—Qu'y a-t-il Alice ? Tu n'as pas l'air très contente de nous voir, ironise Jen.
—Cela dépend de la raison pour laquelle vous êtes là, rétorqué-je en tentant de paraître la moins déstabilisée possible.
—Voyons ! Tu dois bien avoir une petite idée de ce qui nous amène, non ?
La première impression que m'avait faite Jen lorsque Leah nous l'avait présentée était loin d'être positive. Je m'étais cependant gardée de porter un jugement hâtif sur elle sans la connaître. De plus, je n'avais même pas encore découvert ma faculté. Mais maintenant que je peux sonder l'énergie des gens, je constate que rien dans la sienne ne témoigne de bonnes intentions. Tout dans son attitude montre à quel point elle se sent invincible. J'en déduis qu'elle agit sous l'autorité de quelqu'un qui les a persuadés, elle et Mark, qu'ils ne craignaient rien.
—Alors le Président a envoyé ses Anomalies à notre recherche ? interroge James.
—Le Président ? Il paraît qu'il était peiné de votre départ, mais c'est le Général Walker qui lui a suggéré ce plan de recherches. C'était son idée de nous envoyer. Qui de mieux que des Anomalies pour en contrer d'autres ? Dès le lendemain de votre dép...
—Jen, l'interrompt Mark d'un ton bourru, le Général a dit que...
—Je me fiche de ce qu'a dit le Général, le coupe-t-elle sèchement. Et maintenant tais-toi et laisse moi faire !
Mark baisse les yeux, l'air dérouté par l'attitude de sa coéquipière. Il n'ajoute rien, mais la teneur de cet échange m'a permis de comprendre que Jen a profité de la simplicité d'esprit de Mark pour prendre la tête de leur duo. Si on en croit Mark, qui semble peu enclin à rester bavarder, Jen semble avoir décidé d'adapter un peu le plan qui leur a été donné de suivre. Tant mieux, car en entretenant la discussion, nous gagnons du temps pour trouver une solution et nous sortir de cette embuscade.
—Pourquoi vous deux ? demande Vladimir, non sans un regard vers son ancien camarade de chambre.
—Toi espèce de...
—Mark ! le reprend Jen, autoritaire. Je t'ai dit de te taire.
Elle marque une pause avant de poursuivre :
—Pourquoi nous deux ? Le hasard sans doute, bien que ce soit pour moi le moyen de montrer mon engagement. La réussite de cette mission est pour moi l'opportunité de prouver que le C.F.J.A aurait dû concentrer ses efforts sur moi, de prouver que contrairement à vous je suis reconnaissante de ce que ces gens ont fait pour nous, ajoute-t-elle dans un nouveau mouvement de tête destiné à rejeter ses cheveux en arrière.
Je pardonne à Jen sa jalousie mal placée, car je doute que le Président leur ait révélé ses projets et par conséquent, elle et les autres ne connaissent pas les véritables raisons de leur présence au Centre.
—Où en étais-je ? reprend Jen. Ah oui, pourquoi nous. Eh bien comme j'ai essayé de le dire tout à l'heure, poursuit-elle – non sans un regard noir en direction de Mark –, après votre départ, les militaires ont commencé à surveiller de plus près les différentes villes. Jusqu'au jour où nous avons retrouvé votre trace, et avons été chargés de vous ramener vivants au Centre.
Son ton laisse entendre qu'elle n'est pas d'accord avec l'idée de nous laisser la vie sauve. Elle marque une pause, sans doute croit-elle nous impressionner. Ou nous faire peur. Peut-être les deux. Un détail me travaille pourtant.
—Ils ont surveillé les villes ? Dans ce cas pourquoi ne pas nous avoir arrêtés avant ? Vous en auriez eu l'occasion quand nous étions cachés aux alentours de Frankfort !
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Anomalie [ EN RÉÉCRITURE ]
Science Fiction"-Et pourquoi on n'essaierait pas quand même ? opposé-je. Vous avez vraiment envie de rester ici sans rien faire ? Pas moi. De toute façon, qui ne tente rien n'a rien et puis même si on se fait attraper en essayant de changer les choses, ça vaudrait...