Je me jette à genoux aux côtés d'un Vladimir allongé sur le sol, se vidant de son sang. James est agenouillé près de lui, le retenant du mieux qu'il peut. Ce dernier à une main plaquée sur le ventre de Vladimir au niveau de l'abdomen. De l'autre, il porte la main du blessé à ses lèvres, maculant de sang ses joues baignées de larmes. Le visage de Vladimir est aussi pâle que ses cheveux, et je vois qu'il peine à garder les yeux ouverts. L'expression sur son visage ne présage rien de bon.
—Merde, merde, merde ! Ça va aller Vlad, t'inquiètes pas ça va aller, tenté-je de le rassurer.
Mais je ne suis absolument pas sûre de ce que j'avance. Je place une main sur sa nuque, pour soutenir sa tête, et écarte les doigts de James pour mieux voir la plaie. Une tâche sombre s'élargit rapidement sur le tee-shirt gris de mon ami. Je soulève le tissu pour voir qu'une balle a transpercé son abdomen. J'ignore de quelle manière il a été touché, mais par chance, je peux apercevoir le bout de plomb.
—Fais quelque chose Alice, je t'en supplie ! m'implore James.
—Mais quoi ?
Je commence à céder à la panique devant le sang qui s'écoule sans s'arrêter, exaspérée par mon incapacité à réagir.
—Je ne sais pas, c'est toi la fille de médecin, pas moi !
Je porte une main tâchée de rouge à mon visage. Réfléchis bon sang, réfléchis ! me hurlé-je à moi-même. Will pose une main qui se veut rassurante sur mon épaule, mais je sens bien l'angoisse qui noue sa gorge. Myra est presque aussi blême que Vladimir, dont le visage se tord de douleur. Mes yeux passent de Vladimir à James, puis reviennent à la plaie béante dans l'abdomen de mon ami. Les cris, les détonations et la lumière ont dû alerter d'autres militaires car des voix se font entendre et se rapprochent d'ici. A cet instant, une seule idée me vient en tête.
—Myra, ton sac ! Attrape le téléporteur d'Alex, vite !
Mon amie fouille frénétiquement dans son sac et finit par mettre la main sur la sphère argentée.
—Parfait ! dis-je. Maintenant, entre les coordonnées de la maison à Frankfort ! Tu y es ?
—Oui c'est bon ! acquiesce-t-elle en revérifiant les numéros inscrits sur son avant-bras.
—Génial ! Accroche-toi, murmuré-je à l'attention de Vladimir. Tu vas t'en sortir, je te le promets !
Mon ami hoche péniblement la tête, alors que nous nous accrochons les uns aux autres. Et Myra enclenche le bouton de la sphère. Nous nous dématérialisons à l'instant où les autres militaires arrivent sur nous.
****
Nous nous matérialisons sur le palier d'une maison dont nous n'avons pas le temps d'admirer la façade. Myra – sans doute à cause du sang et du voyage – se détourne pour vomir.
—James, aide-moi à le transporter à l'intérieur, demandé-je d'une voix dont je m'efforce de cacher le tremblement.
Will nous ouvre la porte avant de retourner s'occuper de Myra.
—On n'a qu'à le mettre là, propose James en indiquant l'un des canapés du salon dans lequel nous venons de déboucher.
Avec mille précautions, nous allongeons Vladimir sur le sofa. Je demande à James de sortir la trousse de secours que nous avons pris soin de mettre dans mon sac. Pendant ce temps, je me dirige vers la cuisine ouverte et attrape deux torchons. Je tourne le robinet pour les tremper dans l'eau froide mais évidemment, l'eau a été coupée. Logique, pour une maison abandonnée.
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Anomalie [ EN RÉÉCRITURE ]
Ciencia Ficción"-Et pourquoi on n'essaierait pas quand même ? opposé-je. Vous avez vraiment envie de rester ici sans rien faire ? Pas moi. De toute façon, qui ne tente rien n'a rien et puis même si on se fait attraper en essayant de changer les choses, ça vaudrait...