Chapitre 27

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Vladimir va beaucoup mieux, il est presque entièrement rétabli. Je suis heureuse de le voir marcher et réintégrer nos conversations. Seule la fatigue persiste un peu mais je ne m'en inquiète pas. Après tout, nous sommes tous épuisés par nos nuits écourtées par les tours de garde et l'inquiétude. Les jours nous séparant du passage du prochain métro se sont écoulés lentement, nous laissant le temps de revoir notre plan. Car il est hors de question que nous ayons à faire face à de nouveaux imprévus.

Ce matin nous sommes debout tôt. Le réveil à piles que nous avons pensé à apporter du Centre indique sept heures quand nous commençons à rassembler nos affaires. En raison du peu d'effets que nous avons apporté, il ne nous faut que quelques minutes pour tout récupérer. Sans compter que nos réserves ont considérablement diminué au cours de ces cinq derniers jours. Cela nous laisse le temps d'effacer toute trace de notre passage, au cas où des militaires viendraient visiter les lieux. A huit heures, nous levons le camp.

Un vent tiède se lève en même temps que le soleil, qui commence sa lente ascension dans le ciel encore plein de nuages. Afin de rendre la marche moins pénible, nous portons tous nos rangers. Nous avons cependant décidé qu'il était préférable de ne pas porter nos uniformes du C.F.J.A, histoire de ne pas attirer l'attention.

—La ville se trouve à 6 kilomètres d'ici, annonce Will après avoir consulté la carte imprimée à la bibliothèque. Mais la station de métro se trouve plus à l'est.

—Combien de temps pour y arriver ? demande Vladimir.

Je comprends au ton qu'il emploie qu'il craint de nous ralentir.

—Plus ou moins une heure. Tu penses que ça ira ? s'inquiète Will.

Vladimir hoche la tête, mais James lui fait promettre de nous prévenir s'il ne se sent pas bien. Les deux garçons échangent un sourire et nous mettons le cap sur notre nouvelle destination. Les premiers kilomètres se font en silence tant nous avons peur de nous faire repérer. Pourtant, le paysage est désert, et il y a peu de chance que des militaires aient réussi à s'y dissimuler.

C'est le ciel à perte de vue, en dehors de quelques arbres qui ont réussi à percer le sol sec et poussiéreux. L'herbe est sèche et assez rare. Le seul bruit qui brise le silence est celui de nos chaussures sur les cailloux. Je m'attends presque à voir arriver des vautours. Pas étonnant que les gens qui font le choix de vivre loin des villes finissent par y passer. Je chasse ces pensées sordides et me concentre sur le bruit de nos pas et le frottement du sac dans mon dos.

Je marche côte à côte avec Myra, me retournant régulièrement pour m'informer de l'état de Vladimir – qui marche à côté de James – et lui donner à boire. Will marche devant et nous donne le rythme. Au bout d'une cinquantaine de minutes, j'aperçois enfin les premiers bâtiments de la ville s'élever loin à notre gauche. Si loin qu'aucun des habitants ne pourrait nous apercevoir. J'accélère un peu pour rejoindre Will. Il m'indique où nous sommes en pointant du doigt un endroit sur la carte, reconnaissable grâce au petit d'amas d'arbres que nous venons de dépasser. Une chance que leurs cartes soient aussi précises. Nous arrivons finalement à l'endroit où est censé se trouver la station. Nous nous arrêtons à l'endroit indiqué par la carte.

—Je ne voudrai pas être pessimiste, nous prévient Myra, seulement je ne vois rien, pas de station à l'horizon.

—Souviens-toi, la station est protégée par une barrière identique à celle du C.F.J.A. Ça la rend invisible et la dissimule aux yeux des curieux qui auraient l'idée de s'aventurer en dehors de la ville ! rappelé-je à mon amie.

Anomalie [ EN RÉÉCRITURE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant