Chapitre 28

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Je me réveillai en sursaut. Des images éparses de mon rêve tournaient devant mes yeux alors qu'une puissante migraine pulsait dans mon crâne. Je me pris la tête entre les mains et gémis, priant pour que la douleur cesse.

Je me levai péniblement et descendis au rez-de-chaussée uniquement vêtu d'un bas de jogging péniblement enfilé. Je me sentais extrêmement faible.

J'avançai péniblement vers la cuisine et m'assis lourdement sur la première chaise venue. J'avisai le mot griffonné posé en évidence et l'empoignai :

« Corwyn,

Je suis en ville, j'ai quelques courses à faire. Libre à toi de venir me retrouver si tu le souhaites.

Adele »

Je me massai l'arête du nez en plissant les paupières. Fichu mal de tête.

J'attrapai une tranche de brioche dans la panière laissée sur la table et en pris une première bouchée. Un haut-le-coeur me prit et de la bile me remonta dans la gorge. Je laissai la viennoiserie sur la table et me traînai jusqu'au réfrigérateur.

Par chance, il restait un beau morceau de viande crue. Je m'en saisis et croquai à pleines dents, le sang souillant mes mains et coulant de mes lèvres. J'étais affamé. Affamé de viande, de sang. Je ne comprenais pas la raison pour laquelle j'étais dans cet état de fatigue et de faim.

J'engloutis la viande rapidement, ignorant le sang qui maculait désormais mon torse et qui tâchait mon pantalon. J'avais faim. Je me dirigeai donc vers les congélateurs, dans l'espoir de trouver plus de viande.

Je pris deux steaks que je mis au micro-ondes pour les faire décongeler, mais pas assez pour les cuire. J'avais besoin de viande crue. Je leur fis subir le même sort qu'au morceau précédent, et finalement, je fus repu.

Je pris alors réellement conscience, dans une grimace de dégoût, du sang qui avait maintenant coagulé sur ma poitrine et sur mes mains. Je me rinçai rapidement et avalai un grand verre d'eau. Au moins, ma migraine avait presque disparue.

Peut-être que rejoindre Adele serait une distraction bienvenue.


Depuis que j'avais retrouvé le patrimoine financier qui m'étais dû, j'avais fait l'acquisition d'une voiture. Néanmoins, je choisis de la délaisser. Prendre l'air et y aller à pieds me ferait le plus grand bien.

Je revêtis donc un pantalon noir simple mais seyant, un pull assorti et des bottines assez fines pour faire distingué mais avec assez de place pour me permettre de ranger mes lames. Je ne savais pas où Adele souhaitait aller, aussi avais-je besoin d'être vêtu correctement, pour autant cela ne m'empêchait pas de transporter mes couteaux.

Mon pull était donc assez cintré pour paraître élégant mais assez large pour cacher les lames dans le creux de mes reins et à mes avant-bras, et le pantalon était assez souple pour me permettre une grand aisance de mouvements. Mon père m'avait appris à toujours cacher des armes sous mes vêtements, peu importait ma tenue.


Je partis donc en direction du centre-ville et en alternant course tranquille et marche, j'y fus en un peu moins d'une heure. J'appelai donc la Lupa pour convenir d'un point de rendez-vous.

— Oui Corwyn ?

— Bonjour Adele. Je suis en ville, où es-tu ?

— Je suis chez le notaire, mais j'ai bientôt fini. Tu me rejoins là-bas ?

— Ça marche. Tu m'envoies l'adresse ?

— Bien ! Je fais ça tout de suite.

Elle raccrocha sur ces mots et quelques secondes plus tard, mon portable vibra et l'adresse s'afficha. Je me mis en route d'un pas tranquille.

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