Silver Lake

Epilogue

Un dernier pour la route !

Ce chapitre n'a pas d'importance pour la suite de l'histoire, mais je tenais à vous offrir un dernier moment de joie, avant la suite des aventures de nos héros.

Shun

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Lorsque nous revînmes de la Nouvelle-Orléans, nous trouvâmes tous les membres de la meute dans une effervescence festive.

— Nous célébrons quelque chose ? s'enquit Alec après avoir embrassé sa sœur, qui nous attendait sur le perron.
— Depuis quand avons-nous besoin d'une excuse pour organiser une fête de meute ? rétorqua-t-elle.
— Elle marque un point, commentai-je.

Nos bagages posés, nous sortîmes dans le jardin où le reste de la meute était rassemblé autour de grandes tables chargées de victuailles. Tous vinrent saluer l'Alpha, mais je restais légèrement en retrait, toujours mal à l'aise avec autant de mâles dans les parages.
Trop obnubilé par mon malaise, je n'avais pas senti que Kyle s'était glissé derrière moi. Ses doigts chatouillèrent mes côtes, et m'arrachèrent un cri de surprise.

— Dis donc, toi ! m'exclamai-je comme je me retournai vivement. Ça ne va pas de surprendre les gens comme ça ?
— Tu étais tout tendu, il fallait bien faire quelque chose, justifia le jeune homme.

Je levai les yeux au ciel avant d'ébouriffer ses cheveux.

— Elijah n'est pas dans les parages ? demandai-je après avoir remarqué l'absence de ce dernier.
— Il arrive, Jake le fait travailler chez lui.

J'acquiesçai. Le mage de la meute n'avait pas tardé à commencer l'apprentissage du loup.

— Au fait, le contact que tu m'avais donné m'a répondu, à propos de mes projets d'architecte. Elle s'est dite très intéressée, et m'a même demandé de lui envoyer mes idées ! s'enthousiasma Kyle.
— C'est super ! Tu vois, je t'avais dit que tu ne te retrouverais pas coincé quelque part où tu ne voulais pas être.
— Oui. Merci beaucoup pour le piston, sourit le loup.
— Avec plaisir.

Jenna m'apostropha, et je m'excusai avant de la rejoindre.

— Alors, comment s'est passé cette assemblée ?

Je relatai les difficultés que nous avions eu avec les émissaires des communautés inter-espèces, mais aussi les avancées réalisées avec les loups et les mages.

— C'est quand même bien allé, donc. Quand commencera la chasse ?
— Le temps que les mages organisent leurs escouades, et nous pourrons commencer à les traquer. Mais pour les neutraliser nous allons devoir adapter notre magie, et ça risque de prendre un peu de temps. Mais d'ici deux semaines, les plus expérimentés seront prêts, et nous aurons les moyens de les affronter.
— Si tous les loups de la planète se mettent en alerte, les débusquer ne sera pas long.
— Nous verrons. Je préfère prévoir le pire, afin d'être préparé correctement. Ceux qui ont été imprudents avec les Anciens ne sont plus là pour en parler. J'aimerais ne pas être l'un d'eux.
— Je préfèrerais éviter aussi.

Je me retournai contre Alec, qui venait de m'enlacer par derrière.

— Si c'est un ordre de l'Alpha, je ferai de mon mieux, plaisantai-je.
— De toute façon, tu es bien trop têtu pour mourir. Tu trouverais un moyen pour revenir, j'en suis persuadé.
— Je ne sais pas si c'est un compliment ou non, soupirai-je.
— A toi de voir, s'amusa-t-il. Jenna, tu penses qu'on me suivrait si je lançais une chasse ? demanda-t-il en passant du coq à l'âne.
— Nous te suivrions jusqu'au bout du monde, et tu le sais. Alors bien sûr que tout le monde serait partant pour une chasse !
— Celui qui rapporte le plus de lapins l'emporte ! cria l'Alpha, avant de se débarrasser de ses vêtements pour se transformer.

Une fois sous sa forme lupine, il hurla à la lune, et tout le monde se précipita à sa suite dans un concert de hurlements et d'aboiements. Je m'amusai un temps de l'effeuillage collectif qui se jouait devant moi, puis m'élançai vers la forêt. Pour une fois, je ne chasserais pas en loup. J'étais joueur, et un brin compétitif, aussi comptais-je bien remporter la compétition annoncée par Alec. J'étais bien plus agile sous ma forme humanoïde, ce qui serait utile pour chasser les petites proies.
Le pari paya, puisqu'à l'arrivée, je dépassai les autres loups de plusieurs léporidés.

— Eh bien, vous mangerez du civet un moment, constata Adele face au nombre impressionnant de proies. Heureusement que nos congélateurs sont grands.
— Nos appétits le sont encore plus ! plaisanta David, un des jeunes de la meute.

Son propos se montra avéré, puisque la plupart des lapins chassés furent mangés durant la veillée. Les discussions furent passionnées, et les rires fréquents, alors que la nuit avançait.

— Ils sont heureux.

Je me tournai vers Alec, qui venait de s'asseoir à mes côtés, adossé contre un arbre.

— L'es-tu ? continua-t-il.
— Oui. Comme je ne l'avais pas été depuis longtemps.
— J'espère y être pour quelque chose, murmura mon amant en baisant mon cou avec délicatesse.
— Évidemment, idiot, souris-je, attendri.

Ses lèvres vinrent quémander les miennes, et il m'embrassa avec passion. Un douce chaleur se répandit dans mon bas-ventre, et je fermai les yeux, envoûté par mes sens. De la forêt émanaient les bruits de la vie, de la meute s'élevaient des cris de joie. Le toucher d'Alec embrasait ma peau, et le goût du sang de notre repas m'enivra. Je me laissai aller contre mon compagnon, bien décidé à passer une dernière nuit de légèreté, et de profiter du calme. Du calme avant la tempête.