Anomalie [ EN RÉÉCRITURE ]

Chapitre 10

Le lendemain après midi, je m'attends à retrouver madame Davis pour notre cours d'histoire. Au lieu de ça, nous avons droit à un cours de sciences avec un homme âgé d'une cinquantaine d'années qui répond au nom de monsieur Simmons. Mes parents m'ont fait aimer la biologie, mais si j'avais pu choisir j'aurai préféré que notre professeur soit moins ennuyeux. Je laisse vagabonder mon esprit, épuisée par la course de la matinée.

Si nous le pouvions, je pense que beaucoup auraient tenté de réduire nos heures d'entraînement avec Stevens. La séance du matin a encore été éreintante, mais étrangement je me sens bien après avoir longtemps couru.

La journée se déroule comme toutes les autres. Je me surprends à me demander si je finirai ma vie dans cet endroit rythmé par des emplois du temps et des entraînements. Mais je ne sais absolument pas de quoi sera fait mon séjour ici. Je ne sais même pas quelle est ma faculté.

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Le vendredi après-midi, nous nous rendons au bâtiment 4A pour suivre un nouveau cours de découverte. J'ai tort de croire que nous allons encore nous adonner à des exercices de méditation car l'instructeur qui nous rejoint n'est autre que... le Colonel Stevens. Quelques murmures grincheux s'élèvent sur son passage, au souvenir des entraînements intensifs que nous subissons sous ses ordres depuis le début de la semaine.

—Je suis heureux d'apprendre que vous êtes ravis de me revoir.

Son ton ironique parvient à détendre un peu l'atmosphère, allant même jusqu'à faire fuser quelques éclats de rires nerveux.

—Le cours d'aujourd'hui est un cours de découverte qui n'aura rien à voir avec celui auquel vous avez pu assister mardi, nous explique le Colonel. Celui-ci sera axé sur la mise en situation, mais vous comprendrez mieux de quoi il s'agit une fois que nous serons entrés. Suivez-moi.

Nous entrons donc dans le bâtiment à la suite de notre instructeur. A l'intérieur, nous retrouvons l'autre moitié du groupe que nous formions à notre arrivée. J'aperçois Leah qui me sourit discrètement. Le sol est recouvert de minces tapis de lutte, et d'autres beaucoup plus épais sont poussés dans un coin de la salle. Les fenêtres alignées en hauteur laissent entrer la lumière de l'après-midi sous forme de rayons dans lesquels je vois danser quelques grains de poussière. Sur le mur à ma droite, je remarque plusieurs boitiers électriques auxquels je ne comprends pas grand chose. Cela a certainement un lien avec les sortes de cabines en verre blanc qui se trouvent à quelques mètres de là.

L'instructrice de l'autre groupe échange quelques mots avec Stevens, avant que ce dernier ne prenne la parole :

—Nous avons là les résultats des tests de chacun d'entre vous, commence-t-il en désignant la liasse de feuilles qu'il tient dans sa main gauche. Ces résultats ont été analysés plus en détail par nos médecins et scientifiques.

Je me demande si Alex fait partie de ceux qui ont été affectés à cette tâche. Le Colonel poursuit :

—Ils ont ainsi défini la catégorie dans laquelle se situe votre faculté, afin que nous puissions établir un programme propre à chacun d'entre vous. Cela permettra à votre faculté de se manifester plus rapidement. Vous suivrez ce programme sous notre surveillance, mais nous ne vous dirons rien sur la nature de votre faculté tant que vous ne l'aurez pas découverte.

Quelques murmures déçus s'élèvent de l'assemblée. Il est vrai que j'aurai aimé moi aussi que l'on me dise de quoi relève ma faculté. J'avais beau être réticente au début, je me dis qu'il y a une raison à ma présence ici. Je meure d'envie de savoir quelle « anomalie » ils ont découvert dans mon génome, et surtout ce que cette anomalie me permettra d'accomplir. De plus, je ne supporte pas que l'on en sache plus sur moi que moi-même.