Wayne

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     Je suis en larmes, mes mains tremblent et putain tout ça à cause d'eux. Je le déteste, il a tué ma sœur.
     Je secoue la tête de droite à gauche, il faut que je sorte de la maison. Je suis en train d'étouffer. Il faut que je sorte. J'enfile une veste et une paire de baskets avant de claquer la porte et de me mettre à courir, le journal intime de ma sœur en mains. Je cours comme jamais, je cours encore et encore sans me rendre compte que je me dirige tout droit vers le cimetière.
     Même mon esprit en veut à ma sœur. Je déteste le fait qu'elle soit tombée amoureuse de ce monstre. C'est la colère qui parle quand je lance son journal sur sa tombe, abîmant les fleurs de lys. Quelques feuilles s'échappent du carnet tandis que mes joues sont humides. Humides de colère. Je ne comprends pas, je ne comprendrais jamais ce qui pouvait se passer dans sa tête. Elle m'a peut-être écrit toute son histoire mais bordel, je ne comprendrais jamais.
- Mais pourquoi être aussi conne ! hurlé-je. Mais pourquoi est-ce que tu es tombée amoureuse de lui ?
     Je m'écroule à même le sol, me faisant mal aux genoux et une douleur vive se propage à mes genoux. Je regarde sa pierre tombale et m'imagine la scène de l'interrogatoire de Jérôme. Je repasse en boucle chaque phrase qu'a écrit ma sœur. Pourquoi il a fallu que cela tombe sur elle ?
     Je suis secouée par des larmes de chagrin mélangées à de la colère. Elle me manque terriblement à cause de lui, plus que tout.
- Pourquoi est-ce que tu t'es entêtée à t'accrocher à lui ? Il était pourri jusqu'à la moelle ! Pourquoi T'as fait ça Katerina ?
     Je ne devrais pas pleurer, cela donnerait de l'importance à leur foutue histoire d'amour que je maudis. Comment pouvait-elle être amoureuse de ce type ? De ce monstre ? Je secoue la tête de droite à gauche en essayant de ravaler mes larmes, en essayant de me retenir de ne pas pleurer.
- Je te déteste Kate, pour ça je te déteste. Et je suis désolée mais tu aurais pu faire un autre choix que lui. Tu m'avais moi ! pleuré-je. Tu m'avais moi et tu l'as choisi lui ! Qui a essayé de te réconforter quand il tuait ? Qui a essayé de te le faire oublier ? Moi ! C'était moi ! Mais toi tu as avancé tête baissée vers le monstre et je déteste pour ça ! Tu as agit comme une égoïste, sans penser aux autres et ce qui avait de plus rationnel ! Tu avais un choix à faire et tu as fait le mauvais !
     Je pense chaque mot, chaque parole, essayant d'injecter le plus de haine possible dans ma voix.
     Je finis par me calmer et prendre le contrôle au bout de dix minutes. J'aimerais dire quoi que ce soit d'autre qui puisse me vider mais je ne pense à rien d'autre. Je ne sais plus quoi penser de ma grande sœur.
     Je ne veux pas continuer à lire ce journal et en même temps, je suis éprise d'une grande envie de le dévorer jusqu'à la fin. Je suis effrayée à l'idée de ce qui a pu se passer, je suis effrayée à l'idée de découvrir des choses que nous ne savons pas.
- Excuse-moi, est-ce toi qui criais ?
     Je me relève brusquement et fais face à un homme, bien plus grand et battit que moi. Sa carrure est imposante et il dégage quelque chose de familier. Je l'ai déjà vu quelque part, mais où, je ne saurais pas le dire.
- Oui, c'est moi. Désolée si je vous ai dérangé.
- Non, pas du tout ! C'est juste que je voulais savoir si ça allait bien, tente-t-il d'argumenter.
- Pas vraiment, haussé-je les épaules.
- Qui es-tu venue voir ?
- Ma sœur.
- Je suis désolé.
- Non, il ne faut pas.
     Il fronce les sourcils et me lance un sourire timide. Il a les yeux aussi noir que la couleur du ciel lors d'une nuit sans étoiles.
- Pourquoi ?
- Juge par toi-même.
     Je me décale sur le côté pour qu'il puisse lire le nom et prénom de ma sœur sur la pierre tombale en granite. Je parie qu'il va partir en courant et me lancer des éclairs, peut-être même m'insulter. Les gens ne se gênent plus avec notre famille, Katerina a terni notre réputation.
- Ah.
- Ouais, ricané-je. Je suis sa petite sœur, Zafrina Milles. Et vous ?
- Je t'en prie, tutoie-moi, j'ai l'impression d'avoir quarante ans !
     Il s'esclaffe avant de me serrer la main. Sa poigne est forte et son sourire éclatant. Mon Dieu, ses yeux sont tellement sombres que je pourrais m'y perdre.
- Bruce Wayne.
     Voilà, bien sûr, je le connais. Tout le monde le connaît. Tu te rends comptes Kate ? Je viens de rencontrer l'orphelin milliardaire juste devant ta tombe ! Nous avons quatre ans de différence il me semble, et cela fait environ un an que ses parents sont décédés. Tous les deux sommes privés de quelqu'un, lui ses parents, moi ma sœur.
- Ces feuilles et ce journal sont à toi ?
- Non, enfin oui. Non, c'est à ma sœur, secoué-je la tête.
     Il m'aide à ramasser les feuilles qui se sont échappées du carnet avant qu'elles ne s'envolent. Je coince l'objet dans ma veste, le maudissant.
- Si c'est à ta sœur, pourquoi le lis-tu ? Un journal intime n'est pas censé rester intime ?
- Elle est morte, elle ne reviendra pas. Qu'est-ce que cela peut lui faire ?
- Tu n'as pas tout à fait tord.
     Ses cheveux sont aussi noirs que la couleur de ses yeux. Il est habillé d'un costume noir et de chaussures noires.
- Tu es venu voir tes parents.
- Oui, soupire-t-il.
- Je suis désolée, ils méritaient mieux.
- Merci pour ta compassion.
- Ça doit être dur de voir ses parents se faire tuer sous ses yeux. Comment tu as fait pour t'en sortir ? Tu es seul à présent, tu n'as plus personne.
     Il entre ouvre la bouche mais aucun son ne sort de sa bouche pendant de longues minutes. Je suis trop direct. Le froid m'englobe de la tête aux pieds. Voyant cela, il se débarrasse de son veston et le pose sur mes épaules. Je lève les yeux vers lui et cette fois c'est moi qui entrouvre la bouche. Non seulement le fait d'être un beau parti comme dirait ma mère, c'est un gentleman.
     Il me sourit délicatement, comme si sourire ne lui était pas autorisé, comme si c'était interdit.
- Peut-être que j'apprécie la solitude, répond-il enfin.
- La solitude n'est bon pour personne. Ma sœur le disait elle-même quand son meilleur...
     Je m'arrête en plein milieu de ma phrase, regrettant de parler de lui, de ce monstre sans cœur. Enfin, sans cœur pour tout le monde sauf pour ma sœur, peut-être. Je ferme les yeux. Combien de fois ai-je rêvé de le tuer ? Combien de fois est-ce je rêve de sa mort et non celle de ma sœur ?
- Quand son meilleur ami était pas auprès d'elle, terminé-je.
- Tu parles de Jérôme ?
- Oui, lui, grincé-je des dents.
     Son prénom me donne la chair de poule. Bruce me contemple pendant un long moment.
- Tu aurais aimé qu'il puisse faire quelque chose.
- Qui ça, « il » ? froncé-je les sourcils.
- Celui dont tout le monde parle.
     Je comprends aussitôt de qui il parle exactement. Bien sûr que j'aurais aimé qu'il puisse faire quelque chose, n'est-il pas censé être un super héros ? Comment se fait-il appeler déjà ? Batman ? J'en ricane intérieurement. Il n'a même pas été capable de sauver ma sœur et d'arrêter J. Alors bien sûr que j'aurais aimé qu'il puisse faire quelque chose ! Il est toujours en train de sauver les autres mais il n'a pas suave ma sœur.
- Il faut que je rentre. Tiens, ta veste.
- Non, tu peux la garder.
     Je lève les mains vers le ciel.
- Comment vais-je te la rendre ?
- Ne me la rends pas, garde-là si tu veux. Je ne vais pas te laisser mourir de froid jusqu'à chez toi, pas vrai ? sourit-il mystérieusement.
- Alors quand vais-je te la rendre ?
- Un jour, peut-être...
     Bruce Wayne me plante là, me tournant le dos, les mains dans les poches.
- Tu ne sais même pas où j'habite ! crié-je de toutes mes forces.
- Tout le monde sait où tu habites, Zafrina ! me répond-il.

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Désolée pour l'absence, j'ai complètement délaissée ma fiction. Mais je reviens ! N'hésitez pas à COMMENTER !!!

psychotic loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant