59-« Je suis enfin, celui que je devais être !... Tu crois ? »

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-Ça te dérange pas, t'es sûr ? Luo Yin, flirtant avec les commentaires croustillants, lumineux de son Cher Ami, le doux développement de sa raison désaltérée, le point final à tous ses dandinements sur une question somme toute importante, mais pas primordiale, menait la voiture d'une main alerte et enjouée.

-Ça te dérange pas, t'es sûr ? Luo Yin, flirtant avec les commentaires croustillants, lumineux de son Cher Ami, le doux développement de sa raison désaltérée, le point final à tous ses dandinements sur une question somme toute importante, mais pas...

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-Non, demain... Lu Yang lut l'écran digital. Euh... Ce matin, nous sommes juste au Musée du Peuple, ça ira ! Il faisait allusion à leur travail hebdomadaire, dans l'agence touristique. Shuo et Si Hu attendront à la sortie du métro... Lui aussi, l'esprit atténué par les discussions, les apports, les anagogies réjouissantes du Directeur, non pour son étal, mais pour la paix intérieure de son ami, exposa son contentement. Il y ajoutait le retour du monstre, de Gu Hai, dans trois jours.

-Je suis bien heureux d'avoir presque fini ce périple original. Il dodelina de la tête. Je suis bien conscient qu'il subsistera une part d'incertitude sur tout ça, mais le poids principal de mon... ma curiosité est pratiquement levé. Yang Meng devrait confirmer, soutenir la base de ma réflexion ou pas ! Avec lui, même des détails insignifiants prennent des allures de roman chevaleresque !... Il sourit, songeant à son frêle camarade juché sur son destrier et engoncé dans une armure, deux fois trop grande.

-Ouais... Il approuva gaiement en hochant du menton.

Le véhicule se rangea le long du trottoir, près de la devanture du magasin de fleurs.

Malgré l'heure tardive, le flot des badauds, de la circulation, ne tarissait pas.

L'immense fourmilière humaine manœuvrait pour occuper ses millions de citadins, sillonnant les rues, les voies, à la recherche de l'étincelle d'un soir, d'un peu de chaleur de son frère homo sapiens. Seul, en duo, en trio, en groupe, dans les bars, les bordels, les nouveaux pavillons rouges aux horizons millénaires, les centres dédiés à un éphémère jeu de dupes, l'homme et la femme écrivaient pour quelques minutes, quelques secondes, l'espérance d'un lendemain meilleur.

Ces multitudes se croisaient, se chevauchaient, se défiaient, sur le terrain vide de leur cœur solitaire, abîmé, empli du plus fol amour inachevé. Des histoires reproduites à l'infinie, dont Luo Yin avait touché, au milieu de tous, la supplique la plus rudimentaire, enfouie dans chacune de nos cellules : Qui suis-je ?

Par ce résumé inquisiteur et par l'écho des précisions alimentant sa riposte : Homosexuel ? Je le suis ! Homosexuel ?Je l'étais !, maintenant avalisée, un jeune chinois put fusionner avec un pan de son évolution.

-Y a de la lumière ! Luo Yin réprima un frisson et désigna une fenêtre au premier étage.

-Il ne t'a pas donné la clé ? Lu Yang, gouailleur, vérifia la porte en fer et en verre.

-Non, Monsieur le moqueur !... Il appuya deux coups brefs sur la sonnette aux patronymes élus. Un déclic immédiat déverrouilla l'entrée.

-Ils nous attendent ! Il laissa passer Luo Yin.

Bai Luo Yin - Gu Hai -2- "Une Famille Chinoise."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant