m'avait pas écoutée, et n'avait rien dit à Lucas à propos du bébé. Et je savais que plus elle lui cacherait, plus... il aurait du mal. Lucas avait toujours été immature, mais il détestait plus que tout qu'on le prenne pour un idiot. Et c'est ce qu'il penserait. Il se sentirait trahi. Il n'y avait qu'à regarder la façon dont il posait les yeux sur elle, en ce moment-même. Elle semblait être la plus belle chose qu'il ait jamais vue, la seule fille qu'il ne verrait jamais. Et lorsqu'elle riait... ses yeux sombres pétillaient et il luttait à chaque instant pour ne pas la prendre dans ses bras. Il la faisait tournoyer dans ses bras et tout le monde s'arrêtait pour les observer. Alors que Lucas me faisait un clin d'œil et que je lui répondais par un petit signe, je me rendis compte que je ne les avais jamais vus aussi heureux.

— Et voilà !

Je me retournai, et vis Anna me tendre un verre rempli avec un grand sourire. Je ne l'avais jamais vu sourire auparavant, et c'était un spectacle si merveilleux et grandiose qu'il était impossible à décrire, mise à part dire qu'à côté d'un de ses sourires, les étoiles semblaient bien fades. Elle était si belle que j'avais mal de la regarder.

— Merci.

Je pris le verre de ses mains et bus une gorgée de boisson. Nous avions passé une bonne partie de la soirée à parler de tout et n'importe quoi, enfin surtout elle, car j'adorais la voir parler de ce qui la passionnait. Elle m'avait décrit son adoration pour la photographie, et je lui avais un peu parlé de la mienne pour le dessin. Elle m'avait dit que ce qu'elle aimait par dessus tout dans les photos, c'était de pouvoir éterniser un sourire, un éclat de rire ou un regard, et pouvoir se le remémorer jusqu'à la fin des temps, même si tout avait changé. J'étais persuadé de savoir à quoi elle pensait en disant cela, et c'était comme si j'avais reçu un coup au ventre.

— Tu sais quoi ? Et si tu venais chez moi pour que je te montre mes photos ? Proposa-t-elle.

Je levai les yeux vers elle, surpris. Elle me regardait d'un air de défi, la main sur la hanche.

— Là, tout de suite ?

Elle haussa les épaules.

— Pourquoi pas ?

Après tout, la fête n'était géniale que parce qu'Anna était avec moi, et je voulais voir ses œuvres pour de vrai, la voir me raconter dans quelles conditions chaque photo avait été prise. J'acquiesçai en souriant en coin, et elle parut satisfaite.

« Elle s'appelait Anna »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant