Silver Lake

Chapitre 39

Quelques jours plus tard, Arthur se réveilla alors que j'étais à son chevet, ses yeux papillonnant avant de se poser sur moi. À ma vue, un sourire fendit son visage et il se redressa, avant de grimacer de douleur.

— Reste tranquille, lui intimai-je en me précipitant sur lui. Tu es très affaibli, et pas encore tout à fait guéri.

Je m'assis sur le bord du lit, et lui racontai ce qui s'était passé, des semaines passées à sa recherche au combat qui avait eu lieu quelques jours auparavant.

— Désolé de m'être fait attraper, murmura-t-il.

— Ce n'est pas ta faute, le rassurait-je.

— Quand même, je vous ai causé bien du souci...

— C'est plus à cause d'eux que de toi, ne t'en fais pas.

— Et on sait pourquoi ils sont rentrés dans la Nécropole ? demanda-t-il après un temps, retrouvant vite le sens des priorités

— Pas vraiment, soupirai-je. Ils pourraient aussi bien viser un artefact que vouloir libérer les Anciens. A l'heure actuelle, on ne sait rien.

Arthur frissonna. Je caressai doucement ses cheveux en un geste rassurant.

— En tout cas, tu es en sécurité, continuai-je. Tu sais ce que tu vas faire maintenant ?

— Pas vraiment. Je pense que je vais rentrer en Italie un certain temps histoire de me remettre.

— C'est une bonne idée, oui. J'ai déjà prévenu Luca et tes parents, ainsi qu'Alice.

— Merci, Corwyn.

Le Médicis me sourit avant de se blottir contre moi, bientôt emporté à nouveau par le sommeil.

Le lendemain, un jet arrivait à l'aéroport pour venir chercher Arthur. Après des au revoir chargés d'émotions, Alec et moi prîmes également l'avion pour rentrer à Silver Lake. Une fois arrivés à la villa, nous fûmes accueillis par Natasha, mains sur les hanches, en haut des marches menant à la porte d'entrée.

— On ne peut pas dire que vous ayez donné beaucoup de nouvelles, lança-t-elle sur un ton plein de reproches.

Nous baissâmes les yeux d'un air piteux avant d'essayer de nous justifier :

— On était très occupés ? tentai-je.

— Mouais. Vous êtes pardonnés, mais seulement pour cette fois, nous mit en garde la louve. Allez, rentrez, on allait passer à table.

Nous la suivîmes sans demander notre reste, et une fois nos bagages posés dans le hall, allâmes rejoindre le reste de la maisonnée dans la cuisine. Une fois les réprimandes essuyées, nous fîmes le récit de nos aventures à la Nouvelle-Orléans, passant sous silence certains détails, comme la Nécropole.

— Eh bien, au moins vous avez réussi à sauver l'otage, fit Kyle.

— Ça s'est bien fini sur ce plan-là, oui. Mais il reste encore beaucoup de zones d'ombre, soupirai-je. Je sens que ça va m'occuper un moment encore.

— Tu y arriveras, répondit Alec avec sourire tendre. Eh puis tu as tout notre soutien, ne l'oublie pas.

Je lui rendis son sourire, me perdant légèrement dans ses yeux bleus...jusqu'à ce que le raclement de gorge discret de la Lupa nous fit rompre notre contact visuel dans un rougissement de joues.

— Nous parlerons problèmes demain, les enfants. Ce soir, célébrons le retour de nos héros !

Le repas se finit dans les éclats de voix et les rires, et je pus sentir qu'un poids s'ôtait de nos épaules à tous. Nous étions rentrés sains et saufs.