Bai Luo Yin - Gu Hai -2- "Une Famille Chinoise."

47-« Ma permission. » (3 parties)

Atterrissage forcé !

Ils étaient devant la porte de l'appartement et ils savaient l'instant comme un pas colossal dans leur construction mutuelle.

Si Luo Yin en avait fini avec ses... ses tergiversations intérieures, même si tout n'était pas définitif, il avait... il avait l'objet de son ressenti bien en main, éprouvant une joie sourde, raisonnée Oh ! combien attendue et désirée. Il voyageait ainsi entre ses divers écueils et postures passés, mesurant à l'aune de l'ouverture de bois rouge, le parcours de son cœur et de ses pensées. Le résultat était entre sa pogne gauche halitueuse et hésitait.

Gu Hai, son baluchon à ses pieds, avait la clé de son chez soi dans les doigts et psalmodiait depuis de longues minutes, sur les deux versants de son monde. Un pas, je suis militaire, un seuil, je suis son mari ! Je suis son mari militaire ? Bah, oui, c'est aussi simple ! Aller, déverrouille cette fichue serrure, bordel !...

-Tu veux un peu de... de lubrifiant ? Pressée par celle de Gu Hai divaguant devant ce franchissement, Luo Yin avait sa paume moite.

-Me pousse pas démon ! Le moment est important, je rentre à la maison ! Gu Hai, dans son errance, cherchait un signe, un souffle indiquant l'espace, la parenthèse dans ses classes où il adviendrait le mec de Luo Yin.

-Pour ça, il faudrait... Luo Yin fit un geste avec son visage l'invitant à avancer.

-OK !... Il introduisit fébrilement l'objet de métal, débloqua l'obstacle, entrebâilla le battant et respira profondément l'air l'assaillant. Il reconnu de suite les notes masculines des effluves de Lu Yang et de Luo Yin, en plus d'une fraicheur réconfortante. C'est bon là ? Il toisa son compagnon. T'attends quoi ?

Luo Yin suivit cet être si... si fascinant et unique. Gu Hai déposa ses bagages près de la petite table du salon et pivota en un tour rapide. Tout était pareil et pourtant, il devinait un subtil changement dans les flagrances, les objets, la mise en scène.

-Lu Yang n'est plus souvent ici, comme tu le sais ! Luo Yin se dévêtit et fila dans la chambre prendre des affaires propres. Il avait envie d'une bonne douche, depuis la veille et commençait à dégager une odeur très musquée. Je suis crevé en fait et j'ai besoin d'un gros sommeil dans tes bras, mon chéri. J'ai pas dormi hier et là, je suis ko ! Le voyage, la tension, nos retrouvailles, tout ça fait beaucoup aussi pour moi.

-Ouais, pareil ! Nous sommes partis en pleine nuit du Myanmar pour la base et depuis, c'est répétition dans le froid ! Gu Hai vit les tenues pour eux deux.

-Tu viens avec moi ? J'ai juste hâte de te laver et de me coucher... Il aperçut une petite lueur dans les yeux de Gu Hai.

-Je... Je suis bien là, hein ? Gu Hai prit toute la dimension de son retour sur les épaules et son esprit. Un énorme poids s'envola, libérant les mots retenus, les contraintes de sa mutation. Je... Je viens d'arriver !...

Luo Yin laissa sa pile d'effets sur le canapé et enlaça Gu Hai.

-Bienvenue à la maison, mon chéri ! Je... Je voulais pas te forcer... Il figea son regard dans celui de Gu Hai et tendit ses lèvres.

-Je sais... Gu Hai renifla les émanations fumées de son amant. Tu pues le bouc ! Au lavage démon empoisonneur ! Gu Hai saisit Luo Yin et l'entraîna dans la pièce d'eau. C'est moi qui vais te savonner et partout ! Il ne demanda pas le pourquoi de la négligence de son concubin.