Je revins, une fois habillée, en direction de Sans, qui m'attendait toujours, à côté des restes du feu, aux cendres aux teintes flamboyées, oranges et rouges, s'étouffant peu à peu, ensevelies sous leurs semblables grises et immobiles, froides... me faisant frissonner de l'intérieur, et réchauffant faiblement mes yeux.
Une quinte de toux me prit, vite réfrénée et mourant dans ma gorge avant d'atteindre mes lèvres, ne laissant entendre qu'un simple souffle rauque.
Une main se posa sur mon épaule, un visage en face du mien, ses orbites me fixant dans les yeux.
Mais aucune voix ne se fit entendre, à part celle des étincelles crépitantes de mort dans leur foyer toujours plus refroidissant.
Je ne bougeai pas, levant à peine le regard vers lui.
Au bout d'un moment, il me tendit la main, celle-là même qui était déposée sur moi, mais je ne sus que faire avec.
...
Il me dit :
-Prends-la, je vais nous téléporter à l'extérieur.
Je la pris, et il nous téléporta peu après à l'extérieur.
L'air était toujours aussi froid et piquant que quand j'étais sortie toute seule, mais il faisait plus sombre, et pour une raison inconnue, mon ventre se serra à cette constatation. L'air était plus palpable, peut-être, alors qu'il traversait mon larynx, et mon cœur battait calmement à m'en faire exploser les côtes. Mes pieds, chauds, s'écoulaient de froid dans la neige humide.
L'air frais mordait ma peau et le calme ambiant inondait mes oreilles, alors qu'il me dirigea, toujours en me tenant la main, en direction des arbres touffus encerclant la clairière.
Il s'arrêtant cependant pour regarder derrière moi, à mi-chemin de vers le mur naturel, un de ce qui lui servait de sourcils légèrement froncé, le menton un peu plus bas, ses yeux faisant un petit aller retour entre ce qu'il apercevait et moi, et me demanda :
-Surtout, ne te retourne pas...
Je ne me retournerai pas.
Il m'emmena plus loin, nous engageant brièvement sous le couvert des arbres, leurs épines craquant sous mes pieds, toujours sensibles, piquant, grattant, brûlant ma plante enroulée comme momifiée dans ses bandages.
Mes yeux percevaient un mouvement incessant, je me sentais tomber, rouler, chuter, me noyer. Je me remis à tousser, ma cage thoracique pliée, mes bras, non, toute ma peau, déchirée !
Une sensation, ronde et pesante, monta dans ma gorge, s'élevant dans celle-ci contre mon gré, pour s'échapper, me percluant de crampes... Mon air s'échappait de mes côtes en de douloureuses et bruyantes bouffées rocailleuses.
Mon torse, tendu, tiraillé, arrachait mes épaules de mes clavicules, arrachait ma peau de ma chair, ma chair de mes os.
Le squelette, prononçant des mots m'étant indiscernables, me rejoignit, me frottant le dos.
Puis je l'entendis me dire, à voix basse :
-Hey, hey calme... calme-toi un peu... respire, calmement...
Le son de sa voix, de ses mots, provoqua une réaction en moi, me fit me calmer... Calmement, le mouvement de mon buste ralentit, calmement, mes poumons firent plus sereinement circuler l'air.
Je respirais, calmement.
C'était étrange.
Mon bras gauche me lançait cependant toujours et pendait simplement le long de mon corps.
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Âmes Liées
FanfictionSi un jour vous vous retrouvez à faire un souhait stupide en finissant de jouer à un jeu, faites bien attention. Si un jour vous vous retrouvez nez à nez avec votre souhait stupide, faites attention. Si un jour votre souhait stupide concerne Sans le...