Alexander

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Le lendemain.

Je suis dans mon bureau de prince héritier au château, Rose est à Londres en train de se détendre au spa avec Calie. Surveillée bien entendu, je ne comptes pas la laisser seule sans surveillance et sans sécurité alors que je ne suis pas là.
Quelqu'un frappe violemment contre la porte et je ne prends pas la peine de donner ma permission. Mon père entre dans mon bureau et s'installe sur le siège en face de moi avant de se servir un verre de bourbon en utilisant la carafe posée sur mon immense bureau. Je ne tique pas ; j'ai l'habitude de ces méthodes. Mais je n'aimes pas ça du tout.

Moi: Puis-je vous demandez ce que vous faites ici Père ?
Edward: Je voulais venir voir lequel de nos châteaux tu avais réservé pour tes petites galipettes avec ta danseuse de cabaret française.
Moi: Ne commencez pas avec Rose, je vous préviens.
Edward: Lui as-tu seulement dit que le passage à Clarence House est obligatoire ?
Moi: Elle le sait depuis longtemps, c'est pour ça que nos costumes sont en train d'être transférés là-bas.
Edward: Quel culot tu as ! Quand je pense que tu as quitté Clarence House, la maison officielle pour t'installer en dehors de Londres...
Moi: C'est plus grand et plus calme. Rose sera tranquille puisqu'elle ne peut pas bénéficier de notre protection.

Il se tait et fait tourner l'alcool dans son verre. Je le regarde fixement, observant avec attention le liquide s'écouler contre les parois de celui-ci. Il boit le contenu du verre en une fois, ce qui me fait me redresser dans mon siège. Une telle quantité d'alcool, il faut faire attention avec sa santé.
Il dépose le verre bruyamment sur le bureau, le bruit résonne tellement que j'ai eu peur que le verre explose. Il se saisit ensuite du nouveau cadre finement doré qui trône sur mon bureau. Il est immense et dedans il y'a une photo de Rose, une des photos d'hier.
Il le prend entre ses mains, scrute la photographie dans les moindres détails.

Edward: Qui est-ce ?

Je sais qu'il dit ça seulement pour m'emmerder et me faire sortir de mes gons mais je reste le plus calme possible, resserrant mes doigts autour des accoudoirs de mon siège.

Moi: Vous savez très bien qui c'est.
Edward: Tu as choisi le plus beau de nos châteaux.
Moi: Vous savez aussi bien que moi que ce château m'appartient.
Edward: Elle ne mérite pas de vivre ici, elle n'est pas faite pour ça.
Moi: Je l'ai choisie.
Edward: Et cela fait seulement sept mois que vous vous côtoyez...
Moi: Neuf. Vous vous êtes bien marié au bout de quatre mois de relation avec maman. Qu'importe le temps puisque nous nous aimons.
Edward: Peut-être mais elle ne t'as pas tout dit.
Moi: Allez cracher votre venin ailleurs !
Edward: Toi non plus d'ailleurs.
Moi: Je vous interdit.
Edward: Non, en l'occurrence c'est moi qui t'interdit. Sans mon accord tu ne peux te marier. Enfin, tu donneras un spectacle au peuple demain mais ce ne sera qu'un spectacle et tu le sais.
Moi: À qui la faute ?
Edward: Justement mon fils. Toi ce que tu ne sais pas, c'est que ta petite frenchie n'a pas démissionné de l'armée.
Moi: Tant mieux, je ne lui avais pas demandé de le faire.
Edward: Elle gardera donc ce métier dangereux ? Elle ne pourra dons pas assumer son rôle de reine à plein temps, raison de plus pour ne pas accorder ma bénédiction.

Je me tais, je me tais parce que sinon je vais l'étrangler alors je ne bouges pas non plus. Il tient encore la photo entre ses mains. Et ça me donne un effet bizarre comme si j'étais soudainement dégoûté, qu'il la touche avec ses mains, qu'il la juge sans même la connaître et qu'il se croit tout permis.

Edward: Tu n'as quand même pas choisi la plus moche pour...
Moi: Taisez-vous.
Edward: Elle est bien. Tu dois bien t'amuser avec elle, j'espère qu'elle te vide bien.

Je n'attends pas plus pour fondre sur lui, je l'attrape par le col et manque de le gifler. Son sourire me nargue et les mains me démangent. Je serre mes poings et les jointures de mes doigts blanchissent. Ma voix devient rauque et je serre les dents pour parler. Je ne sais pas ce qui me retiens de lui cracher à la figure.

Edward: Trop de sentiments. Trop faible.
Moi: Fermez-la ! Ne parlez pas d'elle comme ça ! Vous vous croyez tout permis, maintenant tout les pouvoirs.
Edward: Je n'ai peut-être pas tout les pouvoirs mais j'ai le pouvoir de rendre ton mariage légal ou non et pour le moment, tu nages dans l'illégalité la plus totale.

Je penses à Rose, j'ai l'impression que nos rôles ont été répartis dans notre couple. Moi j'annonce les mauvaises nouvelles et elle, elle subit.
Je fixe cet homme qui me sert de père dans les yeux. J'essaie d'implanter dans son crâne ce que je penses au plus profond de moi. Je décide finalement de le lâcher mais je saisis de nouveau son vêtement mais dans le dos cette fois-ci. Je le pousses hors de mon bureau sans prononcer un mot de plus. Je claque la porte en prenant soin de la fermer à clé. Je repars m'assoir sur mon siège. Je m'appuie la tête dans les mains regardant la photo de ma femme. Je la remets bien à sa place et caresse le verre qui couvre son visage.
Comment vais-je le lui dire ? Comment va-t-elle le prendre ? Que va-t-elle faire ? Est-ce qu'elle me pardonnera ? Je ne crois pas.

*******

Rose rentre dans mon bureau, il est 20 heures. Elle revient tout juste du centre de Londres. Elle a le sourire aux lèvres alors que moi depuis la visite de mon père, je tourne en rond sans pouvoir me concentrer sur autre chose que ce qu'il m'a dit.
Le mariage est demain, Rose est plus belle que jamais mais moi je suis l'homme le plus malheureux du monde.

Rose: Bonsoir mon amour ! Tu as passé une bonne journée ? Avec Calie, c'était super les massages nous ont fait un bien fou, et je ne te parles pas des bains. Tu penses vraiment que toute cette sécurité est nécessaire ?

Elle remarque que je suis face à la fenêtre, mains dans le dos sans bouger ni parler, après avoir posé tout ses sacs. Elle avance un peu vers moi puis s'arrête.

Rose: Ça ne va pas mon amour ? Alexander parles moi !

Je me retourne face à elle. De la voir si radieuse, sublime même avec des yeux qui pétillent malgré l'inquiétude qu'elle émet depuis quelques secondes, je baisses la tête et cligne des yeux. Elle se précipite vers moi et relève mon menton d'une main douce. Mes yeux croisent les siens et soudain se remplissent de larmes. Je pleure de savoir que je suis incapable de la rendre heureuse et que demain tout ne sera que mensonge pour la forme. Elle s'inquiète et ses yeux commencent à fabriquer des larmes aussi.
C'est à moi de relever la tête, j'utilise mes doigts pour essuyer les larmes qui roulent doucement sur ses joues.

Moi: Ne pleures pas ma belle. N'abimes pas ton magnifique visage même si tu es quand même très belle.
Rose: Pourquoi tu pleures toi ?
Moi: C'est de te voir si heureuse et moi si incapable.
Rose: Bon Alexander qu'est-ce qui s'est passé ?

Elle sèche ses larmes et je sèche les miennes. Nous reprenons vite nos esprits et elle insiste fermement maintenant. Je sais que si je ne lui dis pas elle va faire le tour de Londres pour savoir ce qui s'est passé pendant son absence.

Moi: Mon père est venu.

Ses yeux noircissent et sa mâchoire se resserre. Elle m'embrasse fougueusement avant de me glisser :

Rose: Je reviens ne t'inquiète pas, tout va bien se passer. Je t'aime on se retrouve demain.

Média : photo de Rose

L'étoile et le lionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant