« Elle s'appelait Anna »

CHAPITRE VINGT-NEUF.

(oui je la remets mais bon en même temps elle est géniale) 

LIRE AVEC. 

Dimitri.

Lorsque je suis revenu dans le bureau, j'ai remarqué que Lucas avait disparu. Nolan et Lisa discutaient tranquillement près du feu et ne semblaient pas m'avoir entendu rentrer.

— Où est-il passé ?, leur demandai-je.

Lisa se tourna vers moi, ses longs cheveux roux virevoltant autour d'elle.

— Il est parti avec une amie à lui.

Notre échange de regard dura un instant trop longtemps, avant que je n'y mette fin en me tournant vers Nolan. Je ne pus m'empêcher de remarquer qu'à cet instant, à la lueur des flammes, il était absolument magnifique. Il avait ses yeux posés sur Lisa, et ne semblait pas se douter de mon regard, ni même de sa beauté. Sa peau claire était illuminée par le feu et ses yeux semblaient habités d'une étrange lueur, alors que sa mâchoire carrée était serrée, comme s'il s'empêchait de quelque chose. Il me jeta un regard en coin, alors que je m'empressais de détourner mes yeux, gêné qu'il m'ait surpris en train de le détailler.

— J'ai envie d'aller m'aérer. On sort ? Proposa notre amie.

Je m'empressais d'acquiescer, alors qu'elle se levait en s'étirant. Elle m'adressa un sourire éblouissant, que je lui rendis timidement. Nous sortîmes de la petite pièce à la queue-leu-leu, avant de traverser l'énorme salon où j'aperçus presque immédiatement Elena, la meilleure amie d'Ethan, et j'en crus pas mes yeux.

— Nolan ? Criai-je par dessus la musique.

Il se tourna vers moi et je lui fis signe de regarder en direction de la jolie brune qui était adossée au bar en train de parler avec quelqu'un que je ne connaissais pas. Je vis les yeux bruns de mon ami s'agrandir, et je demandai :

— Elle... Elle est enceinte, on est d'accord ?

— Visiblement, dit-il doucement en acquiesçant.

Je déglutis un instant, les yeux toujours posés sur le ventre plutôt arrondi d'Elena. Peut-être était-ce la cause du froid entre Lucas et Ethan, et même de l'attitude du brun. Un enfant à dix-sept ans... J'espèrais sincèrement qu'elle l'avait voulu, ou que du moins elle avait eu le choix.

Nous finîmes par franchir la porte d'entrée, l'air glacial de cette fin décembre nous enlaçant de ses bras gelés. Je réprimai un frisson, tandis que Nolan remontait la fermeture de son manteau. Seule Lisa semblait parfaitement réchauffée. Elle s'était avancée vers les marches du perron et s'asseyait. Nous la rejoignîmes, et je posai mon regard sur elle, alors qu'elle fixait le vide droit devant elle d'un air triste.

— C'est bientôt la fin, chuchota-t-elle.

Autour de nous, il y avait deux ou trois petits groupes d'ados qui rigolaient et parlaient fort, et la musique nous parvenait assourdie. La route était déserte, et le vent soufflait dans la forêt de pins à droite de la maison.

— La fin de quoi ? Demandai-je, étonné.

Nolan semblait avoir compris car il resta muet, les yeux baissés.

— De tout ça. Du lycée. Des petites sorties tous les trois. Des amis que l'on reverrait sans doute jamais.

Un rire nerveux m'échappa, et elle se tourna vers moi, les yeux plissés.

— Mais enfin, on a encore le temps, protestai-je. Il nous reste encore plusieurs mois, et puis on continuera...

— Tu ne comprends pas, me coupa brusquement Nolan. Elle a raison. Plus rien ne sera jamais comme avant.