Chapitre 17

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Ely

C'est bien la dernière fois que je sors de cette maison. Plus jamais je n'y entrerai.

Il est plus d'une heure du matin. Avant de m'échapper, je me suis assurée que ma mère soit endormie. Elle l'est, allongée de tout son long sur le canapé du salon devant une vieille série télévisée.

Je n'ai pas pris le risque de la réveiller en passant par la porte d'entrée, j'ai donc préféré mettre à l'œuvre mes talents médiocres en escalade en m'évadant par la fenêtre de ma chambre, c'est beaucoup plus discret.

J'ai de la chance, cette nuit il ne pleut pas et il fait plutôt doux. Je rabats la capuche de mon sweat gris sur ma tête pour éviter que l'on me signale à ma mère, ou pire, que la police me reconnaisse. Je suis sûre qu'ils n'en ont pas terminé avec moi. Ma mère a dû leur dire toute la vérité en ce qui concerne Harry et moi, et je leur ai expliqué l'exact contraire.

Je n'ai qu'une vague idée de ce que je suis entrain de faire. Mais je suis sûre d'une chose : je veux le retrouver. Alors je marche jusqu'à l'arrêt de bus, celui que Louis m'a indiqué, à seulement deux rues de chez moi.

Ça m'arrive rarement de marcher dehors la nuit. Les rues sont inquiétantes, le silence est angoissant, j'ai l'impression que des malfaiteurs se cachent partout où je pose les yeux et attendent le bon moment pour bondir et m'agresser. Je me sens vulnérable en avançant seule dans cette ville vidée de tout signe de vie. Les véhicules des jeunes de mon âge ont presque tous désertés, ils sont sûrement sortis faire la fête ailleurs que dans ce trou paumé.

-Pss !

Je sursaute et regarde partout autour de moi. Je ne vois rien. La rue est aussi déserte que celle que je viens de traverser, il n'y a pas un chat.

-Hé !

Je commence à m'inquiéter, là. Louis m'a bien dit qu'il venait me chercher en voiture, et je ne vois la sienne nulle part. J'accélère le pas. L'arrêt de bus est au bout de la rue.

J'entends quelqu'un marcher derrière moi. Je n'ose même pas me retourner. Mon sang ne fait qu'un tour, je suis pratiquement entrain de courir. Arrivée à l'arrêt de bus, je perçois dans le reflet de la vitre en verre la silhouette d'un homme juste derrière moi. Je me fige. Elle fonce droit sur moi. Je manque de hurler quand sa main attrape mon épaule pour me retourner.

-Ho !
-Oh mon dieu...

Ce n'est que Louis. Je plaque ma main contre ma poitrine et relâche ma respiration. Il hausse les sourcils.

-Faut se détendre hein...

J'ouvre de grands yeux et le regarde. Cela semble l'amuser de m'avoir fait peur.

-Espèce d'abrutis !

Il lève les yeux au ciel et est secoué par un rire.

-Allez suis moi, je suis garé juste là... me dit-il en contournant l'arrêt de bus.

Je le suis, toujours un peu agacée, et vois sa voiture garée derrière des buissons.

-On n'est pas en mission secrète non plus... soupirais-je.
-C'est tout comme. Arrête de ronchonner et monte avant que ta mère ne t'attrape.

Il déverrouille le véhicule qui manque de nous faire repérer à cause du bruit qu'elle produit. J'y grimpe et attache rapidement ma ceinture, Louis fait pareil et démarre tout en chantonnant, comme si c'était normal et qu'il faisait ça chaque nuit.

-Bon, tiens.

Il jette négligemment son portable dans mes mains, je ne m'y attendais pas et le sauve in extremis.

H I M / H.S. -Tome II -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant