Chapitre 41

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Aux aurores le lendemain matin, Jenna, Natasha et moi étions donc postés à quelques centaines de mètres du corps de ferme où se terraient les vampires. Nous avions pu repérer les bâtiments grâce à la mémoire olfactive de Natasha, qui avait mémorisé l'odeur imprégnant Elijah lorsque nous l'avions secouru. La bâtisse principale était située au pied d'un grand pan de montage boisé, et dominait un petit cours d'eau en contrebas.

Rapidement, nous vîmes arriver le groupe de vampires, qui revenait manifestement de leur chasse nocturne, à en juger par l'odeur puissante du sang qui les imprégnait. J'eus un frisson de dégoût. Ils empestaient le loup-garou. Quel carnage avaient-il perpétré ?

Après avoir pu dénombrer tous les membres du groupe, douze au total, nous prîmes le temps d'étudier la topographie des lieux. Complètement à découvert, le lieu n'offrait que peu de cachettes. Les vampires semblaient tous loger dans la maison principale, le hangar ainsi que l'étable semblaient quant à eux à l'abandon. Forts de ces observations, nous retournâmes à la villa de la meute afin de faire notre compte-rendu.


— Que préconisez-vous que nous fassions ? demanda Alec après que nous eûmes fait notre rapport.

— Le mieux serait peut-être de faire une frappe préventive, suggéra sa fille.

— Je suis d'accord avec cette analyse, appuya Jenna. Mieux vaut les attaquer les premiers plutôt que de les attendre. Le mieux serait d'arriver depuis la montagne pour éviter qu'ils ne s'y réfugient.

— De combien de loups penses-tu avoir besoin ? s'enquit l'Alpha.

— Je vais m'entretenir avec les sentinelles, je reviens vers toi dès qu'on a convenu d'un plan d'action.

— Parfait.

La cheffe de la sécurité prit congé, nous laissant tous les trois dans la grande bibliothèque.

— De mon côté, j'ai contacté plusieurs Alphas ce matin. Certains ont eu vent d'attaques dans les petites meutes de montagne, mais personne n'a vraiment pris la peine de s'y intéresser.

— Comment est-ce possible d'être aussi peu solidaires, soupirai-je.

— Ces meutes vivent généralement recluses et interagissent peu avec le reste du monde, les contacter est souvent laborieux.

— Quand bien même, ces attaques signifient qu'un danger plane dans la région, c'est de l'inconscience de ne pas envoyer de loups fouiner.

— Et à défaut, ils auraient au moins pu essayer de les contacter pour vérifier les informations qu'ils avaient, nota Natasha.

— Vous avez tous les deux raison, leur inaction n'est pas excusable. A nous d'essayer de faire mieux qu'eux et de tirer cette histoire au clair, conclut son père.


Je toquai à la porte d'Elijah, et entrai une fois qu'il m'y eut invité. Assis sur le lit, un livre entre les mains, le jeune loup avait repris des couleurs. Ses nombreuses plaies se refermaient à vue d'oeil, et ses yeux bleu glacier avaient retrouvé de leur éclat.

— Tu as meilleure mine, ça fait plaisir à voir, fis-je remarquer.

— Ma diète exclusivement constituée de viande doit y être pour quelque chose, répondit-il en souriant. Je vous ai entendu rentrer de votre reconnaissance ce matin. Comment ça s'est passé ?

— Bien, on a pu repérer les lieux convenablement et déterminer combien ils étaient. On pense les attaquer en premier, plutôt qu'attendre qu'ils ne se manifestent.

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