Silver Lake

Chapitre 32

Je souhaite dédier ce chapitre à une personne à laquelle je tiens beaucoup et dont c'est l'anniversaire aujourd'hui. J'espère qu'elle se reconnaîtra.

Bonne lecture à tous ! 

Shun

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La place occupée par Alec durant la nuit était déjà froide lorsque je me réveillai, mais cela ne me surprit pas. Après tout, il était bien plus matinal que moi. Cependant, je fus étonné de ne le trouver nulle part dans la maison. Je remontai finalement dans ma chambre et finis par trouver le message texte qu'il m'avait laissé plus tôt dans la matinée : «  J'ai une audience ce matin d'où mon absence à ton réveil, mais tu peux me retrouver en ville pour le déjeuner si le coeur t'en dit », signé de son prénom. Après avoir réfléchi l'espace de trente secondes, je tapai ma réponse, lui confirmant ma présence ce midi.

Je grignotai une viennoiserie puis me préparai en vitesse. J'avais quelqu'un à visiter avant de retrouver Alec.

— Entre je t'en prie ! fit Jenna avant de s'effacer pour me laisser passer.

Je pénétrai donc dans sa grande maison et d'un rapide coup d'oeil, j'appréciai l'agencement des lieux. La décoration était sobre mais élégante, dans un style qui était typique de la louve. Celle-ci vivait au nord de Silver Lake, à l'écart. Mais si j'étais venu la voir aujourd'hui, outre pour le plaisir de sa présence, c'était surtout pour inspecter son armurerie. Car dans sa grande bâtisse, Jenna stockait la majeure partie de l'armement de la meute.

Les salutations et les politesses échangées, la louve m'amena donc jusque dans le sous-sol où les armes étaient entreposées. Mes yeux virevoltèrent d'objet en objet, mon regard aguerri évaluant rapidement la qualité et la valeur des différentes armes. Je finis par marmonner dans ma barbe :

— Pas mal. C'est acceptable.

— Acceptable ? s'offusqua Jenna. C'est la meilleure qualité qu'on puisse trouver sur le marché ! Même l'armée n'a pas mieux.

Et c'était probablement vrai. Du plus simple pistolet à la plus mortelle des lames, chaque pièce était d'excellente qualité. Cependant, pas assez à mon goût. Je me tournai vers la louve et lui offris un grand sourire.

— Tu n'as juste pas encore cherché au bon endroit !

— Comment ça ? demanda-t-elle, curieuse.

— S'il y a bien deux choses dans lesquelles les vampires dépassent tous les autres surnats, c'est bien les armes et la surveillance. Nous sommes les meilleurs, et ce depuis toujours.

— C'est toi qui le dis, grommela la louve, vexée que je puisse critiquer son armement.

— Je te ferai parvenir quelques échantillons et tu jugeras par toi-même, offris-je. En attendant, je suis forcé d'admettre que ton armurerie est extrêmement bien fournie. Chapeau bas.

Je m'inclinai face à elle dans une révérence exagérée qui la fit sourire. J'étais réellement admiratif de la qualité du matériel que Jenna parvenait à se procurer avec les moyens qu'elle avait. Bien sûr, la meute était loin d'être pauvre, mais ne possédait pas autant d'argent que ma famille, par exemple. De fait, il était impressionnant qu'elle ait à disposition toute cette collection d'excellente facture. Pour autant, pour la meute, j'étais prêt à investir bien plus d'argent pour avoir un armement encore plus performant.

Alors que j'étais en chemin pour le centre ville, Alec m'avait envoyé des directives complémentaires. J'étais donc assis dans un restaurant thaïlandais, l'Eléphant Bleu, où mon loup avait ses habitudes. En parlant de loup, voilà que j'en apercevais le bout de la queue. Son regard se braqua sur moi et un sourire illumina son visage. Il s'approcha de la table d'un pas vif et se pencha vers moi pour un baiser chaste. Nos lèvres s'effleurèrent, mais ce contact suffit pour m'envoyer des papillons dans l'estomac. Un vrai ado prépubère.