Postier et pain perdu

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#Imagine. Tu viens juste de renter des cours et y a un post-it collé sur la porte, de la part de ta maman, sur lequel il est écrit « passe à la poste y a un paquet à récupérer ! » Et c’est demandé si gentiment, et t’es tellement une fille parfaite qu’à peine avoir posé ton sac tu repars avec tes écouteurs, direction la poste. Tu marches vite parce qu’il fait froid, les mains enfoncées dans tes poches, et la tête qui balance au rythme de ta musique. Et si tu bouges les lèvres pour chanter, y a personne pour le voir.

Une fois à la poste, tu regardes les cartes postales en attendant ton tour, parce que bien sûr la seule fois où tu vas à la poste y à tous les vieux de ton village en même temps. T’es tellement passionnée par les incroyables citations d’amour et les quinze mille manières pour dire « joyeux anniversaire » que tu loupes presque ton tour. Heureusement, la petite mamie derrière toi te tapote le bras et te pousses en avant. Qui savait que les vieilles grand-mères avaient autant de force ? Pas toi. T’es propulsée en avant et tu manques de t’étaler par terre, trébuchant et te rattrapant de justesse au mini comptoir. Tu te relèves rapidement et fait comme si de rien n’était, jusqu’à ce que tu sois face à face avec le postier, et ah, oui, bien sûr, lolilol. Tu restes figée, les yeux fixés sur le postier. Grand, bien sûr il doit être grand, et fin, et avec des cheveux bouclés et ébouriffés, et avec des yeux verts, verts verts verts. Et avec deux, pas une mais deux fossettes, et avec un grand sourire, et… Et voilà quoi.

-Tu t’es pas fait mal ?

Ah ben non, c’était même pas fini. Et avec un voix grave, un peu rauque sur les bords. Le package total, magnifique. Si tu pouvais lui répondre, par contre, ce serait aussi bien.

-Uh non, non ça va, merci. Je viens chercher un paquet pour ma maman.

Tu fouilles tes poches pour reprendre le petit papier de la poste et le lui donne. Évidemment vos doigts ne se touchent pas, parce que personne n’a jamais touché les doigts d’un postier en lui donnant un papier. Par contre il te sourit encore plus, si c’était possible, et t’essayes d’ordonner à ta cervelle de t’empêcher de rougir.

-Alors… Oui, euh, je crois que je sais faire ça…

Il a l’air super concentré, comme s’il avait peur de faire une bêtise.

-T’es nouveau ici ?

Tu demandes sans pouvoir t’en empêcher, parce que si y a un postier comme lui depuis longtemps et que tu l’as jamais vu, ça va pas le faire du tout.

-Oui, je suis stagiaire. Je peux avoir ta carte d’identité ?

-Quoi

-Pour le nom, je dois vérifier que tu viennes pas voler le paquet de quelqu’un d’autre. C’est pas moi, c’est la règle.

-Um. Euh, je… J’ai rien sur moi là…

-Ah.

Il a l’air vraiment perdu, et toi aussi.

-Je… Tu peux pas faire une exception ? C’est pour ma maman, je sais même pas ce qui y a dans ce paquet, mais elle m’a demandé de venir le chercher et j’aurai pas le temps de faire un aller-retour avant qu’elle rentre…

Il hésite un peu, regarde derrière lui où son chef range des lettres, puis se retourne vers toi.

-Ok, je veux bien, mais à une condition.

-Oui, oui oui, tout ce que tu veux, merci !

Il sourit, et oh, oh, c’est plus son sourire tout charmant et innocent, c’est un sourire plus… intéressant. Oh.

-Vendredi soir, je passe te prendre à 18h30. Ok ?

-Tu sais même pas où j’habite.

Il secoue le petit papier avec, oh didon, ton adresse. Génial.

#Imagine HarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant