Bruce Wayne... : Loïs Lane, Clark Kent ?

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Je referme le journal en marquant la page de là où je me suis arrêtée. Je pince les lèvres, dégoûtée.
Plus le temps passe, plus je suis dégoûtée de ce que représente l'amour. Je sais que je ne dois pas prendre exemple sur ma sœur et Jérôme mais ils me dégoûtent tous les deux, eux et leur amour. Ma sœur ne parviendra pas à me faire croire que c'était un bon type quand il était avec elle. Je n'y crois pas, je ne suis pas une croyante. Et pourtant, je crois au bien et au mal. Je crois en la justice et la vengeance.
Je lève la tête en soupirant. Même ainsi ma sœur ne me fera jamais aimer Jérôme. Je le déteste tellement.
Quand je vais chercher le courrier dans la boîte aux lettres, il fait anormalement froid pour un mois de juin. Je croise les voisins et leur adresse mon plus beau sourire, un faux, comme je sais si bien le faire depuis des semaines. Eux aussi m'adressent un faux sourire. Qui sourit vraiment à présent dans notre monde ? Les plus pauvres sûrement, même avec toute la misère du monde ils continuent à sourire.
Je donne la lettre d'impôt à mes parents tandis que j'ouvre une lettre à destination de toute la famille. L'écriture est soignée et somptueuse.
Vous êtes invités à l'anniversaire de Bruce Wayne en ce 4 juin, à huit heures, au manoir Wayne.
P.S : j'attends avec impatience ta venue, Zafrina.
Cette dernière est d'une autre écriture tout aussi belle mais moins appliquée. Je devine que l'autre écriture n'est autre que celle de son majordome. Que veut dire ce message ? Depuis quand envoie-t-il une invitation le jour même de la soirée ? Je plie la lettre pour que ma famille ne lise pas le mot à mon attention.
- Nous sommes invités à un anniversaire, dis-je en tendant la lettre vers ma mère. Ce soir.
- Comment ? s'exclame-t-elle.
Elle dévore la lettre des yeux avant de souffler de bon cœur. Je suppose qu'il y a eu du retard dans l'expédition de la lettre, cela me paraît étrange de la recevoir seulement aujourd'hui. Ma mère prévient aussitôt les autres membres de la famille avec rapidité, paniquée à l'idée de ne pas trouver comment s'habiller ce soir.
Ma seule préoccupation reste le fait qu'il ait gardé le silence pendant des mois et que soudainement, après une maladie qui m'est inconnue, il revient parmi les vivants comme si de rien était en organisant une soirée d'anniversaire.
Je suppose qu'il a fait une bêtise et qu'il a eu trop de honte de son montrer alors Bruce a inventé une excuse pour disparaître le temps que l'on oublie son existence.
Maman dit que si je ne suis pas prête d'ici dix minutes, ils partiront sans moi. Je ricane doucement intérieurement tout en sachant qu'elle ne ferait jamais ça. Elle souligne le fait que ma robe ne soit pas digne d'être portée à un anniversaire. Elle est noire, un décolleté plongeant dans le dos. Rien de plus simple. J'enfile une paire de chaussure à talons quand ma mère estime que mon temps de préparation est terminé. Ainsi, je fais rapidement un chignon dans la voiture, je suis à moitié coiffée. Ma mère va me tuer.
Le trajet jusqu'au manoir se fait dans le silence le plus complet avec du recul, j'aurais dû prévoir qu'il allait refaire surface un jour ou l'autre.
Le lieu de la fête ne m'est pas inconnu, au contraire puisque j'y suis déjà venue une fois. C'était il y a si longtemps. Combien de personnes viennent chez lui ? Peu, je suppose. Je grogne en descendant de la voiture, un paquet en mains.
Mes parents se présentent au majordome dont je ne sais toujours pas le prénom et lancent un grand sourire on ne peut plus vrai, ce qui me fait lever les yeux au ciel. Cela ne m'étonne pas que ce ne soit pas Bruce en personne qui nous accueille à l'entrée de sa grande demeure. Il n'est pas du genre à faire cela.
Des centaines de personnes sont déjà présentent quand nous arrivons et à ma plus grande surprise, je remarque Alex, mon amie de toujours, se diriger vers ma famille et moi. Habillée d'une robe rose poudrée, elle ne passe pas inaperçue.
- Mais qu'est-ce que tu fais ici ? demandé-je, surprise.
Elle pose un long regard vers Alex, mon frère, avant de me regarder moi.
- J'ai été invitée ! Incroyable, non ?
- C'est le mot, incroyable.
Je soupire de soulagement car je ne serai pas seule à cette soirée maudite. Mes frères s'éclipsent, me laissant seule avec mon amie qui semble ravie de sa présence dans ce lieu qu'elle ne pensait pas connaître un jour.
- Ma parole tu t'es mise sur ton trente et un ou quoi ? s'exclame-t-elle. Je ne t'ai jamais vu porter de talons auparavant !
- Il y a un début à tout.
- Toi, tu ne sembles pas ravie d'être ici.
- Non, pas du tout. Il est absent pendant plus de cinq mois et ne donne aucune nouvelle de lui. Silence complet.
Alex me regarde en clignant des yeux un nombre incalculable de fois. Je viens d'avouer tout haut ce que je pensais tout bas.
- Tu es rancunière parce qu'il ne t'a pas donné de nouvelles ? Je croyais que personne ne touchait ton cœur.
- C'est ce que je pensais, marmonné-je.
Il faut croire que non.
Bruce Wayne se présente vingt minutes plus tard auprès de la foule qui est venue fêter son anniversaire. Il remercie les hommes et femmes plus âgés que lui en souriant mais ce n'est pas quelque chose de vrai, c'est plutôt un sourire forcé.
Jusqu'à ce qu'il me voit, il est passé d'un rapide coup de vent entre les invités mais il s'arrête à Alex et moi, plus longtemps.
- Bonsoir, Zafrina. Bonsoir, Alex. C'est bien ça ?
- Exactement, Alex, enchantée. Bon anniversaire.
- Merci.
Pendant trois secondes de silence, je le fixe sans afficher le moindre sourire comme il le fait si souvent. Alex prétexte voir quelqu'un qu'elle connaît près du buffet mais je sais très bien que c'est faux, elle ne connaît personne ici.
- Alors, pourquoi tant de froideur de ta part ? s'éclaircie-t-il la voix.
- Je ne fais qu'appliquer ce que tu fais au quotidien.
Je croise les bras.
- Plus sérieusement, je suis en colère contre toi parce que tu n'as pas donné de nouvelle depuis plus de cinq mois. Tu étais malade il parait ?
- Oui, à en crever.
- C'est faux, ricané-je. Tu n'étais pas malade, nous le savons tous les deux. Je ne sais pas ce que t'as fait pendant ces mois, mais je le découvrirai tôt ou tard. En attendant, bon anniversaire.
Je lui tends le paquet cadeau. Ma mère a insisté pour que je lui offre en personne parce qu'elle essaie vraiment de me caser avec lui. Bruce défait le ruban rouge, enlève le paquet cadeau rouge et ouvre la boîte. Si seulement ma mère savait que j'ai retiré ce qu'elle a acheté pour lui par un cadeau confectionné que j'ai fait moi-même. Elle serait verte de colère.
Bruce sort un bout de papier et lève un sourcil, me regardant d'un air interrogateur. Il regarde derrière le bout de papier où est inscrit un numéro de téléphone. Au moins, j'aurai peut-être de ses nouvelles.
- Un numéro de téléphone ?
- Le mien. C'est cool, non ? ironisé-je.
Il plisse les yeux comme si j'étais folle. Je crois qu'il n'a pas bien compris le message.
- Au moins, tu pourras me donner des nouvelles quand tu disparaîtras.
- Je suis désolé, vraiment.
- Je crois que d'autres invités t'attendent.
Wayne s'en va en me saluant poliment même si je ne le mérite pas. Son regard noir est ancré dans mon esprit pour le restant de la soirée. J'ai bien conscience qu'il soit vexé mais moi aussi je le suis, la première d'ailleurs. Je pensais qu'une personne comme lui allait me montrer de l'importance mais il faut croire que je n'ai pas le droit, comme toujours je me fais avoir.
Alex revient me voir en me demandant ce qui s'est passé pour que l'hôte de la soirée affiche une mine vexée. Je lui explique que je n'ai pas été tendre avec lui en faisant des reproches justifiés.
Nous dansons toutes les deux sur des musiques classiques sans même se soucier du regard des gens. L'amusement doit être au rendez-vous, pas vrai ? Bruce Wayne ne daigne même pas à venir me voir une seconde fois, je crois l'avoir terriblement vexé. Tant mieux. À vrai dire, je ne me préoccupe même pas de lui. J'ai beau être à sa soirée, cela ne veut pas dire que je dois lui porter de l'importance.
Il m'énerve.
Quand les gens se mettent à danser autour de nous, Alex et moi arrêtons de bouger comme nous le faisions et nous mettons à l'écart. Ma mère va me tuer quand nous allons rentrer à la maison.
Wayne fait parti de ceux qui dansent, il m'impressionne de jour en jour, je découvre de multiples facettes de lui si souvent. Je ne pensais pas qu'il savait danser. Il vient d'avoir vingt et un an mais à sa manière de se conduire, je lui donne plus de trente ans.
Nous restons observatrices des personnes qui dansent, jusqu'à ce que mon regard reste bloqué sur une femme brune, en train de danser avec celui qui occupe mes pensées. Je grince des dents quand ils se sourissent l'un et l'autre. Qui est-ce ?
Leur danse est gracieuse, et rien ne semble compter autour d'eux. Je comprends que beaucoup de filles ou femmes veuillent de lui. Il est attirant, il dégage quelque chose dont seul lui à le secret, il ne sourit pas mais cela le rend tellement électrique, magnétique que nous n'y résistons pas. Je ne sais pas, il est comme ça. Bruce Wayne est mystérieux et il attire les regards et les convoitises.
Est-ce normal que je reste attardée sur lui lorsqu'il danse avec cette femme qui doit probablement avoir son âge ? Je ne suis qu'une gamine, une enfant qui essaie d'entrer dans la cour des grands.
La femme se rapproche de plus en plus et pose ses lèvres sur celles de Bruce, ce qui m'arrache un haut le cœur. Je dois probablement avoir une expression dégoûtée, dépitée. Je ressens l'absolu besoin de m'en aller, de partir loin d'ici.
- Excuse-moi, je crois que je vais vomir, dis-je à Alex, ironique.
Elle me regarde en comprenant ce que je ressens car elle aussi a vu un gars qu'elle appréciait embrasser une autre un jour. Elle sait ce que ça fait. On ressent une pointe de jalousie, on aimerait être à la place de cette personne.
Je trouve rapidement les toilettes et je me pose un instant en inspirant profondément. Pourquoi me faire ça ? Pourquoi m'inviter ? Quelques secondes plus tard, la porte des toilettes s'ouvre sur la fille qui a embrassé Bruce un peu plus tôt. J'ai bien envie de lui donner un coup de poing, comme ma sœur me l'a appris et comme je le pratique à la boxe.
Elle se regarde dans le miroir et sort son tube de rouge à lèvres. J'aimerais bien lui faire bouffer. Clairement.
- Je t'ai vu parler avec Bruce. Tu ne l'intéresses pas.
- Je n'en doute pas une seconde, déclaré-je.
Elle plisse les yeux en s'appuyant sur le rebord du lavabo.
- Écoute-moi bien, tu es ici parce que papa et maman sont riches. Tu ne sais pas du tout ce qu'est de vivre dans le show-business.
J'éclate de rire car cette fille ne sait absolument pas qui je suis. Elle ne sait pas que j'ai été invitée par l'hôte en personne et que c'est lui qui se moque complètement d'elle. Ce baiser qu'ils ont eu entre eux ne signifie rien pour lui, j'en suis certaine.
- Pourquoi est-ce que tu rigoles ?
- Parce que je suis Zafrina Milles, sœur de Katerina Milles. Tu sais, la fille qui sortait avec Jérôme Valeska, le Joker.
Elle pâlit et je souris face à ma victoire.
- Je sais parfaitement ce qu'est de vivre dans le show-business comme tu le dis si bien. Alors excuse-moi, je ne l'ai pas embrassé, mais au moins je suis certaine que si je le fais, c'est parce qu'il l'aura souhaité également.
Elle est ridicule et moi victorieuse. Je sors des toilettes en veillant à afficher le plus grand des sourires machiavéliques qui puisse exister. Je cherche Bruce du regard mais je ne le vois nulle part.
On m'indique où est-ce que je peux le trouver dans le deuxième salon alors je m'y rends en pinçant les lèvres.
Bruce Wayne se trouve devant la cheminée, en train de discuter avec une autre fille qui doit probablement avoir mon âge. Je pense qu'elle n'a pas été conviée vu la manière dont elle est habillée. Jean, sweat et baskets. Ses cheveux roux sont bouclés et tombent un peu plus bas au milieu du dos.
- Comment ça, il va venir ? s'exclame Bruce.
Je toque à la porte, interrompant leur discussion. Ils tournent les yeux vers moi, Bruce serre la mâchoire. Il finit par me présenter à la fille, celle aux yeux bleus. Elle a des taches de rousseur sur le visage et je peux dire que c'est une véritable beauté.
- Zafrina, je te présente Loïs Lane. Loïs, Zafrina Milles.
Son nom ne m'évoque rien du tout. Devrait-il, au contraire, me dire quelque chose ? Ils n'ont pas l'air d'avoir une conversation très commode.
- Je m'en vais, dis-je.
- Déjà ?
- J'ai envie de vomir.
De ce que j'ai vu tout à l'heure, j'ai envie de vomir parce que cela me dégoûte tellement. Bruce me regarde avec une expression indéchiffrable tandis que la fille nous regarde l'un et l'autre en plissant les yeux.
- Bonsoir.
Je sursaute en me retournant, découvrant un homme bien plus grand que moi débarquer en souriant naturellement. Ses cheveux noirs sont de la même couleur que ceux de Bruce mais contrairement à ce dernier, il a les yeux bleus. Ce type a l'air moins froid que Bruce tandis que ce dernier contracte les poings.
D'après ce que je peux remarquer, je pense que cet homme n'est pas lui non plus invité à la soirée d'anniversaire du milliardaire. Jean et pull en laine. Il me tend la main en souriant avec sincérité. Je prends sa main et nous échangeons tous deux une forte poigne.
- Clark Kent.
- Zafrina Milles.
- La sœur de...
- Katerina ? Oui, parfaitement. Bon excuse-moi Bruce mais je dois m'en aller, me tourné-je vers lui.
Ils me regardent tous comme si j'étais un extraterrestre et sans me faire prier, je tourne les talons pour m'en aller.
- Zafrina, attends !
Bruce Wayne me rattrape dans le hall d'entrée et s'agrippe à mon poignet. Ses manches sont remontées jusqu'à son coude où se trouvent des égratignures le long de ses avant-bras. Je peux même voir des hématomes violacés et jaunes. Qu'est-ce que c'est que ces blessures ?
- Reste.
- Donne-moi une raison de rester.
Il entrouvre légèrement les lèvres mais finit par les refermer. J'en étais sûre. Bruce est toujours comme ça, à garder le silence et fuir les questions qu'on lui pose. Je ne sais pas à quoi cela l'avance de faire ça mais c'est pitoyable de fuir les gens.
- Comme tu veux, haussé-je les épaules.
J'ouvre la porte mais il me retient en me parlant. Sa voix est forte.
- Tu crois que ça changerait quelque chose si je te donnais une raison de rester ?
- Peut-être.
- Mais pourquoi est-ce que tu réagis comme ça ? Je ne comprends pas. C'est comme si j'avais fait quelque chose de mal !
- Nos actes ont toujours des conséquences, Bruce.
- On m'a dit un jour, que qui nous soyons au fond de nous, nous sommes toujours jugés par nos actes. Alors c'est la vérité ? Tu me juges parce qu'une fille m'a embrassée ? C'est ça que tu me reproches ?
Je pince les lèvres. Comment a-t-il deviné ? Son air de glace me pétrifie.
- Qui a dit ça ? Qui a dit que nous sommes jugés que par nos actes ?
- Ma meilleure amie.
- Celle que tu aimais, Rachel. C'est ça ? C'est elle que tu aimais profondément ?
Il opine sans un mot et je comprends qu'il est toujours amoureux d'elle, qu'il l'aimera toujours. Mais aujourd'hui elle est morte, elle ne reviendra pas. Comme ma sœur, les morts ne reviennent pas.
- Joyeux anniversaire, dis-je en tentant de sourire sans réussir.
Je claque la porte sans lui laisser le temps de répliquer. Je ne veux plus parler, pas avec lui du moins. Bruce n'ouvre pas la porte pour me rattraper, il ne fait rien comme de ce qu'il se passe comme dans les films. Il ne me retient pas, il ne me crie pas de revenir. Ou il ne me rattrape pas pour m'embrasser.
Il ne fait rien de tout ce que font les personnages dans les films. Rien dans ces derniers n'est réel. J'espère toujours qu'il vienne me rattraper jusqu'à ce que je monte dans la limousine, mais il ne fait rien. Il reste à l'intérieur.
J'aurais tellement aimé qu'il sorte de chez lui pour moi.
Mais rien ne s'est produit.



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C'était pas prévu mais j'ai oublié une autre fiction. S'il vous plaît, allez la lire et n'hésitez pas à commenter

psychotic loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant