19-Nous ne sommes pas seul.

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-Tu es beau, frérot ! Hui Yin finissait de se préparer pour la soirée de rentrée de la CNSA et accessoirement, prendre un verre avec ses amis avant. Elle se convainquait de minimiser cette dernière perspective.

-T'es pas mal non plus, sœurette... Wei Li boutonna la manchette droite de sa chemise mauve en soie, dans son pantalon noir, sur des chaussures de ville également noires. La grossesse te va bien au teint ! Elle rosit.

-J'ai un peu peur, j'avoue... Elle se cala dans les bras de son frère. C'est la première fois, depuis... 

-Toi qui construis un truc, machin chose, plus grand que tous les hommes sur cette planète ?... Wei Li resserra son étreinte. Il t'attend avec impatience et doit avoir aussi peur que toi... Il savait toute la tension dans le cœur de sa sœur et le trouble dans son esprit.

-Oui... Elle l'embrassa sur les joues, retint les larmes et dévia la conversation. La vie à bord se passe bien, dans cette promiscuité ? Elle se tourna vers le miroir.

-Toi... Il sourit. J'ai encore quelques nausées. Faut croire que c'est de famille, hein ?

-Je n'en ai plus depuis hier, Monsieur le marin avec un beau bronzage !... Elle caressa le visage hâler de son frère. En plus, tu sens bon l'air iodé... J'envie celui qui va te goûter, joli cœur !

-J'angoisse à ce sujet... Plus d'un mois sans pouvoir... Il ajusta sa veste assorti à sa chemise. J'espère ne pas être trop gauche ?

-Si j'étais un joli garçon, je craquerais d'office devant toi ! Et, j'en connais un qui n'attend que ça... Elle passa un châle de soie blanche sur ses épaules dénudées, comme son dos. Sa robe or jaune et blanc, scintillait à la moindre luminosité, diffusant des centaines de flashs aux regards aveuglés.

-Ouais, on verra... Il regarda sa sœur quelques secondes. J'avais oublié combien tu es belle, sœurette. Mes neveux seront, j'espère, à ton image et pas comme ses rustres, surtout Gu Hai !

-Je l'ai appelé directement à sa base et provoqué quelques remous. Il voulait des nouvelles de la grossesse, sans passer par Luo Yin. Lorsque le Commandant compris qui j'étais, il s'est mis debout au garde-à-vous, le bougre. Les hommes... Elle leva les yeux. Bref, notre ami va bien après son périple avec ses camarades et reprend des forces. Il était... Comment dire ?... Il était serein étrangement. Celui-là assume plus vite la situation que Luo Yin ?...

-Attends un peu, lorsqu'il sera absent depuis quelques mois, la séparation lui pèsera plus ! Je sais de quoi je parle, crois-moi ?... Il la regarda dans les yeux. En attendant, allons profiter de nos amis, j'ai hâte... Il tendit son bras droit.

-Profiter, hein ?... Elle rit. Le mot est bien choisi, mon chou !

-Ouais, bon... Il fit une moue en remuant la tête. Je conduis, ça me manque ? Avoir remis les pieds sur la terre ferme me donne des ailes !

-Vas-y, mon gaillard. Mais, avant, je vais voir si Maman et Papa sont bien installés... Elle alla dans la chambre parentale.

Monsieur et Madame Sian avaient retrouvé un semblant de vie normale. Monsieur Sian Dao Lin était encore l'objet de conversations à son travail.

Des collègues, mais, aussi quelques clients bien informés, lui posaient des tonnes de questions sur le Président, sa fille, son invention, le projet fou, la rivalité avec les USA, l'ex Premier Ministre. Un panel dont à chaque saillie, il rétorquait des réponses toutes faites par les services du MSP. Même si leur maison n'était plus surveillée comme auparavant, avec micros, caméras etc, les Sian sentaient en permanence un œil inquisiteur sur eux.

Bai Luo Yin - Gu Hai -2- "Une Famille Chinoise."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant