46-Leur amour.

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Le grand hall de l'aéroport de Beijing-Capitale était empli d'une foule en tenues disparates : légères, chemisettes, jupes, shorts, robes, pour ceux partants ou revenants de contrées chaudes ; étoffées, pantalons, pulls, sweats et vestes pour les vols intérieurs. L'éclairage cru diffusait les ombres de ces passants sans soucis, le temps de croiser une nouvelle source lumineuse.

Malgré l'heure avancée, la vie trépidante de cette fourmilière à but imaginaire, beaucoup s'envolaient vers l'ailleurs, une destination souhaitée, rêvée, ne diminuait pas. Les magasins accueillaient des badauds, des acheteurs compulsifs et des impatients ou imprudents, ayant oubliés le cadeau pour la famille, le voisin charmant ou récalcitrant, l'animal de compagnie laissé en fourrière ou un grand-parent dans un hospice lugubre. La culpabilité dans ces repentances matérielles faisait s'enrichir les commerçants compréhensibles et... et profiteurs.

Luo Yin, adossé à un pilier face au tapis roulant des bagages, regardait ce spectacle avec son rythme propre. Combien de vies sincères ? De mots gentils ? D'enfants heureux ? De mains tendues ?

Gu Hai, en pleine discussion avec Jing Wei et son père, gesticulait pour appuyer le récit de ses aventures. Il était fier comme un paon et sa voix résonnait au-delà du trio, attirant l'œil, l'ouïe de curieux.

 Il était fier comme un paon et sa voix résonnait au-delà du trio, attirant l'œil, l'ouïe de curieux

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Luo Yin l'observant eut un frisson. Une distance, un vide, un espace naturel s'était installé après leur séparation, ils avaient parcouru un bout de chemin seul, et retrouver la même intelligence dans les premiers tête-à-tête était utopique. C'était un... un recommencement, une remise à zéro de l'horloge de notre couple... ou nous continuons sur cette base ? Doit-on reprendre notre vie comme ça ou avancer simplement en sachant ce qu'il en est ? Bordel, regarde-le, soit il fait semblant, soit il s'en fout, trop heureux d'être avec toi ? Monstre, je t'aime et toi ? Nous n'avons pas beaucoup parlé dans l'avion, il a pratiquement dormi sur tout le trajet, sûrement épuisé par sa courte nuit et ses fanfaronnades ! Gu Wei Ting a raison, je m'en fais trop... Bon... Luo Yin ?... Bordel, c'est qui ?... Putain, vous faites la paire !... C'est la petite voix, idiot !... Me traite pas d'idiot, j'assume mes contrastes navrants et j'essaie d'aller de l'avant... C'est vrai... Bon, tu dois mâter ton autre moi, lui prouver ton amour et l'ensevelir sous un baiser digne de ce nom et pas cette... C'est bon, j'ai compris... Une petite musique sympa aiderait au milieu de ce troupeau... Doucement avec les qualificatifs... Voilà, ça c'est bien !... Ouais, aller, va coincer cette queue d'enfer !... Bordel, quel vicelard ! Quoique...

Luo Yin ferma les yeux et s'évada vers leur nid d'amour, leurs territoires inconnus, là, où ils étaient Luo Yin et Gu Hai, là, où ils formaient cette entité nouvelle, née de leur union, de leur jouissance. Il approcha de Gu Hai et déversa des milliards de particules de sa chaleur, de son amour. Il glissa un écouteur dans l'oreille droite de Gu Hai, le tourna vers lui et saisit ses mains dans les siennes.

 Il glissa un écouteur dans l'oreille droite de Gu Hai, le tourna vers lui et saisit ses mains dans les siennes

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Bai Luo Yin - Gu Hai -2- "Une Famille Chinoise."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant