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Le couloir dans lequel Asha avançait lui était inconnu. Et pour une fois ça ne lui fit pas peur. Parce qu'il savait qu'au delà il trouverait sûrement de nombreuses réponses à de nombreuses questions. Et puis, il n'était pas seul. Abel l'accompagnait et ça le rassurait. Ce dernier lui avait répété longuement qu'aucun A.S.H.A maléfique ne pouvait leur tomber dessus.

Enfin, ils s'arrêtèrent devant une issue. Il était possible de descendre ou de monter via le passage étroit et l'échelle en partie rouillée.

- Piqûre de rappel. En bas, ça mène à la "ville", affirma Abel, et en haut, t'as la sortie. Un peu moins haut, il y a l'endroit qui nous intéresse. Les A.S.H.A sont trop imposants pour passer. Et un peu trop stupides sur les bords aussi.

Après cela, il agrippa une barre de l'échelle et y grimpa sans plus de cérémonie.

- Tu viens ou t'attends que le monde devienne une parfaite utopie ? Cria-t-il depuis une certaine hauteur maintenant.

Ses mots résonnèrent pendant quelques temps et Asha monta à son tour.

Il suivit Abel quand celui-ci sauta de l'échelle pour atterrir sur un sol en béton froid, aussi froid que l'atmosphère qui se dégageait du nouvel endroit. C'était un autre couloir, plus étroit, plus sombre, plus vieux. Un labyrinthe de tuyauteries figurait au plafond et certains vieux néons grésillaient de temps à autres. Abel sembla satisfait de ce qu'il voyait et ne tarda pas à poser son sac à terre pour en sortir une grosse lampe.

- Tiens, prends-la, ordonna-t-il en l'allumant. Moi j'ai déjà les mains prises.

Asha s'en saisit sans broncher mais fronça les sourcils en voyant qu'Abel cherchait autre chose. Cette fois il extirpa un pistolet, fort semblable à celui qu'Asha tenait entre les mains, lors d'une époque qui lui semblait révolue. Il tréssaillit.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Abel. Tu sais, on n'est jamais à l'abri d'un rat mutant ou deux. Mais ces bestioles là ne sont pas réellement dangereuses. Surtout une fois mortes.

Asha ne répliqua pas et se contenta de suivre le scientifique en tenant la lourde lampe.

Plus ils avançaient, plus il faisait froid, plus c'était sombre et humide. L'enthousiasme d'Asha s'était envolé aussi vite qu'il était apparu.

- On devrait bientôt arriver, déclara Abel en devinant que son compagnon n'était plus d'humeur.

Et il avait raison. Cinquante mètres plus tard ils se tenaient devant une double porte, en fer blindé et sûrement vérouillée.

- La première fois j'ai du crocheter la porte avec un couteau et une épingle à cheveux. C'était pas la joie. Heureusement qu'il y avait une clé à l'intérieur. Que j'ai...  évidemment... sur moi.

Il sortit la fameuse clé avec un sourire triomphant et la tourna dans la serrure. Il ouvrit les portes dans un geste théâtral et annonça fièrement :

- Bienvenue dans le Premier Institut !

Asha rit un instant et s'avança calmement, essayant de contenir son excitation et son envie de courir partout, de tout fouiller et de tout retourner.

Il s'arrêta devant une table, une simple table, mais dont le coin en bas à droite était gravé.

- Institut 0001, lut Asha. C'est... Un peu émouvant.

Il réfléchit un instant.

- Tu disais que j'ai été fabriqué ici... Mais quand George m'a acheté, il était stipulé sur le papier que je venais du 0618, celui où j'ai fait la mise à jour...

AshaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant