Nous le suivons, Alexander a les mains dans les poches et un air renfrogné scotché sur le visage. Si il n'a pas protesté devant cet homme c'est que cela ne sert à rien, on ne doit pas pouvoir le congédier celui-ci.
Je suis derrière et nous arrivons enfin dans nos appartements. Je commence à entrer après Alexander et à tout observer, émerveillée par la beauté des lieux. Je remarque qu'une photo de nous est posée sur la table de chevet. Cette chambre était celle d'Alexander la veille de notre mariage, soit il y'a deux jours.Moi: C'est fabuleux, vraiment.
Westmawell: Vous avez raison votre Altesse mais vos appartements ne sont pas ici.
Moi: Je vous demande pardon ?
Westmawell: Et bien oui, tant que vous n'avez pas eu d'enfant, vous ne dormez pas ensemble.
Alexander: Vous êtes conscient qu'à notre âge, après tant de temps et avec tant d'amour, nous n'avons pas joué aux cartes tout les soirs pendant neuf mois ?!
Westmawell: Ce sont les règles.
Alexander: Et bien permettez moi en tant que Prince héritier, prince d'Angleterre et résident de cette demeure, de supprimer cette règle.
Westmawell: Je veux bien faire l'impasse.L'homme a l'air exaspéré mais il ne lève pas les yeux au ciel. Alexander est satisfait d'avoir gagné mais il est tout de même énervé. Nous continuons la visite complète et nous arrivons à nos bureaux respectifs. Quand Alexander voit que nos bureaux sont séparés, il s'empresse de faire la remarque :
Alexander: Vous déplacerez s'il vous plaît le bureau de ma femme dans la pièce où se trouve le mien.
Westmawell: Enfin votre Altesse ceci n'est pas conforme au protocole.
Alexander: Quand allez vous comprendre que je me fous royalement du protocole ?! Déplacez ce bureau le plus rapidement possible.
Westmawell: B,bien votre Altesse. Bon, la visite est terminée et il est temps à présent de vous remettre certaines choses.Nous nous déplaçons jusqu'au salon principal pour effectuer cette remise d'objets. Je vois Alexander se crisper et l'homme se retourne vers son bureau sur lequel est déposé un grand plateau chargé d'objets. Il les prends tour à tour, nous les donne et nous explique.
Westmawell: Tout les jours, votre emploi du temps est affiché dans l'entrée pour les domestiques. Les rendez-vous sont pris au moins un mois et demi à l'avance et l'agencement de votre agenda ne dépend pas de vous. Voici vos agendas.
Il nous donne à chacun des carnets épais déjà pré-remplis et couverts de cuir noir. Il se tourne ensuite vers moi, Alexander le surveille du coin de l'œil.
Westmawell: Ce livre est le protocole votre Altesse, vous devez l'apprendre par coeur. Et voici maintenant la liste de vos obligations personnelles que vous devez signer.
Je m'avance les bars chargés de tout ces objets pour lire ce papier qui ressemble à un contrat de confidentialité et le signer. En même temps, Westmawell m'énonce devant Alexander les termes de ce papier.
Westmawell: Cette liste vous assigne à une obéissance parfaite du protocole, une confidentialité et une discrétion sur vos sentiments et vos émotions, une sécurité digne de votre rang dans toutes les circonstances, une promesse d'obéissance à vos devoirs et l'abandon de votre métier actuel.
Je croulais déjà sous le paroles, les obligations et les remarques mais ces deniers mots me font bloquer ma respiration. Je me retourne tout doucement vers Alexander qui a le visage figé entre la colère et l'incapacité d'intervenir. C'est à moi de le faire.
Moi: Je vous demande à nouveau pardon ?!
Westmawell: Les termes sont écrits ici.
Moi: Non mais pourquoi devrais-je abandonner mon métier ?
Westmawell: Et bien c'est ainsi, ce sont les règles du protocole et puis il faut avérer que votre métier est trop périlleux pour une personne aussi chère que vous à la couronne.
Moi: Bon alors écoutez moi bien. Vous avez sans doutes fait votre service militaire... Répondez !
Westmawell: Oui bien sûr.
Moi: Alors écoutez et obéissez : je suis la personne la plus gradée militairement ici et je fais également partie de la noblesse donc je ne dois pas recevoir l'ordre d'abandonner mon métier. Je suis général de l'Armée de terre française dans l'infanterie et il est hors de question que je démissionne !
Westmawell: Mais ce n'est pas une image convenable pour vous et puis le protocole l'exige.
Moi: Je suis comme mon mari, je me fiche bien du protocole !
Westmawell: Pourtant vous devez le suivre.
Moi: Moi vivante, je ne signerais pas tant que cette clause ne sera pas supprimée.
Et que signifient toutes les autres d'ailleurs ?Alexander décide alors d'intervenir en venant s'interposer entre nous alors que mon sang bous à l'intérieur de mes veines prêtes à éclater.
Alexander: Monsieur, ce n'est pas le moment. Nous venons d'arriver et notre mariage est à peine passé. Nous somme fatigués, je vous prierais donc de ne plus importuner ma femme avec ceci pour aujourd'hui.
Je le vois étonnamment calme et posé face à Westmawell qui baisse la tête. Ça cache quelque chose...
Westmawell: Bien, je comprends et je vous pris de m'excuser pour vous avoir importunés si tôt après votre arrivée. Mais permettez moi de vous rappeler que cela est nécessaire.
Alexander: Alors nous verrons cela demain. Laissez-nous maintenant.Westmawell fait un signe d'approbation de la tête et sort de la pièce en fermant les portes à double battants.
Je vois le regard triste d'Alexander s'installer et je le sens devenir anxieux. Je connais bien cette expression et elle m'inquiète en plus de m'énerver.Moi: Vas-tu me dire ce que gardes coincé dans ta tête ?
Alexander: Je ne voulais pas qu'on te parle de ça si tôt, je te le jure.
Moi: Je ne comprends pas.
Alexander: L'abandon du métier exercé est une véritable exigence plus que protocolaire, personne ne peut si soustraire.
Moi: Je vois...Je m'écroule assise sur un des canapés bleus brodés et croise mes mains. Alexander pousse une grande expiration et s'agenouille face à moi. Il relève mon visage en poussant mon menton vers le haut. Son sourire triste est un détail de plus pour me forcer à reprendre de la vigueur.
Alexander: Je sais ce que cela représente pour toi. Crois bien que j'en suis profondément désolé mais c'est malheureusement une chose que je peux empêcher.
Moi: Laisse moi un peu seule, je t'en prie.Je vois son regard s'attrister un peu plus et se baisser sur le tapis. Il inspire comme il le fait chaque fois qu'il est contrarié ou stressé. Il se relève et embrasse mon front.
Alexander: Tu es sûre ? Seule, ici ?
Moi: Oui, je viendrais me coucher, inutile de me faire chercher.
Alexander: Bien. Nous nous retrouvons pour dîner ?
Moi: Non, je n'ai pas faim.
Alexander: Bien, bonne soirée mon amour.Il dépose un autre baiser sur ma joue cette fois et s'en va. Il ferme la porte doucement et je laisse le chant du soir des petits oiseaux bercer ma solitude. J'en ai besoin pour encaisser cette nouvelle qui m'a clairement abattue, je ne me suis jamais sentie aussi démunie de ma vie.
Média : salon principal de Clarence House
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L'étoile et le lion
Fiksi RemajaFrançaise et entravée par des principes familiaux, sa vie prend un tournant alors qu'elle traverse la Manche comme tant d'autres fois auparavant. Anglais et promis à un avenir lourd de responsabilités, il est bousculé par l'imprévu d'une mission ba...