Chapitre 44 : éveil

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Je clignai des yeux, ayant encore du mal à voir correctement, et levai mon regard au plafond, ciel fait de pierre et parcouru de bouts d'étoiles bleues et scintillantes, me faisant me poser la question du lieu dans lequel je me trouvais.

Ne contrôlant qu'à moitié ma vision déjà un peu moins trouble et mon attention fuyante, voilà déjà que des yeux je parcourais autant que possible mon étrange refuge.

Mon cœur s'était mis à battre beaucoup moins mollement que le rythme de mes pensées, et la sensation de crainte d'être complètement enfermée de nouveau, bien que stupide ici, me prit aux tripes.

J'étais dans une salle ronde, tout en pierre. Un feu au centre, et moi à côté.

La salle ? Fermée.

Sauf pour deux couloirs. Un petit, et un grand. Tout deux noirs. Surtout l'étroit.

Malaise...

Sans commença alors à me parler, mais mes oreilles encore bouchées et -surtout- ma tête lourde ne m'aidèrent pas vraiment à comprendre ce qu'il me disait, cette fois-ci. Je n'ai pas non plus... vraiment essayé de me focaliser sur ses paroles. Trop occupée à analyser le lieu où nous nous trouvions.

Que venait-il de me dire, déjà ?

Il avait parlé d'un frère, d'humains, de tomber ?

Je posai mon regard sur lui, cherchant à comprendre ce que j'avais compris.

Malgré ma bouche encore pâteuse et engourdie, je tentai de parler.

Mes muscles répondaient difficilement, de même que ma gorge, et tout ce que je pus produire fut pour le moins expérimental.

Je n'avais pas assez de souffle pour générer le moindre son correct, ou du moins, c'est ce dont j'avais l'impression.

En résultat de cet effort vain de communication, j'obtins un simple, long et horrible couinement, vaguement modulé par les mouvements de ma mâchoire dans le stupide espoir de former des mots.

Quels mots, je n'en avais aucune idée, tant que j'arrivais à en faire quelque chose... Ce que je n'étais même pas arrivée à faire.

Cet échec me laissa un goût amer en bouche.

Sans laissa planer un silence de quelques secondes, avant de me proposer de quoi boire, et se leva afin d'aller chercher de quoi m'hydrater.

Il était vrai que, maintenant qu'il me le faisait remarquer, j'avais soif.

Alors qu'il quittait la pièce, je me tordis le cou pour le regarder partir, voir par où il s'en allait.

Mais j'avais visiblement mal jugé la largeur de mon "lit", vu qu'à peine je bougeai, que je tombais déjà à terre.

Je lâchai un infime couinement, essoufflé, de douleur.

Mon corps engourdi, endormi, cotonneux et insensible s'était réveillé d'un coup pour une fraction de secondes. Juste assez pour que je sente bien ma chute passer.

J'étais tombée sur mon mauvais bras, visiblement.

Prenant péniblement appui sur l'autre, je tentai de me relever légèrement afin de le dégager et de le reposer sur le côté, mais voilà que Sans revenait déjà, m'ayant entendue chuter, sans doute.

Il me prit par les aisselles, ce qui me causa des douleurs supplémentaires, pour me ramener et me recoucher sur mon tas de coussins. Je sentais mes membres se réveiller peu à peu, tout fourmillants et gourds.

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