#Imagine. Tu rentres après les cours. C’est le mois de juin, il fait grand beau et chaud, le temps parfait. T’as des pleins de plans pour les trois weekends à venir, pas de révisions… Le bonheur parfait. Alors que tu marches vers ton arrêt de bus, ton téléphone sonne. Tu décroches sans trop faire attention au nom qui s’affiche sur l’écran, sans trop faire attention non plus où tu vas.
-Allo ?
Et c’est à ce moment-là que ton monde s’écroule, alors que la voix à l’autre bout poursuit son terrible monologue. Tu perds pied avec la réalité. Ton téléphone tombe au sol et explose, ton sac tombe et tes cahiers s’éparpillent sur la route. Quelqu’un crie ton nom, des bras t’attrapent pour te tirer brutalement en arrière.
Mais tu n’es pas là. Tu es comme témoin de la scène, comme si tu n’étais pas le personnage principal. Comme si ce n’était pas toi, cette pauvre fille en larme, sanglotant hystériquement dans les bras d’un gars aux cheveux bouclés, s’agrippant à lui comme si ça vie en dépendait.
Pourtant c’est bien toi. Le visage enfoui dans son tshirt, les mains fermement accrochées à son col, tandis qu’il te murmure à l’oreille en te frottant gentiment le dos.
-Hey, ça va aller, respire… Allez viens, on peut pas rester là… Tu m’expliqueras plus tard, ou tu ne m’expliqueras pas, c’est toi qui choisis, mais on doit bouger… Viens…
Il te soulève et essaye de te poser debout à ses côtés, mais tu restes désespérément agrippée à lui, ton corps secoué par tes sanglots irrépressible. Il finit par te prendre dans ses bras et te porte, jusqu’à ce que vous atteniez un porche à l’écart. Il s’assoit doucement, en te gardant sur ses genoux, sans cesser de te parler. Il remet en place quelques mèches, caressant au passage tes cheveux, essuie délicatement tes larmes et s’attarde sur ta joue. Tu te calmes petit à petit, ta respiration retrouve sa régularité, malgré quelques sanglots qui persistent encore. Mais tes larmes ne tarissent pas. Elles coulent, comme inépuisable, encore et encore. Ton visage en est inondé, ton tshirt détrempé. Mais c’est bien le cadet de tes soucis.
-Harry…
Ta voix est faible, éraillée, abimée par tes pleurs. Tu renifles encore une fois, réalisant que ce n’est pas ton tshirt qui est autant mouillé, mais le sien. Tu tentes de t’écarter mais ses bras te retiennent contre lui.
-Hey, reste là… Ca va mieux ?
Incapable de dire un mot de plus, tu te contentes de hocher la tête, avant de retourner te cacher le visage dans son cou. Tu respires son odeur, la chaleur qui émane de lui n’est pas étouffante mais au contraire apaisante. Il commence à déposer des baisers sur tes cheveux, avant de descendre, tout doucement, sur ton front, ta tempe, tes pommettes, ta joue, puis le long de ta mâchoire, avant de t’embrasser légèrement. C’est tout ce dont tu as besoin en cet instant. Tu prends une nouvelle inspiration avant de te lancer.
-Harry je… Je vais beaucoup avoir besoin de toi dans les semaines à venir…
-C’est ton frère ?
Tu ne réponds pas, mais déjà tu sais qu’il a compris.
-Je serais toujours là pour toi, quoi qu’il arrive. Tu sais que tu peux comptes sur moi.
-Je sais.
Il te prend le menton, essuyant encore une fois tes larmes, avant de t’embrasser. Tu te laisses emporter dans ce tourbillon d’émotions, avide de réconfort, puisant tes forces dans ce baiser pour pouvoir retourner affronter la réalité. Mais tu sais, tu l’as toujours su, qu’avec lui tu résisteras à tout.
THE END