#Imagine. Depuis quelques jours, il fait chaud. Mais alors vraiment, vraiment masta chaud. On est passé de l'hiver polaire à l'été en un claquement de doigts et personne n'a rien compris. Mais c'est pas important, en tout cas toi tu t'en fiches un peu, du moment que tu peux sortir dehors en short et t-shirt, et même avec tes lunettes de soleil. C'est pourquoi ce matin tu pars en cours toute contente, avec un joli short bleu marine, un t-shirt à rayures, une veste en jean, des Toms au pied et tes lunettes plantées sur ta tête. Non tu vas pas à la plage, oui tu vas en cours. N'empêche que la plage ça te tenterait bien. Enfin bref. Tu pars en courant pour aller prendre ton bus, et c'est parti pour une journée de cours. Heureusement que tu finis à 14 heures, t'auras au moins du temps pour profiter de la chaleur.
T'es en plein cours de français, plongée dans Victor Hugo, quand t'entends un "plic plic plic plic." Tu lèves la tête, comme un peu tout le monde, et... ARGH. A plus soleil, a plus joli ciel bleu. Non, à la place y a de gros nuages noirs et de la pluie. De la pluie. Je répète, de la pluie. Tu regardes avec horreur les trombes d'eau qui tombent du ciel. Et là, tu croises très fort tes doigts en espérant que dans quelques heures, le soleil aura réapparu parce que sinon tu vas avoir quelques petits problèmes pour rentrer chez toi. Des problèmes d’humidité. Le prof vous rappelle tous à l’ordre et tu repars chez Victor Hugo.
14 heures. T’es debout devant la porte vitrée, et tu sais pas quoi faire. Tu regardes la pluie qui fait rage comme si c’était un spectacle incroyable. Ton sac sur l’épaule, tes lunettes depuis longtemps rangées dedans, tu sers ta veste un peu plus autour de toi. Pourquoi y a que toi qui finis maintenant déjà ? Ah oui, parce que tu t’es retrouvée dans la classe de latiniste, alors que tu ne fais pas de latin. Donc ils sont tous en cours, sauf toi. Donc y a personne avec un parapluie pour marcher avec toi jusqu’à ton arrêt. Ugh. La pluie a pas l’air de vouloir s’arrêter, alors en soupirant, tu te dis qu’autant tenter le coup. Tu pars en courant, et en un instant, t’es trempée. Tu sens la pluie qui s’infiltre partout, à travers tes vêtements. La goutte qui descend le long de ton dos est de trop. T’as fait même pas trente mètres et t’es juste sortie de l’enceinte de ton lycée, mais tant pis, tu peux pas faire ça. Tu te rues sur le bar à pâtes/petit café tout mignon juste en face, juste pour être au sec.
L’endroit est vide, à part une madame en train de faire des gâteaux et un monsieur qui passe le balai. Ils lèvent la tête en t’entendant arriver et aussitôt se précipite vers toi.
-Ça va mademoiselle ? Vous êtes trempée ! On a pas idée de sortir par un temps pareil !
-Et vous êtes congelée, faut s’habiller quand même !
Tu rougis, un peu gênée. T’as sûrement l’air d’une de ces filles stupides qui s’habillent comme des pétasses juste pour attirer l’attention, alors que tu croyais seulement que l’été s’était installé… Le temps que tu te perdes dans tes pensées, ils t’ont préparé un chocolat chaud et viennent te l’amener. Tu leur souris et te poses à une table, essorant tes cheveux avant de poser tes mains gelées sur la tasse brûlante. Avant que tu ne puisses prendre une gorgée, la porte s’ouvre et quelqu’un rentre en courant. Il dégouline d’eau, t’as du mal à voir son visage avec ses cheveux qui lui collent à la peau, mais au moins tu te sens un peu moins seule. Il est aussi en short – certes plus long que le tiens – avec un tshirt et une chemise à carreaux par-dessus. Les deux gérants lui apportent également un chocolat chaud et il se retrouve à côté de toi. Il secoue ses cheveux dans tous les sens et les repousse en arrière pour y voir quelque chose.
OMG.
Tu savais pas à quoi t’attendre mais certainement pas à ça. Pas du tout alors. Des yeux verts brillants, un sourire adorable, mais à la fois sexy… Il est canon. Et mouillé. Et… Woah wait, il enlève sa chemise là ? Il est sérieux ? Apparemment, parce qu’il l’enlève bien pour la mettre sur le radiateur derrière vous et il se retrouve en tshirt blanc – transparent donc – collé à sa peau. Et à ses abdos, agagagagaga. Tu essayes de l’observer en toute discrétion, et il est tellement occupé à se sécher qu’il voit rien. Héhéhéhé. Tu bois ton chocolat tranquillement, et ça te réchauffe un peu de l’intérieur, mais tu continues à trembler.
