Chapitre 25 : un temps de parole

826 76 93
                                    


"Sans... tu viens de me dire que..."

"Oui, mon âme est actuellement en colocation avec la tienne dans ton corps."

"Que..."

"Parce que le lien agit comme un élastique, et qu'au lieu d'être simplement éjectée du corps, mon âme en a trouvé un autre. Le tien. Parce qu'elle y était déjà lorsqu'il a été salement abîmé. La tienne fut sortie de force selon le système habituel, et a rejoint ton corps parce que c'est là qu'elle est supposée rester, et que la mienne y était déjà, donc l'effet élastique, tout ça."

-Wow...

"Yup, tu as bien résumé ça, kiddo."

-Je suis pas un peu dans la merde....

"Plus que tu ne l'étais en me trouvant dans ton jardin ? Hmm.. Ça dépend du point de vue. Mais c'est pas grave, la bone nouvelle, c'est que mon corps devrait être de nouveau prêt d'ici demain dans la journée."

"Seulement demain ????"

"Ton frère n'y est pas allé de main morte, si je puis me permettre."

-Du coup... Je fais quoi en attendant ?

"Tu patientes, et tu as l'air normale. Et tu essayes de calmer ton frangin, parce que quand je serai à nouveau dans mon corps, je refuse d'être attaqué."

-Ce n'est pas sa faute....

"Ah ? C'est la mienne peut-être ? Encore une fois, je n'ai rien fait, et encore une fois, je me fais trucider par un gosse, et même pas par sa faute, une fois de plus !"

Je soupirai. Il était temps de me réconcilier avec mon frère, et de parler avec lui des derniers évènements. Je déteste ça. Mais je n'ai pas le choix si je veux espérer le calmer d'ici demain, et essayer de mettre les choses au clair.

Je changeai vite de vêtements, ceux-ci portant la désagréable odeur de vieille cendre.

Puis je descendis.

-Grand frère ? T'es où ?

Une voix me répondit du fond de la cuisine.

-Ici petite sœur ! J'arrive ! J'ai vu que tu t'étais levée après notre conversation, ça va mieux ?

-O-Oui...

Je m'installai à table, ne sachant quoi dire de plus.

Il arriva peu après, portant deux énormes tasses débordantes de chocolat chaud, dont il en déposa une devant moi, et une autre à la place en face, à laquelle il s'assit ensuite.

Puis ce fut au tour du silence de s'installer à notre table, aucun ne sachant comment commencer la conversation.

Je bus doucement à ma tasse.

Le goût si doux et crémeux que j'aimais tant envahit mes papilles, et me fit monter les larmes aux yeux. Mais il manquait quelque chose pour que ça soit exactement le goût que je préférais.

-Il est vraiment bon, grand frère.. Mais tu as oublié de rajouter mon petit morceau de sucre, comme Maman le faisait...

-... Tu sais bien que je ne suis pas Maman. Et que je ne le serai jamais. Tu me l'as dit toi-même, la semaine dernière, tu t'en souviens ? Juste avant que je parte dormir quelques nuits chez des amis.

-Je sais... je suis désolée.. Mais elle me manque... J'aimerais bien la revoir quelques minutes, juste ça..

-Elle ne reviendra pas.. Elle nous laisse..

Âmes LiéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant