LIRE AVEC LA MUSIQUE.
Ethan.
Nous marchions depuis plusieurs minutes, dans un silence paisible. Seuls les bruits de nos chaussures écrasant les morceaux d'écorces et les branches résonnaient dans la forêt. Quelques fois, un chant d'oiseau retentissait, et un léger et lointain bruissement d'ailes le suivait. Les étoiles brillaient d'un éclat subjuguant dans le ciel qui avait revêti sa cape de velours bleu foncé. La pureté qui émanait d'au-dessus des arbres me touchait profondément. Si Anna n'avait pas continué sa marche, je serai certainement rester un moment, assis en tailleur, à contempler la candeur que dégageaient les cieux. Tout semblait magique, des bruissements des feuilles d'arbres en hauteur, à la brise légère qui amenait les embruns de la mer. J'étais envoûté.
Anna marchait d'un pas apaisé devant moi. Elle semblait flotter dans cet endroit qui lui correspondait parfaitement. C'était comme si les arbres contenaient une tristesse qui l'attiraient indéniablement. Elle était dans son élément, et cela se voyait à sa façon d'effleurer le tronc des arbres de ses longs doigts délicats, ou à sa manière de humer profondément le parfum d'une fleur qu'elle venait de cueillir. Elle semblait posséder la nuit, et la forêt. Comme une nymphe, ou une déesse de qui on vanterait les prouesses aux oreilles des enfants, le soir. Et lorsqu'elle se tourna vers moi pour me sourire, alors que la pâle lueur de la lune se reflétait dans ses yeux qui brillaient intensément, et que les étoiles semblaient déposer sur ses cheveux un fin voile argenté, un mot me vint à l'esprit. Irréel. Tout, absolument chaque chose en ce lieu semblait irréelle. L'élégance de la lune qui posait un regard paisible sur le monde, le naturel des écureuils qui filaient à toute vitesse, ou bien les couleurs, qui même dans l'obscurité de la nuit, contrastaient de chaque côté. Et puis, surtout, Anna. Elle semblait encore plus céleste que d'ordinaire, encore plus fabuleuse, et j'étais persuadé que si des ailes lui poussaient dans le dos et qu'elle s'envolait, cela ne m'aurait pas étonné.
Bientôt, alors que mes pieds commençaient à être douloureux, nous débouchâmes dans une clairière. Je m'avançai un peu plus et détaillai l'endroit. Il n'avait rien d'extraordinaire, à vrai dire. De longues herbes poussaient dans tous les sens, lui donnant un air sauvage et indomptable. Celles-ci se mouvaient gracieusement au gré du vent qui s'amusait à s'infiltrer entre elles, les entraînant dans une sorte de jeu étrange. La clairière était ronde, bordée de si hauts arbres que l'on n'en voyait presque pas le sommet. L'odeur de la mer avait quasiment disparue, laissant la place aux senteurs d'herbe fraîche et de fleurs tout juste écloses. Je me laissai tomber à terre, écrasant quelques longues plantes au passage, et je remarquai avec surprise qu'elle faisait la taille de mon buste.
Anna me rejoint en souriant, et alors que je pensais qu'elle allait s'asseoir à côté de moi, elle se jeta sur moi et commença à me chatouiller les côtes. Le choc de son poids me surprit, mais un rire incontrôlable me vint alors, et je ne pus articuler aucun mot alors qu'elle savourait sa victoire en me voyant au supplice.
–- Ar.. Arrête..., articulai-je entre deux fous rires.
Son sourire s'élargit jusqu'aux oreilles et elle continua en lançant :
— Excuse-moi ? Je n'ai pas bien compris ?
Je tentai une nouvelle fois de la supplier de s'arrêter mais elle redoubla d'effort. Elle lâcha un rire qui résonna dans la nuit, tandis que je me débattais avec elle. Au prix d'un effort incommensurable, je réussis à la pousser et la plaquer contre le sol à mon tour pour lui faire subir le même sort. Aussitôt, elle se mit à rigoler elle aussi, tandis qu'un sourire sadique s'épanouissait sur mon visage.
— Alors, Anna ? Tu disais ?
A vrai dire, je faisais ça surtout pour voir son magnifique sourire et pour entendre son rire parvenir à mes oreilles, juste comme on écouterait notre chanson préférée. Au bout d'un moment cependant, elle réussit à me dire d'une manière plus ou moins hachée qu'il fallait que j'arrête et à m'appeler son roi. Je me stoppai alors, et elle se mit à soupirer lourdement, les joues rougies et les yeux brillants.
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« Elle s'appelait Anna »
Ficção Adolescente«I don't know what I'm supposed to do, haunted by the ghost of you » « Elle était un ange, et ici-bas, c'était l'enfer. Comment pouvait-elle ne pas se brûler les ailes? » « Lorsque Anna et Dimitri Versakovich arrivent dans les vies d'Ethan Jack...