Prologue

710 37 6
                                    

L'amour est il vraiment la plus belle chose qui puisse arriver dans la vie d'une personne ? Est-ce que c'est aussi la seule qui peut à la fois guérir notre corps, notre âme, notre esprit et notre coeur en même temps, tout en ayant le pouvoir de les détruire d'un seul coup ? Je pense que je n'en sais rien, et que d'ailleurs, personne ne le sait vraiment. 

Parce que l'amour, s'il rend aveugle, n'est il donc pas simplement une illusion si nous ne sommes plus qu'aveuglés par ce que l'on pense ressentir ? Et si le mot « pense » n'est considéré que comme une hypothèse, devons nous en conclure que nous nous trompons sur ce que nous ressentons ? Mais si, au contraire, nous ne nous trompions pas ? Et si l'être humain était il vraiment capable d'aimer ?

La seule chose que je sais, c'est que je ne sais rien. - Socrate.

Mais alors si je ne sais rien, et si les autres ne savent rien non plus, pourquoi disons nous « je t'aime » à la personne qui nous affirme la même chose de son côté ? Et si nous aimons vraiment, cela voudrait dire que n'importe quand, la personne qui nous aime peut ne plus nous aimer. Et alors le monde tout entier peut prétendre que cette rupture vient d'effets extérieurs. Qu'elle est provoquée par des choses en dehors de nous même, que nous contrôlons ou pas, mais qui nous échappe dans tous les cas. Moi, ce que je pense vis à vis de cette hypothèse, c'est qu'elle n'est pas entièrement vraie, ni entièrement fausse. 

Parfois, le problème survient simplement de notre for intérieur. C'est toujours si simple de mettre des mots sur ça, d'accuser ce qui ne vient pas de nous, pour se justifier, ou rassurer l'autre, et nous rassurer nous même. C'est un schéma vicieux qui justifie que la cause est alimentée par d'autres conséquences, que le feu s'agrandit si on l'attise. Que les flammes ardentes sont le fruit de bûches que l'on a rajouté dans l'âtre. Je pense que nous devrions étudier de nouveau cette idée là: les causes n'existent pas toujours par la faute d'autres choses que nous même: parfois, le problème, c'est nous, tout simplement. Parfois, il n'y a pas de justifications. 

Un jour on aime, le lendemain, nous n'aimons plus. L'amour est une aiguille qui nous pique. La première seconde est douloureuse, celle qui suit ne l'est plus. La raison ? La douleur a disparue. Ou alors, elle est toujours là, mais si petite, que l'on s'y habitue rapidement. L'amour est une brûlure : Vive et soudaine, et peut être douloureuse durant quelques minutes, ou quelques jours, ou quelques mois, puis soudain, il ne fait plus mal. 

Ce qui est illogique et inexplicable, c'est la raison pour laquelle nous pouvons comparer l'amour à la douleur d'une brûlure le temps qu'elle s'estompe, et la disparition de l'amour quand la douleur n'est plus là. Parce que c'est justement quand l'amour a disparu que nous avons vraiment mal. Pas quand il est là. C'est ainsi que les gens, quand ils apprennent que tu es en couple qu'ils peuvent bien réagir une fois, et d'autres fois, assez bizarrement : « Ah. L'amour t'a piqué. Ah, la flamme de l'amour est enfin apparue en toi. » 

Et si c'était quand nous aimons, que nous étions en train de nous brûler, et quand celui ci disparait que la flamme qui nous brûlait s'éteint et ne nous brûle donc plus ? Nous devrions prendre le problème de ce côté là : L'amour brûle et tiraille. Quand nous ne sommes plus brûlés par cette flamme, la rupture entre la flamme et notre coeur est si brusque, qu'elle nous fait mal la même durée de temps que la flamme qui serait venue nous brûler pendant que nous aimions : Et cette brûlure ne nous ferait mal que lorsque la flamme serait enfin éteinte.

 Ce feu de l'amour n'a aucun sens, et l'amour en lui même non plus. Je pense que nous n'avons pas mal le temps d'aimer, parce que nous nous sommes directement habitués à la douleur. Et c'est quand elle part, qu'elle fait le plus mal. Le feu de l'amour est il donc un bon feu ? Je pense que nous avons mal, parce que si on ne considère pas la chose, et peu le font, nous n'y comprenons rien. Personne ne prend le problème dans le sens inverse. Le premier amour est presque toujours le plus douloureux, parce que nous ne connaissons pas encore cette douleur. 

Et l'être humain craint ce qu'il ne connait pas. Maintenant, j'aimerais me poser une autre question. Que devons nous faire ou penser face à quelqu'un qui prétend ne pas nous aimer, tout en nous prouvant sans arrêt le contraire ? Je suis incapable de répondre à ma propre question, c'est pour cette raison que je la pose. Et je pense que dans mon entourage, aujourd'hui, il n'y a qu'une seule personne qui pourra m'éclairer. 

1. Melvin Meyer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant