CHAPITRE QUARANTE-ET-UN.

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NOUVELLE VERSION DE CE CHAPITRE, DITES MOI CE QUE VOUS EN PENSEZ. (lire avec la musique)

Anna.

Il est de ces endroits sur Terre, où tout semble paisible. Où la Nature est reine, où tout semble hors du temps, où tout n'est plus que beauté et calme, où nous paraissons être dans une bulle qui nous protège de toute menace extérieure. Un lieu où tout repose, où le silence règne et est éternel. Où aucun souci ne demeure, où tout s'envole avec une insouciance magique. Où rien ne semble pouvoir briser cette douce harmonie. C'était dans un de ces endroits, qu'elle était allongée, aux côtés d'un jeune homme aux cheveux de blé. Sur le visage de la jolie femme, un sourire serein demeurait, ses traits totalement détendus. Elle se noyait parfaitement dans le décor, comme si elle aussi était une magnifique créature de la nature. Une beauté rare.

Soudain, une douce bourrasque de vent vint agiter les jolies feuilles dans les arbres, et la tira de son sommeil. Elle ouvrit les yeux et vit le sublime spectacle qui s'offrait à elle. Il y avait le ciel, cette somptueuse étendue bleue dénuée de tout nuage, il y avait aussi le soleil qui réchauffait doucement sa peau de porcelaine. Les oiseaux qui chantaient, créant un bruit de fond agréable et mélodieux. Puis, les arbres, qui autour des deux amants, formaient un cercle et dont les feuilles dansaient doucement pour eux. Tout n'était que délicatesse et beauté. Elle sourit, et se redressa lentement. Sa robe blanche, ainsi que ses longs cheveux dorés ondulaient doucement au gré de la brise. Elle tourna la tête vers le jeune homme à ses côtés, et effleura délicatement sa joue hâlée. En le voyant ainsi, dans cet endroit si paisible et harmonieux, elle se rendit compte qu'elle était pleinement et totalement heureuse. C'était une sensation de bien-être intense qu'elle avait totalement oubliée, tant cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas sentie l'envahir. Et si elle pouvait de nouveau la connaître, c'était uniquement grâce à lui.

Elle resta un moment ainsi, à contempler son visage avec la nature autour, jusqu'à ce que son téléphone sonne. Surprise, elle décrocha, et entendit la voix de son frère, ce qui la fit immédiatement sourire. Il lui dit quelque chose, seulement quelques mots, et pourtant, c'était à cause d'eux que son sourire se figea sur son visage, et que son téléphone tomba de ses mains graciles. Elle fixait un point, au loin, sans même le voir. Elle ressemblait à une poupée de porcelaine ainsi. Immobile, les yeux perdus dans le vide, les traits figés en une expression dénuée d'émotions. Les bruits autour d'elle s'éteignirent et même les oiseaux se turent. Le vent se calma, pour ne laisser que cet immense silence pesant, vide. Elle était comme déconnectée de la réalité, elle ne savait même pas si tout cela n'était qu'un rêve ou non.

On aurait dit un ange qui venait à peine de descendre sur Terre. Elle semblait regarder les choses autour d'elle avec de grands yeux totalement vides, avec une vision nouvelle, et ses gestes étaient très saccadés. Elle ne semblait pas comprendre qui elle était, ni d'où elle venait.

Doucement, les mains tremblantes, elle se leva. Ses jambes s'étirèrent, mais elle trébucha d'un air distrait. Autour d'elle, la vie continuait, le temps était toujours aussi clément, et pourtant elle semblait être dans sa propre dimension, à des milliers d'années-lumières de l'endroit où elle se trouvait. Elle ne pouvait pas y croire. C'était une blague, une farce dont l'auteur n'était nul autre que Dimitri. Elle leva son visage lentement vers le ciel, et ses paupières s'abaissèrent d'elles-mêmes. Elle déglutit, le cou découvert et les traits exposés à la chaleur du soleil. Elle se mit sur la pointe des pieds, et sembla vouloir s'élever vers le ciel d'une beauté époustouflante, toujours plus haut, toujours plus loin. C'est alors que la première larme coula. Une simple goutte d'eau qui se mit à dévaler son visage éclatant de beauté. Et aussitôt, une douleur flamboyante éclata dans sa poitrine, si forte qu'elle se courba en deux en gémissant.

« Elle s'appelait Anna »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant