Le lendemain, après un petit déjeuner copieux, Myra, Vladimir et moi nous rendons au gymnase. On nous donne à chacun deux tenues de sport et une paire de baskets. J'ignore ce que nous allons faire ce matin, mais l'emploi du temps indiquait « entraînement » de 8h à 11h au gymnase 4. J'enfile l'une de mes tenues et laisse mes affaires sur le banc du vestiaire. Je pense que personne n'aura l'idée de les voler étant donné que nous avons toutes exactement les mêmes vêtements.Quand j'arrive dans le gymnase, je suis surprise d'y trouver le Soldat Collins et le garçon brun avec qui il dînait la veille. Ils accompagnent le Colonel Stevens, qui m'adresse un hochement de tête quand je passe à côté de lui. Je lui souris, surprise par ce geste presque complice, et me dépêche de rejoindre les autres adolescents. Les deux jeunes hommes qui se tiennent avec le Colonel m'adressent à leur tour un regard. Je fais de mon mieux pour ne pas laisser une telle attention me troubler plus que je ne le suis déjà. Il n'y a pourtant rien d'arrogant ou de moqueur chez eux, au contraire. Je perçois de l'assurance certes, mais un grand calme aussi. Il faut vraiment que j'arrête de laisser de fausses impressions me dicter l'image que je me fais des gens.
—Bonjour à tous, j'espère que vous vous êtes bien installés au C.F.J.A, commence Stevens une fois que tout le monde est arrivé. Nous allons débuter aujourd'hui votre programme d'entraînement. Cet entraînement a pour principal objectif de vous maintenir en forme. Car une bonne forme physique vous permettra de mieux contrôler votre faculté.
—Pardonnez-moi de vous interrompre, monsieur, mais comment sommes-nous censés découvrir notre faculté ? hasarde une voix masculine dans l'assemblée.
— Je laisse cette tâche à votre instructeur de cet après-midi, Soldat ?
—Anderson, monsieur.
—Bien. Tous les lundis, je serais accompagné des Soldats Collins et Stewart, qui se sont portés volontaires pour m'assister dans ma tâche. Cela fait partie de leur formation pour devenir instructeurs. Vous avez certainement été impressionnés par l'intervention du Soldat Collins hier après-midi. Vous le serez tout autant lorsque vous saurez que lui et le Soldat Stewart ne sont arrivés que l'année dernière. Comme l'a dit le Général Walker, vous avez ainsi un bon aperçu des progrès que vous pourrez accomplir au C.F.J.A, à force de persévérance. Alors, par quoi commençons-nous? lance-t-il en s'adressant à ses deux stagiaires.
—Je propose un tour du Centre, répond le Soldat Stewart. Ce serait un bon échauffement.
—Excellente proposition. Et nous allons courir avec eux.
—Entendu Colonel, acquiesce le Soldat Collins.
Sur ces mots, nous sortons tous du gymnase et je surprends un regard du Soldat Stewart en direction de Vladimir, sans doute dû au fait que lui et moi les observions la veille au dîner. Je maudis a voix basse mon manque de discrétion.
Nous démarrons notre course à un rythme plutôt lent, imposé par le Colonel Stevens, qui court en tête. L'allure s'intensifie peu à peu, si bien qu'à la fin de notre tour, j'ai l'impression que mes jambes ne pourront plus me porter pendant des jours. A mon grand désespoir, Stevens est loin d'en avoir fini avec nous. L'idée du Soldat Stewart de nous faire courir sous le soleil de plomb me paraît insignifiante à côté de celle du Colonel.
—Bien, vous pouvez encore vous améliorer mais en attendant faites-moi une cinquantaine de pompes. Vous enchaînerez avec trois séries de quinze abdos.
Des murmures de protestation montent de notre petit groupe, mais nous savons tous qu'il est absolument inutile de contester les ordres de Stevens. Alors nous nous exécutons de notre mieux, en essayant de ne pas trop nous décourager en voyant la facilité avec laquelle les Soldats Collins et Stewart effectuent l'exercice. C'est à peine s'ils ont transpiré pendant que nous courions ! Je parviens à me consoler en me disant qu'au bout de plusieurs mois à ce régime, je devrai réussir à me hisser à leur niveau.
VOUS LISEZ
Anomalie [ EN RÉÉCRITURE ]
Ciencia Ficción"-Et pourquoi on n'essaierait pas quand même ? opposé-je. Vous avez vraiment envie de rester ici sans rien faire ? Pas moi. De toute façon, qui ne tente rien n'a rien et puis même si on se fait attraper en essayant de changer les choses, ça vaudrait...