Chapitre 25 - Quête de réponse (2)

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Avant ce voyage... Quoi ?

Le commandant Vermet était dans son bureau et rangeait ses affaires. Commandant... Enfin... On venait de le prier de prendre sa retraite. Il savait que cette coûtume ne se faisait pas et avait tenter de négocier mais toute résistance de sa part ne changeait rien. La distance n'aidant pas, il s'était décidé à céder et à se rendre à Alger pour aller directement faire pression sur l'État-Major. Et le capitaine Albret prenait sa place, accedant en même temps au titre de commandant. Le capitaine Albret commandant !

Il est des choses qui quoi qu'on fasse sont inconcevables.
Le prisonnier était resté là plusieurs jours. Et étrangement l'État-Major n'y avait jamais fait mention. Tout cela turlupinait Vermet et augmentait petit à petit un sentiment de malaise.

Voilà. Il avait fini. Son uniforme était plié dans ses sacs. Il était maintenant en civil. En jetant un coup d'œil à la glace, il ne put retenir un petit pincement au cœur et se mordit la lèvre inférieure. Et maintenant ? Il partait vers un avenir incertain, trop incertain. Et il abandonnait tout dans les mains d'Albret. Pourquoi ? Parce qu'il était "trop vieux". C'était ridicule.

- Ne t'inquiète pas, Tamanssaret. Je reviens bientôt.

Et il prit résolument ses affaires en main. Ses hommes se trouvaient dans la cour, pour le saluer. Il sourit. Le commandant Albret vint vers lui et lui serra chaleureusement la main, avec dans le regard toute la pitié du monde. Ces sentiments révoltèrent Vermet qui lui tourna séchement le dos.

Les deux mehara l'attendaient. Dans ce coin reculé du Sahara, la voiture n'avait pas encore fait son apparition. Et pour cette compagnie mehariste, rien n'était mieux que le dromadaire.

Au-revoir.

Albret restait seul. Montbert était mort. Vermet partait. Et Beauvey... Une énigme.

La ville aussi le salua une dernière fois, mais... Avec plus de joie.

Vermet quitta Tamanssaret et longea les remparts pour retrouver la piste du nord.

Et soudain, un cri !

- Mass Vermet !

Il s'arrêta et se retourna. Deux touareg venaient rapidement vers lui. Curieux, il se décida à attendre.

Meltiti et Tarana.

Blêmissement.

- Tu n'étais pas morte ?

- Vous ne croyez pas aux pouvoirs des sorciers. Ils sont pourtant très puissants.

- Tu étais morte !

- Seulement inconsciente. Beauvey a voulu que je sois morte et m'a abandonnée. J'étais inconsciente.

- Que... Que voulez-vous ?

Les deux touareg observèrent silencieusement ce vieillard déchu qui s'en allait. Ils murmurèrent d'une commune voix :

- Nous venger de l'homme bleu.

- Moi aussi.

- Savez-vous où il est ?

Vermet sourit doucement pour répondre :

- Il s'est enfui... À Alger.

- Alors nous le retrouverons et démasquerons ces origines. Nous venons avec vous.

Meltiti siffla et deux mehara apparurent. Sans dire un mot, les touareg les enfourchèrent et ils prirent la route vers le Nord. Leur quête de réponses continuait... Même cette fois-ci, les trois hommes portaient le titre d'errants.

L'Homme bleu ou Histoire d'une légendeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant