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« parfois on doit faire des choix et toi, tu n'étais pas le mien »

Actuellement, je suis assise sous un arbre à réfléchir à la manière dont je pourrais entamer mon récit. Je ne sais pas par où commencer. Je devrais me lancer, qu'est-ce que je perds de toute manière ?
Je tiens à dire que je suis désolée, encore une fois, mais pas envers toi, Zafrina.
Je suis désolée pour Alex. Voilà, cette partie de mon histoire est consacrée à lui car je sais que je l'ai fait souffrir et je sais qu'il me déteste. Parce que je l'ai fait souffrir. Parce qu'il n'a jamais rien dit sur ce qu'il se était passé du fait que nous nous adressions plus la parole du jour au lendemain. Seuls nous deux savons.
Je suppose que même dans ma mort il n'a pas trahi ce que nous gardons. Peut-être que je suis pas morte, peut-être que oui mais je suis certaine qu'il n'a rien dit.
Je suppose que l'image de la famille est assez détériorée comme ça.
Alors oui, je suis désolée pour Alex. Parce que je n'avais pas le droit de lui faire autant de mal et surtout parce que j'ai retourné ma veste contre lui. Autant dire que cela fait de moi une salope sans cœur.
Je trahis ma famille sans l'ombre d'un regret.

« Cela doit faire quelques jours que je suis terrorisée à l'idée de sortir de la maison. Pas parce que je vais au lycée, parce que je suis terrorisée à l'idée qu'il débarque au lycée pour me tuer. Ma trahison n'a pas du lui plaire puisqu'il a enlevé un bus scolaire à lui tout seul d'élèves et y a mis le feu.
Quatre élèves sur trente huit sont vivants, dan d'un état critique.
Tout ce qui l'amuse est propager le chaos, la panique totale dans la ville.
Depuis que Vincent est mort avec son groupe, plus personne ne s'en prend à moi. Ils ne me regardent même plus, comme si j'étais redevenue transparente, la fille que j'étais autrefois. Quelques fois on m'adresse la parole de façon banale. J'ai l'impression que tout cela n'est qu'éphémère mais rien de tel ne l'est. Je sais que quelque cloche et c'est moi.
J'ai beau essayer de me convaincre que tout redeviendra normal un jour ou l'autre, mais je n'ai pas cet espoir en moi qui me dicte de continuer à espérer un rétablissement normal des choses.
Alex tente de me soutirer des informations à propos de Jérôme mais cela ne fonctionne pas. Comment puis-je trahir mon meilleur ami ? Batman dit que je suis amoureuse de lui. Il se trompe, je ne l'aurais pas trahi sinon. Zafrina marche à côté de moi en sifflotant.
Elle est le genre de fille à prendre la vie comme elle vient et ne pas se prendre trop la tête pour tout cette histoire. J'envie son innocence.
- T'as quoi comme cours ? demande-t-elle à Alex.
- Les mêmes que Kate.
- Chouette, on quitte à la même heure. Vous m'attendez cette fois, pas vrai ?
Je me souviens de la fois où nous l'avions laissé au lycée pour lui faire une blague. Elle nous a fait la tête pendant plus d'une semaine, veillant à nous faire les pires crasses inimaginables sans même que l'on s'en aperçoive. Elle se faufile partout comme un chat, elle est si agile. De plus, le fait qu'elle pratique de la gymnastique depuis ses quatre ans fait d'elle l'une des personnes les plus souples que je connais.
Elle nous fait un signe de main quand elle part rejoindre ses amis tandis que moi, je n'ai personne à rejoindre. Mon frère jette un coup d'œil à ses mais qui l'attendent au loin.
- Ça ira ? demande-t-il.
- Tu me poses vraiment cette question ? soupiré-je sans le regarder.
- Tu ne pourras pas rester dans cet état pour toujours Katerina. Il faut que tu avances, que tu oublies.
- Plus facile à dire qu'à faire.
Allons-nous vraiment avoir cette conversation en cet instant ? Le fait que nous puissions nous disputer devant tout le monde me fait frissonner.
- Je sais pourquoi tu le protèges. C'est tellement évident, chuchote-t-il.
Je plonge mes yeux bruns dans les siens, y décelant une légère douleur car je le blesse jour après jour. Je me suis éloignée de lui autant que je me suis éloignée de mes autres frères et de ma sœur. J'ai mis des barrières entre eux et moi, ne laissant entrer que Jérôme.
Seulement ce dernier n'est pas tout le temps présent et je lui en veux beaucoup. C'est devenu un tueur en série, presque un psychopathe que l'on ne peut pas arrêter. Même Batman n'y parvient pas. Jérôme est trop fort, trop malin dans ce qu'il entreprend.
- T'es amoureuse de lui. Et t'es tellement aveuglée par lui que tu ne t'en rends même pas compte.
- T'es la deuxième personne à me le dire, répliqué-je.
La première étant l'homme masqué. J'aimerais bien me terrer au fond d'un trou mais c'est impossible. Pourquoi disent-ils tous les deux cela alors que c'est faux ?
- C'est tellement évident. Mais tu ne pourras pas rester entre lui et ta famille toute la vie, Katerina. Je refuse que tu joues sur les deux tableaux.
- Qu'est-ce que tu racontes ? froncé-je les sourcils.
Mon frère jumeau le pose un ultimatum. Son regard perçant me fait frissonner.
- Tu sais très bien. C'est lui ou ta famille. Tu ne pourras pas choisir les deux, un jour, tu devras choisir. Je peux concevoir que tu te sentes mal, mais je ne conçois pas que tu nous fasses du mal, nous, ta propre famille.
Il soupire bruyamment.
- Mais nous savons que tu finis toujours par prendre le mauvais choix.
Alex essaie de me conseiller de le choisir lui, il me tend la perche pour que nous puissions rétablir la connexion que nous avons perdu à cause de moi mais l'ennui est que je ne ressens aucune envie de rétablir cela.
C'est trop tard pour revenir en arrière et essayer de faire comme si rien ne s'était produit.
Quand les cours se terminent en fin d'après-midi, les personnes de ma classe de mathématiques font passer une feuille pour savoir qui viendra à la soirée organisée au lycée. Malgré le fait que je n'étais pas la bienvenue à n'importe quelle activité il y a quelques semaines, la feuille arrive jusqu'à moi.
Je coche la case « non » avant de faire passer la feuille derrière moi. La fille regarde ce que j'ai coché.
Faire une soirée avec ceux qui m'ont persécutée ? Même pas en rêve. Je suis la première à quitter la salle, sans me soucier des autres. Une fille m'interpelle mais je l'ignore, trop pressée de partir ce lycée que je déteste tant à présent. Lisa me regarde de haut en bas, toujours avec la même expression. Au moins une chose qui n'a pas changé ici, c'est bien la haine qu'elle porte pour moi.
Mon frère m'attend devant le lycée.
- Où est Zafi ?
- Elle est partie chez une amie faire un exposé, lève-t-il les yeux au ciel. C'était prévisible.
- Rien d'étonnant.
Je n'ai pas envie de rester seule en sa compagnie, pas aujourd'hui. Je suppose qu'il a des questions à me poser et Alex veut des réponses précises.
- Tu as réfléchi à ce que je t'ai dit ce matin ?
- Je ne veux pas avoir cette discussion avec toi, Alex. Laisse tomber.
Son regard perçant pourrait être aussi terrifiant que celui du Batman. Nous marchons en silence, lui parfois sortant son téléphone pour envoyer quelques messages. Il a de la chance de posséder des amis, je n'en ai aucun.
     Le chemin se fait en silence et cela ne me dérange pas contrairement à lui puisqu'il avait pris l'habitude de me parler de tout ce qu'il s'était passé dans la journée. Mais ça, c'était avant.
     Je me souviens encore que parfois, Jérôme faisait le trajet avec nous. Mon frère parlait agréablement avec lui et maintenant, il le déteste tellement. Je le comprends car à sa place je le détesterais aussi. Je comprends la réaction de tous les autres mais je ne comprends pas ma réaction lorsque je suis en sa présence.
     Je ne sais plus qui je suis, je perds toute notion de ce que je suis, de la personne dont je suis faite. C'est comme effacer tout ce que j'étais et renaître. Il fait de moi une autre personne dont je n'ai pas encore explorer les capacités.
- Depuis quand sommes-nous silencieux entre nous deux ? Depuis quand avons-nous arrêter de parler ?
- Depuis que tout le monde rejette mes choix, certainement.
- Ce n'est pas un choix, Katerina ! T'es au courant que c'est un meurtrier ?
- Meurtrissons les âmes ensemble alors !
     Mon frère disparaît soudainement de mon champ de vision et est emporté sur le côté gauche, dans une ruelle obscure dont je n'avais jamais fait attention auparavant. Je l'entends se débattre et essayer de hurler, mais une main est posée sur sa bouche. Je m'élance droit vers ses gémissements étouffés.
     J'ai reconnu la voix de Jérôme mais je ne vois pas pourquoi il s'en prend à mon frère alors qu'il peut s'en prendre à moi. Sauf que s'en prendre à lui c'est comme s'en prendre à moi-même. Jérôme finit par arrêter de marcher et aborde un sourire diabolique sur son visage. Ses cheveux sont encore plus foncés que d'habitude, je ne l'ai jamais vu ainsi avant, c'est étrange, inhabituel.
- Laisse-le tranquille ! crié-je.
- Alors Katerina, on préfère me trahir que me suivre ? Je dois avouer que je suis particulièrement déçu, ricane-t-il en insistant sur le dernier mot.
     Mon frère fait les gros yeux, ne comprenant pas, contrairement à moi.
- Tu ne m'as pas laissé le choix.
- On a toujours le choix. Mais aujourd'hui, c'est ta deuxième chance. Tu vas pouvoir utiliser un joker pour te rattraper de ton erreur.
     Il pousse mon frère sur le côté et mon jumeau s'écroule par terre comme une masse. Jérôme sort une arme, un revolver, sûrement le même avec lequel il a décrété être le « boss » en jouant à la roulette russe l'autre jour.
- Ne fais pas ça, dis-je. Ne fais rien à mon frère !
- Oh non ce n'est pas moi qui vais faire quelque chose, mais c'est toi.
     Il me plaqué contre son torse et place l'arme entre mes mains sans que je ne puisse me débattre de ses gestes. Je suis comme paralysée, terrifiée à la fois tandis que mon frère se relève avec facilité. Son regard est noir et il tremble légèrement.
     C'est la première fois de ma vie que je tiens une arme, je n'aurais jamais pensé être sur le point d'en utiliser une, je ne suis pas une criminelle, enfin, pas vraiment. Je porte quand même du sang sur les mains.
     Je peux sentir son souffle dans mon cou, je peux sentir une grande maîtrise de sa personne. Je peux sentir qu'il contrôle la situation alors que moi, non. Je ne contrôle plus rien, tout s'échappe. Mon frère nous regarde sans un mot, les dents serrées, les mains levées.
- Tu vas devoir faire un choix. Lui ou moi. Alors, Katerina, qu'est-ce que tu vas faire ?
     Je secoue la tête car il n'a pas le droit de m'imposer un tel choix, il n'a pas le droit de se comporter ainsi, pas avec moi. Il ne peut pas faire du mal à mon frère, comment peut-il oser ?
- Il est vrai que ce n'est pas facile mais si tu eux être pardonnée, tire sur ton frère. Si tu ne veux pas être pardonnée, tu périras comme les autres et tu me perdras. Définitivement.
     Je sens déjà les larmes couler le long de mes joues.
- Fais un choix ! hausse-t-il la voix.
- Je ne peux pas.
- Bien sûr que si ! Tu as simplement peur d'utiliser une arme ! Je peux t'aider.
     Il pose sa main sur la mienne, pointant l'arme droit sur mon frère. Mon bras me paraît tellement lourd. Jérôme colle ses lèvres contre mon oreille.
- Si tu les choisis eux, ils te rejetteront pour toujours. Ils ne te pardonneront jamais d'avoir essayé de me sauver. Ils ne pardonneront jamais ça, ils ne comprennent pas ce qu'il y a entre toi et moi. Ils retourneront leur veste contre toi parce que c'est ce que font toutes ces personnes.
     Et il dit vrai. Je remarque déjà la façon dont il me regarde quand je passe à côté d'eux, c'est comme si j'étais quelque chose à éviter, à bannir de la société. Notre niveau de proximité n'a jamais été aussi élevé.
- Mais si tu me choisis moi, je peux te faire la promesse que e ne t'abandonnerai pas. Je ne te laisserai pas tomber, pas comme tous les autres. Tu sais que ce qu'il y a entre nous est hors du commun. Nous nous connaissons par cœur tous les deux.
- Plus en ce moment, réussis-je à dire.
- Alors tu réapprendras, continue-t-il de chuchoter. Je ne te laisserai pas tomber, je te le promets. Tu sais très bien que je tiens mes promesses. Je ne retournerai pas ma veste. Vois la réalité en face Katerina !
     J'ai tellement envie de le croire.
- La réalité est que les autres te laisseront tomber ! La vérité est que les autres te détesteront ! Mais moi, je ne me le permettrai pas.
     Il pose son autre main sur mon épaule tandis que mon frère garde le silence.
- Je ne peux pas vivre sans te savoir auprès de moi.
     Ses paroles ne font pas trois fois le tour de mon cerveau. Une seule fois suffit. Je n'avais jamais imaginé qu'il puisse dire cela un jour. Je ne l'avais pas envisagé. Le pense-t-il vraiment ? Ou n'est-ce qu'un canular pour mieux m'avoir ?
- Je t'en prie. Tu sais que tu es très importante pour moi.
     Importante à quel point ?
     Â un moment donné il faut savoir faire un choix mais en ce qui concernent les miens, ils sont restreints. D'un côté, je peux avoir confiance en lui, j'ai toujours eu confiance en lui alors pourquoi cela devrait changer aujourd'hui ? Je ne peux pas l'abandonner, pas quand il dit que je suis importante à ses yeux. Il est resté presque intact au fond de mon cœur, pourquoi devrais-je le bannir maintenant ?
     Dois-je abandonner ma famille ? Dois-je le faire pour lui ? Mon cœur m'incite à le faire tandis que mon esprit me retient d'appuyer sur l'arme.
- Ils te rejetteront. Ils ne voudront plus jamais de toi, pas moi. Qu'est-ce qu'il te faut pour que tu me croies ?
     Il appuie sur mon épaule mais pas au point de me faire mal, plus comme un signe chaleureux.
- C'est toi et moi, Katerina. Tu le sais aussi bien que moi.
Ses mots rentrent dans mon cœur et je ne me sens pas capable d'oublier ce qu'il vient de dire. Comment fait-il pour paraître si normal en cet instant ? Comme avant ? J'ai l'impression de l'avoir retrouvé avec quelque chose de nouveau tout de même. Ils sont beaux ses mots.
- Je suis tellement désolée, dis-je en secouant la tête.
Et en ce qui concerne mes choix, j'en suis le maître quoi qu'il arrive.
Je pointe l'arme droit sur la cuisse de mon frère et appuie sur la détente, sans la moindre hésitation. Un hurlement strident se fait entendre et il tombe à terre, les mains sur sa cuisse. Du sang se met à couler abondamment tandis que Jérôme prend mon portable pour appeler les secours. Il me sourit.
- Tu as fait le bon choix. On se retrouvera, dit-il avant de s'enfuir.
Je me précipite vers mon frère, sans vraiment me rendre compte de ce que je viens d'accomplir. Je viens de choisir Jérôme à ma famille et Alex ne va jamais me le pardonner. Il hurle de douleur sans se ménager en attirant des personnes provenant de la rue adjacente.
- Je suis désolée, murmuré-je.
Son expression me fait plus de mal que ce que je viens d'accomplir. Son regard est noir comme la nuit, loin d'être tendre. Quand les secours arrivent, je ressens un profond soulagement.
- Que s'est-il passé ? demande un secouriste.
- Je... je...
- Le Joker était là et a forcé ma sœur à me tirer dessus, répond mon frère en grimaçant de douleur.
Je monte avec les secouristes en direction de l'hôpital le plus proche.
L'interrogatoire se fait court puisque je plaide la version de mon frère et en somme, ils savent que Jérôme et moi sommes amis, avons été mais pour eux. Dès lors, ils croient ma version sans l'ombre d'un doute et aucune charge ne sera retenue contre moi. Ils m'informent qu'ils vont prévenir les parents de la situation, tandis que je peux rendre visite à mon frère.
Mon taux d'hésitation à rentrer dans sa chambre est très élevé mais je franchis le seuil de la chambre en refermant la porte derrière moi. Il ouvre immédiatement les yeux et injecté le plus de venin possible dans le regard.
- Comment ça va ? demandé-je.
- Tu plaisantes ?
- Non.
Il ricane en fermant les yeux.
- Putain mais comment j'ai pu être aussi de con d'espérer que tu pouvais nous choisir plutôt que lui. Comment j'ai été con de croire qu'il y avait de l'espoir à te sauver !
- Je ne l'ai pas choisi.
- Bien sûr que si ! crache-t-il de dégoût. Ce sera toujours lui, tu le choisiras quoi qu'il arrive parce que tu es amoureuse de lui mais tu refuses de te l'avouer !
Il ne ménage pas ses mots.
- Tu me dégoûtes. T'as tiré sur ton propre frère alors que tu avais la possibilité de l'abattre lui. Tu as préféré me faire du mal que lui faire du mal. Il te manipule, il t'utilise mais tu es aveugle.
J'essaie de prendre sa main mais il se dégage rapidement de mon geste.
- Ne me touche surtout pas ! Comment peux-tu encore te regarder dans un miroir ? Comment est-ce que tu peux te supporter ? Tu me dégoûtes tellement Katerina. T'es autant une abomination que lui ne l'es. Vous êtes tous les deux des monstres. Je comprends pourquoi tu l'as choisi, t'es pas pire que lui mais tu arrives presque à son niveau.
- Alex...
- Ne me touche pas, je t'interdis de me toucher ! s'exclame-t-il avec rage. En ce qui concerne tu n'es plus ma sœur, tu n'es plus rien à mes yeux, tu ne vaux plus rien. Ne m'adresse plus la parole en dehors de la maison, ne me regarde plus et je ne veux pas entendre prononcer mon prénom. Ça me dégoûterait tellement.
J'avale ma salive avec difficulté tandis que des policiers viennent couper court à notre conversation.
- Il l'a forcé à tirer. Je ne me souviens plus trop des détails mais je sais qu'il se tenait derrière elle qu'il l'a forcé à appuyer. Ce n'est pas sa faute.
- Était-il seul ou accompagné ?
- Totalement seul.
J'ai eu le droit aux mêmes questions et mon frère répond exactement pareil que moi, montrant que tout concorde sauf que nous mentons. Tous les deux. Mon frère m'adresse un regard noir.
- Je veux que tu dégages de ma chambre, serre les dents Alex quand les policiers ont enfin disparu. Je veux que tu te casses et que tu ne reviennes pas.
- Alex, pardonne-moi...
- Je t'ai assez vu pour la journée, ajoute-t-il sans le regarder.
Je sors de la chambre la tête baissée alors que mes parents rentrent et se jettent sur lui, sans même faire attention à moi.
Jérôme avait raison. J'ai eu tord de penser que je pouvais choisir ma famille et Jérôme, je ne peux faire qu'un choix.
Et j'ai choisi. »

Je savais que je ne représentais plus rien en cet instant, je savais que la vie n'allait plus être la même. Alex n'a rien dit à propos de ce qu'il s'est passé mais voilà, je te le révèle petite sœur. Parce que je me sens honteuse de ce que j'ai fait à notre frère.
Dis-lui que je suis désolée. Dis-lui pour le journal si tu le désires même si je sais qu'il ne me pardonnera pas, même si je sais qu'il me déteste. Même dans la mort je le sais. Je ne lui en veux pas, il a raison.
Parce qu'après tout ce que j'ai fait, je ne regrette pas. Je me sens honteuse mais je n'ai aucun regret.
Désolée.

psychotic loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant