Nous suivons Aaron à travers la communauté, qu'il semble connaître mieux que personne. Au bout de quelques minutes, nous nous arrêtons devant une maison en bois foncé. Nous remontons l'allée bordée de plantes aromatiques jusqu'à la porte d'entrée peinte en vert.
—C'est ici ? demande Liam.
—Non, ici c'est l'infirmerie. Enfin pas que, mais peu importe. Gaëlle saura où vous trouver des vêtements propres.
—Qui est Gaëlle ? l'interrogé-je.
—C'est la fille du couple qui s'occupe de l'infirmerie, m'explique Aaron. Mais c'est avant tout ma meilleure amie et la personne la plus gentille que je connaisse.
Il pousse la porte d'entrée sans prendre la peine de frapper et nous entrons à sa suite. A l'intérieur, une forte odeur d'huile essentielle imprègne le bois qui constitue le principal matériau de décoration. Des dizaines de plantes pendent du plafond auquel elles sont suspendues, dans des petits pots en argile retenus par d'épaisses ficelles. Plusieurs lits sont alignés de chaque côté de la grande pièce, séparés pour la plupart par de larges paravents. J'aime le calme qui règne ici. Peut être est-ce dû au fait que l'odeur me rappelle ma maison, mais cette pièce dégage une énergie que je perçois mieux que personne, du fait de ma faculté.
—Aaron c'est toi ! s'exclame une voix délicate alors que sa propriétaire arrive à notre rencontre. Je suis vraiment désolée, je sais que je devais passer chez toi mais mes parents ont dû s'absenter et il fallait quelqu'un pour garder l'infirmerie alors...
—Ne t'en fais pas pour ça Gaëlle, la rassure Aaron alors qu'elle arrive à notre hauteur.
Malgré sa petite taille, j'attribue à Gaëlle une vingtaine d'années. Elle porte un pantalon et un chemisier qui mettent en valeur sa silhouette ronde et s'accordent à merveille avec ses yeux clairs. Liam, qui a voulu s'avancer, se cogne la tête dans l'un des pots qui pendent du plafond. Je ne peux pas m'empêcher de sourire : pour une fois que ce n'est pas moi qui joue les maladroites. Will a du penser à la même chose car il m'adresse un sourire amusé.
—Oh, je suis désolée ! s'excuse Gaëlle. Ça fait quinze fois que je dis à mes parents qu'il faut réajuster la hauteur de ces satanées plantes !
—Y a pas de quoi être désolée, c'est moi qui suis trop grand.
—C'est pas tout à fait faux, sourit Gaëlle en replaçant une mèche de ses cheveux châtains coupés aux épaules derrière son oreille. Alors c'est vous qui arrivez de Nouvelle-Amérique ? nous interroge-t-elle. La nouvelle a presque déjà fait le tour de la communauté et beaucoup se demandent comment c'est possible.
—Inès organise un rassemblement ce soir pour parler de tout ça, l'informe son meilleur ami. En attendant ils vont s'installer dans l'ancienne maison de Charlotte et Antoine.
Je note que je ne les ai pas entendus prononcer un seul nom de famille depuis que nous sommes arrivés. Ils appellent même leur chef par leur prénom. Je suis curieuse d'en apprendre plus sur cette communauté qui semble avoir un mode de vie bien différent du notre.
—Vous vous y sentirez bien, nous assure Gaëlle avec un sourire amical.
—Est-ce que tu aurais quelques vêtements à leur taille par hasard ? lui demande Aaron.
—Je suis sûre qu'il doit me rester des trucs pas mal. Je vais voir ce que je peux trouver, je reviens dans une minute, nous assure-t-elle avant de se diriger vers une porte au fond de la pièce.
Pendant qu'Aaron pose quelques questions aux garçons, je rejoins Gaëlle, que je trouve penchée au dessus d'un carton rempli de vêtements.
—Tu as besoin d'aide ? lui demandé-je.
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Anomalie [ EN RÉÉCRITURE ]
Bilim Kurgu"-Et pourquoi on n'essaierait pas quand même ? opposé-je. Vous avez vraiment envie de rester ici sans rien faire ? Pas moi. De toute façon, qui ne tente rien n'a rien et puis même si on se fait attraper en essayant de changer les choses, ça vaudrait...