Chapitre 19

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Ely

Je suis tellement triste d'avoir retrouvé Harry. Non pas que je ne veux pas le voir, c'est le fait de l'avoir trouvé avec cette fille qui me met hors de moi. Pourquoi m'avoir remplacée aussi vite ? Ne m'aime-t-il pas assez pour supporter une nuit sans moi ?

Muette, je le laisse m'entraîner jusqu'à la cage d'escaliers. J'ignore où il nous mène, mais ce qui me préoccupe le plus, c'est cette peste. Cette même fille à qui il a tenu la main au centre commercial l'autre jour. Évidemment je connais la raison quelque peu tordue mais vraie, maintenant. Je suis sûre qu'elle a apprécié.

Le contact de sa main me procure de petites décharges électriques le long de mes doigts allant jusqu'à atteindre mes poignets. J'espère vraiment qu'il va trouver les mots pour me convaincre que ce n'est vraiment pas ce que je crois, car moi non plus, je ne tiens pas à le perdre.

Je le regarde, marchant silencieusement derrière lui. Ses petites boucles brunes chatouillent sa nuque, sa peau a légèrement bronzée grâce au retour du beau temps. Cette peau... j'ai presque envie de la toucher, de la sentir de nouveau contre moi. J'observe les muscles de son bras et me retiens de ne pas m'agripper à lui.

Il nous fait gravir une bonne dizaine d'étages avant d'arriver au dernier. Je crois comprendre où il nous emmène. Sa main me tire jusqu'au fond du couloir devant une porte en métal qu'il ouvre, laissant accès à des marches en pierre (il y en a beaucoup trop). 

Je me demande s'il est aussi nerveux que moi. Ma main est tellement moite que je n'arrive pas à sentir si la sienne l'est aussi. Je tente de la retirer en raison de ma nervosité, mais ses doigts se resserrent autour des miens. Un éclair traverse mon ventre entier. Ça me rassure le fait qu'il ne veuille pas me lâcher, mais ça n'explique toujours pas pourquoi cette fille s'est retrouvée dans l'appartement avec lui.

Je laisse tomber ma mâchoire devant ce qui s'offre à nous.

Nous sommes maintenant sur le toit de l'immeuble, le spectacle est grandiose. Ici, il y a vue sur toute la ville, les maisons semblent minuscules et les passants dans les rues sont réduits à la taille de fourmis. Mais le meilleur, c'est ce ciel bleu et ensoleillé qui rend les yeux d'Harry encore plus verts que d'habitude, je ne peux pas m'empêcher de l'admirer sans qu'il ne s'en aperçoive.

Le coin de ses lèvres se creusent grâce à ma réaction, mais son sourire s'estompe quelques secondes après. Il doit sûrement appréhender.

Il part s'accouder au muret qui nous sépare du vide et observe les alentours, je l'imite, nous distançant quand même convenablement.

Il tourne la tête vers moi, j'ai du mal à me concentrer devant ce regard intense, ces cheveux désordonnés par le vent qui lui donne un air sauvage, ces lèvres rosées... alors je garde mon attention braquée sur le toit d'une épicerie pas très loin du pied de l'immeuble.

-Alors tu m'as retrouvé.

L'idée que je l'aie cherché semble l'étonner. Je ne réponds rien, continuant de promener mes yeux sur la ville.

-J'ai cru que tu avais décidé de ne plus jamais me revoir.

-Harry... tu as bien vu que même dans un cauchemar où je suis séparée de toi me met dans tous mes états, alors imagine ce que ça me fait dans la réalité...

H I M / H.S. -Tome II -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant