Chapitre 7

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Alexander: Tu as déjà vu Londres la nuit ?
Moi: J'ai déjà pris la route la nuit mais j'avoue que je n'ai pas pris le temps de regarder.
Alexander: Alors regarde par la vitre.

Nous roulons sur une grande route, traversant Piccadilly Circus. Tout est étincelant, avec les lumières des magasins, des panneaux publicitaires, des enseignes et des décorations de Noël. Dehors, le peu de gens qui s'aventurent dans les rues sont emmitouflés dans de grosses vestes qu'on imagine duveteuses et bien chaudes.

Moi: C'est vrai que c'est joli.

Je ne décolle pas mon nez de la vitre teintée de la berline jusqu'à ce que la voiture s'arrête devant un grand bâtiment tout illuminé de lumières dorées.

Alexander: Nous sommes arrivés.

Jack sort de la voiture mais c'est Alexander qui m'ouvre la porte apparement plus rapide. Celui-ci le remercie quand même d'un sourire.

Alexander: Merci Jack, tu peux rentrer. À demain.
Jack: A demain.

Jack repart dans la voiture et nous laisse tous les deux devant le grand hôtel. Alexander allonge son bras pour le faire signe d'avancer.

Moi: Tu tutoies ton chauffeur ?
Alexander: Ce n'est pas que mon chauffeur, c'est aussi mon garde du corps et mon meilleur ami. Mais devant les autres, on se vouvoie et il utilise les dénominations dues à mon rang.
Moi: Je vois.

Il passe finalement devant moi et me guide jusqu'à un ascenseur. Nous montons jusqu'au dernier étage apparement. Personne ne dit mot et il n'a pas esquissé un seul sourire depuis tout à l'heure.
Nous arrivons enfin devant une large porte blanche qui, ouvre avec une carte magnétique. Il me laisse entrer, toujours avec un geste de la main. Je découvre une immense suite très joliment décorée dans le style moderne mais avec des petits clins d'œil ici et là à la décoration anglaise traditionnelle. Il ya tout ce qu'il faut : cuisine, table à manger, salle de bain, dressing, salon et chambre. Le tout avec beaucoup de rangements et de place bien qu'assez bien utilisée par la disposition de plantes et d'œuvres d'art.

Moi: C'est magnifique.
Alexander: Tu veux que je te serve quelque chose ? Tu peux t'asseoir là.

Dit-il en me montrant du menton un petit salon d'une table et de trois petits fauteuils, installé près de la grande baie vitrée de la pièce à vivre.

Moi: Je ne prendrai qu'un verre d'eau, merci. J'aimerais assez qu'on ne tourne pas trop autour du pot.
Alexander: Je te l'ai dit, je veux te connaître.
Moi: Et il n'y a pas de façons plus ordinaire de connaître quelqu'un ?
Alexander: Comme quoi ?
Moi: Un repas au restaurant, un verre dans un bar, une séance de cinéma, par exemple.

Je me suis installée dans un des fauteuils alors qu'il pose devant moi un verre d'eau fraîche sur un sous verre. Il s'assoit en face de moi, légèrement affalé et défait un bouton du haut de sa chemise.

Alexander: Je préfère être au calme mais ce sont de bonnes idées.
Moi: Bon, qu'est-ce qui t'intéresse ? Mon métier ?
Alexander: Toi, toute entière.
Moi: Que veux-tu savoir ?
Alexander: Si tu voudrais m'embrasser.

J'ai peur d'avoir mal entendue. Je ne suis pas habituée à être draguée, encore moins si directement. Car maintenant, plus de doutes, il me drague. Mais je n'arrive pas encore à déterminer si j'aime bien ou si je déteste.

Alexander: J'y pense depuis hier.
Moi: Si tu avais un peu attendu, peut-être que l'envie serait passée et je ne serais pas là à une heure de la nuit aussi tardive.
Alexander: Tu es amusante.
Moi: Toi aussi.
Alexander: Pardon ?
Moi: Tu dois beaucoup t'ennuyer pour vouloir apprendre à connaître une femme que tu as croisée un quart d'heure aussi tard. C'est amusant de te voir essayer d'animer un peu ta vie. Tu fais quoi dans la vie ?

L'étoile et le lionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant