Chapitre 20

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Je suis dans ma chambre en train de dormir et de tranquillement me réveiller lorsque ma mère se met à crier dans le couloir. Sa voix d'hystérique se rapproche de moi avant qu'elle ne fasse irruption dans ma toute nouvelle chambre. La gouvernante est sur ses talons et elle acquiesce chaque ordre de ma mère qui tire à présent sur les rideaux, faisant entrer la lumière de façon trop brusque pour mes petits yeux. Elle fait volte face et secoue le lit en hurlant pour me sortir des draps. Ma mère finit par sortir d'ici en partant crier ailleurs. Ma chère gouvernante Lucie se trouve devant moi, les mains croisées. Elle avait attendu que ma mère parte embêter quelqu'un d'autre pour pouffer de rire. Je la suis dans ce fou rire jusqu'à ce qu'elle me salue :

Lucie: Bonjour mademoiselle Rose, vous avez bien dormi ?
Moi: Oh oui et toi Lucie ?
Lucie: Très bien, j'ai fait un rêve merveilleux. Je vous le raconterai ce soir.
Moi: Merci Lucie, j'adore quand tu me racontes tes rêves !
Lucie: Et moi j'aime vous les raconter mademoiselle. Bien, il est temps d'aller petit déjeuner maintenant, votre frère est déjà à la cuisine, gourmand comme il est.

Et Lucie m'avait vêtue d'une robe de chambre et de petits souliers en peluche pour nous rendre à la cuisine. En effet, Arthur était déjà à la cuisine. Il secoue ses pieds dans le vide en buvant son chocolat chaud. Lorsqu'il me voit, il lève la tête de son bol et me fait un petit clin d'œil. Je souris. Je m'installe et fait de même pour ensuite aller me préparer.
De retour dans ma chambre, Lucie cherche dans mes vêtements une tenue convenable pour notre repas de Noël chez tante Madeleine, la sœur de maman. Elle trouve une robe rouge très festive à ceinture blanche et de jolis souliers noirs. Je suis toute excitée de porter cette jolie tenue de fête alors que ma mère entre dans la chambre pour casser mon enthousiasme.

Maman: Lucie, vous mettrez la robe grise à col blanc et les chaussures en velours bleu à Rose pour notre réception.
Moi: Non je veux mettre ça ! C'est Lucie qui a choisi.
Maman: Je ne veux pas le savoir ma chère, vous mettez ce que je demande.

Et elle sort aussi vite qu'elle est entrée. Je boude sur le bord de mon lit, comme c'est drôle, mes pieds ne touchent pas le sol sur ce lit ci. Lucie me convainc de descendre de mon perchoir pour enfiler sagement les vêtements choisis par ma mère. Ils me donnent une allure de clown dépressif, de clown pas drôle comme celui de la dernière fois avec papa et maman. Et c'est sans un mot que je m'installe sur le haut tabouret de la coiffeuse avec peine. Pourtant Lucie elle, pourrait s'y assoir sans effort. Elle commence à me coiffer en brossant mes cheveux noirs, puis crée de petites couettes nouées par des rubans.

Moi: Non, pas les rubans !
Lucie: Votre mère a dit qu'il fallait les mettre mademoiselle.
Moi: Je ne veux pas, je ne les aime pas.
Lucie: Moi non plus je ne les aime pas mais il faut obéir.

Je me laisse faire car je sais qu'elle a raison et que si je n'obéis pas à maman, elle me punira et je n'ai pas envie d'être punie. Une fois prête, Lucie m'aide à mettre mon manteau alors que mon frère est déjà prêt. Mon père attend déjà dehors et ma mère retouche son maquillage : quelle horreur, elle encore mis du bleu sur ses yeux ! Nous sortons pour grimper dans la voiture. Une fois arrivés chez tante Madeleine, nous avons salué tout le monde comme il faut, même tante Madeleine qui n'est jamais gentille avec moi.

Avant de passer à table, les adultes discutent entre eux pendant que je joue avec mon frère. Il finit par me dire :

Arthur: Tu es moins belle, habillée comme ça.
Moi: C'est maman qui a choisi.
Arthur: Elle ne sait pas choisir alors et ces noeuds...
Moi: Tu as raison, en plus j'en ai marre de ces rubans.

L'étoile et le lionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant