Asha

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- Grouille-toi, on n'attend plus que nous ! S'exclama Asha.

Aimé essayait tant bien que mal d'enfiler la tenue qui lui avait été assignée. Il y avait un léger problème de taille. Aimé était grand, et là n'était pas le soucis, mais Aimé avait aussi une certaine musculature que son haut moulait, et ce n'était pas vraiment à son goût. 

- C'est ridicule ! Protestait-il. Je ne sors pas comme ça !

Asha leva les yeux en l'air et les fit revenir vers Aimé. Oui, c'est vrai, on pouvait discerner les lignes fines dessinées par chacun de ses muscles, mais bizarrement, ça plut à Asha. En vérité, Aimé portait toujours des vêtements amples, et la seule fois où il s'était montré torse nu devant Asha - quand il avait dû retirer son t-shirt pour soigner la blessure qu'il lui avait faite - l'androide ne s'était pas vraiment rendu compte de sa morphologie. Et maintenant qu'il pouvait la contempler à loisir, il se rendit compte qu'il n'en était pas déçu, au contraire. 

Mais il fit taire ces sensations étranges et essaya de raisonner Aimé.

- On n'a rien d'autre, Aimé, c'est ça ou tu te fais choper à coup sûr. Et franchement, c'est pas si serré que ça, tu peux encore bouger normalement. Donc arrête de râler et active-toi. 

Asha avait, pour la première fois, pris un ton autoritaire et Aimé cessa tout aussitôt de se plaindre. Il termina d'ajuster ses vêtements en silence, se saisit de son sac et sortit de la chambre, suivi d'Asha qui était déjà équipé depuis longtemps. 

Il rejoignirent Abel et Judy qui attendaient déjà devant l'échelle. Abel avait un sac plus gros que tous les autres, et portait sa tenue qui était parfaitement taillée. Judy faisait la moue, pas vraiment satisfaite de sa tunique rose pâle. Pourtant, Asha trouvait que la couleur lui allait bien. 

Abel, lorsqu'il vit Aimé, ne put s'empêcher de pouffer. Il se calma rapidement et, en évitant de regarder le basané, il fit un dernier discours de préparation. 

- Bien, maintenant, on peut plus vraiment revenir en arrière. Dans quelques minutes nous aurons quitté l'abri. Vous vous souvenez de vos faux noms ? 

- Bien sûr, Raphaël Lavigne. Moi c'est Clayton Hall, commença Aimé. 

- Joachim Wallen, se contenta de répondre Asha. 

- Tanja Bjornson, râla Judy. 

- C'est bien, vous connaissez bien votre leçon. Il ne vous manque rien ? Vous êtes tous prêts ? 

Tous vérifièrent une dernière fois rapidement leur sac. Aimé eut l'ai triste en voyant la seule petite dague qu'il pourrait emmener. Il avait aussi pris son violon, mais ça, il ne l'avait pas dit à Abel. C'était la seule chose qui le liait encore à ses parents, il ne voulait pas l'abandonner. 

Asha, lui, fixa rapidement l'intérieur et y vit ses provisions, une dague, le tube de coloration capillaire, le revolver de Kalypso, son livre L'Ecume des Jours. Et puis, enroulé dans un petit bout de tissu, il savait qu'il y avait la petite figurine de renard. Il sourit, referma son sac, et attendit que les deux autres fassent de même. 

- Tenez, j'ai caché les combinaisons là dedans. Enfilez-les sans faire de mouvements trop brusques, et ajoutez le masque après. respirez lentement, ne prenez que des petites bouffées d'air, et tout ira bien. Vous me suivrez sur la route, sans vous écarter. Compris ?

Tous hochèrent la tête et enfilèrent les combinaisons qu'Abel leur donna. Elles étaient plutôt transparentes, certains morceaux recousus ensemble. Cela se voyait qu'elles n'étaient pas faites pour durer. 

Abel avait fait du beau travail cependant. Il était parvenu à fixer des fermetures éclair derrière les combinaisons. Elles étaient complètement fermées, exceptées les quelques trous fait au bas du visage pour respirer.