#Imagine. Tes parents sont partis pour le weekend, ton frère a décidé de partir camper chez un pote, bref : tu as la maison à toi pour deux nuits et deux jours, le rêve absolu. Au programme, un marathon de films Walt Disney avec tes meilleures amies, du vernissage d’ongles, de la fabrication de cookies… Tout ce qu’il y a de plus important, tout ça en écoutant de la musique et dansant comme des folles. La belle vie. Mais vendredi, à 18h, tu reçois un appel d’une de tes potes. Elle annule tout, elle doit garder son petit frère. Dix minutes plus tard, deuxième appel. C’est ton autre pote, elle a complètement oublié qu’elle avait rendez-vous avec son copain. Puis un troisième appel. Ta dernière pote qui te dit qu’elle se « sent pas très bien ». Wtf ?
Tu te retrouves toute seule pour le weekend ? Pas question. Tu files chercher tes talons, attrape ton sac et pars prendre un bus. Tant pis pour elles, ce soir tu sors et tu comptes bien t’amuser.
Une heure plus tard, assise à un bar, un verre de quelque chose dans les mains, tu… t’ennuies à mort. Les gens autour de toi ne ressemblent à rien, tu ne connais personne… C’est franchement nul.
-Salut !
En plus la musique est pourrie. Non, y a vraiment rien de bien ce soir. Tu aurais dû rester chez toi, là au moins tu savais ce qui t’attendais…
-Hey, ça va ?
Wait… On te parle ? Toi, la pauvre fille assise au bar ? Tu te retournes, pensant te retrouver face à un gars bourré qui- WOAH.
Des yeux verts, des boucles brunes, un sourire incroyable, des fossettes adorables… Tu en crois pas tes yeux.
-Euh… Salut !
-Qu’est-ce que tu bois ?
Tu regardes ton verre, tu ne t’en souviens plus.
-Ahem… Quelque chose de joli ?
Il éclate de rire et quelque chose se brise en toi. Ton cœur se serre, ta gorge s’assèche, tes mains tremblent. Tout de suite, tu sens une paire de bras qui t’enveloppent.
-Eh, je voulais pas être méchant… Ca va, sérieusement ?
Pourquoi est-ce que tu te sens aussi bien dans ses bras ? C’est censé être un inconnu, c’est censé être inconfortable et désagréable. Mais t’es tellement bien… Sans trop savoir comment tu te retrouves dehors dans la rue, assise sur le bord tu trottoir, le bras de ce gars autour de tes épaules.
-Bon, t’as l’air un peu crevée… T’as pas trop bu au moins hein ? En même temps tu sens pas l’alcool, c’est pas mal, ton joli truc c’était du jus d’orange…
-Du… Du jus d’orange ? Nan, pas possible.
-Euh… Si.
-Non !
-Si !
-Non !
-Si !
Vous vous regardez un moment, en mode bataille de regards, avant de rire. Très vite ça dégénère en fou rire, et tu te tiens le ventre tellement ça fait mal. Les gens qui passent autour de vous vous regardent bizarrement, mais c’est le dernier de vos soucis. Une fois vos souffles repris, vous vous fixez à nouveau. Tu te perds un peu dans ses yeux verts, en même temps on a pas idée d’avoir des yeux pareil !
-Je m’appelle Harry.
Bah bien sûr. Un prénom de rêve, un accent canon, normal. Tu lui répond timidement, c’est pas que t’aimes pas ton prénom, mais à côté du sien… Pourtant il sourit encore plus – si c’est possible.
-Et pourquoi une jolie fille comme vient boire du jus d’orange dans un bar minable un vendredi soir ?
Tu lui tires la langue, c’était pas du jus d’orange !
-Parce que ses amies l’ont lâchement abandonnée et qu’elle s’est retrouvée seule.
Il ne dit rien, mais te serre un peu plus contre lui, frottant ton bras comme pour te réconforter. Et qu’est-ce que t’es bien dans ses bras… D’un coup il est debout et te tire avec lui.
-Woah tu fais quoi ?!
-Viens, tu verras bien !
Il t’emmène et tu peux pas faire grand-chose à part le suivre. Vous vous retrouvez sur les quais, au bord de la rivière. Les lumières de la ville se reflètent dans l’eau, pourtant tout est calme. C’est vraiment un endroit incroyable, et tu souris, contente qu’il t’ait amenée là. Vos doigts se sont entre-enlacés, sans trop que tu ne le remarques, mais ça ne te dérange pas. Au contraire.
-Regarde.
Woops, peut-être que tu le regardais… Ouais bon tu le matais à fond. Il tourne la tête vers toi et souris lorsque vos regards se croisent. D’un coup il se retrouve devant toi, les lumières de la ville se reflétant à présent dans ses yeux.
L’instant d’après, ses lèvres sont sur les tiennes, et il t’embrasse doucement. Tu passes tes bras autour de son cou, ses mains se frayent un passage dans ton dos pour t’attirer un peu plus à lui.
-C’était pas du jus d’orange.
-Si.
-Non.
Et il t’embrasse à nouveau pour te faire taire.
THE END
