Chapitre 20

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Les jours suivants passèrent dans un calme relatif, agréable et reposant. Tout se passait bien, tant sur le vieux continent que sur le sol américain. Daniel et Willow géraient les caprices de certains tout en veillant à ce que leur labeur soit fait. J'avais craint que mon départ du territoire empirerait les choses, mais je m'étais trompé. Pour autant, mon Second viendrait quand même me rendre visite dans une semaine car malgré tous mes arguments, le bougre avait campé sur ses positions et j'avais été obligé d'abdiquer.


Peu avant midi, mon téléphone sonna. Je m'empressai de décrocher, ayant reconnu le numéro s'affichant à l'écran comme étant celui d'Alice.

— Est-ce que tu es en sécurité ? commença ma marraine sans même un bonjour.

— Pourquoi cette question ?

— Réponds ! pressa-t-elle.

— Oui, je le suis, répondis-je, sincèrement inquiété par son ton.

J'étais effectivement en sécurité. Depuis mon retour, Alec avait fait installer par le mage de la meute des runes de protection tout autour de la ville. Elles avaient vocation à nous alerter si un être surnaturel entrait dans la zone. De plus, la maison étaient entourée d'un sortilège protecteur très puissant, activable en cas de besoin, qui créait une sorte de dôme impossible à franchir.

— Bien, fit-elle, rassurée.

— Qu'est-ce qu'il se passe Alice ?

— J'ai été attaquée. Ou devrais-je plutôt dire qu'on a essayé de m'assassiner.

Je frissonnai. Je savais qu'on ne pouvait pas accuser une quelconque négligence de la part d'Alice aussi qu'on arrive à attaquer le Maître des Secrets de la sorte relevait de l'exploit... Sur ce coup-là, l'ennemi avait été meilleur.

— Bern ?

— Qui d'autre, grogna-t-elle. Je n'ai aucune confirmation qu'il s'agisse de lui, mais je suis certaine qu'il est lié à ça.

— Tu es blessée ?

— Rien de bien grave. Mais j'ai perdu de très bons éléments, et il paiera pour ça. Sois extrêmement prudent, gamin. Qu'il ose s'en prendre à moi comme il l'a fait montre qu'il est confiant, ou alors follement inconscient. Mais on parle de Douglas, alors je doute fort qu'il s'agisse de ça. Je ne sais pas ce qu'il manigance précisément, du moins pas encore, mais cela ne présage rien de bon.

— Tu as une idée de la raison pour laquelle il a voulu te descendre ?

— Je pense qu'il souhaite affaiblir mon père. C'est la seule hypothèse qui tienne la route. En m'éliminant, Luca serait dépourvu de sa première défense et arme, mes informations. Bern sait que sans moi, il n'aurait sans doute pas beaucoup d'efforts à fournir pour faire tomber mon père. Cela lui permettrait de faire changer le Maître du Conseil. Cependant, si comme je l'imagine, son but est de prendre le pouvoir, je ne vois pas en quoi cela lui serait profitable. Le nouveau Médicis siégeant au Conseil serait tout autant contre lui. C'est là où je ne vois pas où il veut en venir.

Sa réflexion me laissa pensif. Elle était juste en tout point, évidemment, et je me questionnai à mon tour sur le mode d'action de Lord Berg. Où frapperait-il ensuite ? Qui, surtout ?

— Nous verrons bien. En attendant, sois excessivement prudente, demandai-je. Et j'en ferai tout autant.

— Je le suis toujours, Corwyn. Mais ça n'a pas été assez cette fois-ci.

— Tu penses qu'il va essayer une autre attaque ?

— Non. Même si son équipe a réussi à m'approcher, ils étaient encore bien loin de me tuer. Et c'est aussi quelque chose qui m'inquiète, car Douglas est bien trop intelligent pour envisager qu'une attaque frontale si grossière puisse m'être fatale. Pour moi, cela sonnait presque comme un avertissement.

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