Chapitre 45

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Je réponds positivement, avec beaucoup plus d'émotion que la première fois et je saute dans les bras d'Alexander. Nous nous embrassons de toutes nos forces en nous câlinant tendrement. Il est heureux et je le suis également. Comment ne pas l'être ? Je ne pense à rien d'autre qu'à passer ma vie aux côtés de l'homme que j'aime, que j'aime infiniment. Notre étreinte s'essouffle et Alexander prend ma main pour m'emmener dans notre chambre.

Mon rêve se termine sur la vision de la porte close. Depuis une semaine, je suis sur un nuage de bonheur et je ne descendrai pour rien au monde. Après notre soirée bien trop mouvementée au palais de Buckingham, Alexander et moi sommes rentrés à la maison heureux mais avec un goût amer. Cette demande n'était pas celle qu'on aurait pu imaginer entre nous. Nous ne nous sommes pas quittés, je l'ai accompagné à tous les rendez-vous qu'il devait honorer en prenant soin de l'attendre dans une salle toute proche ou bien dans la voiture, me donnant l'occasion de longuement converser avec Jack. Il reste néanmoins un mystère pour moi. Une semaine est passée ainsi, moi cachée et lui au travail. Cela me donne un assez bon aperçu de ma vie si je l'épouse : lui sous les feux des projecteurs et moi constamment deux pas derrière lui. Nous demeurions heureux mais tracassés par la manière dont se sont déroulés les événements.

Un soir, alors que je rentrais des courses, j'ai surpris le palais dans l'obscurité. La nuit tombe plus tôt en septembre et cela me chagrine. Je préfère l'été et les journées longues. Intriguée, j'ai poussé la porte d'entrée pour y découvrir un chemin éclairé de bougies chauffe plat qui me guidaient comme un millier de lucioles à travers ce château qui est devenu ma maison. J'ai lâché mes courses négligemment et j'ai choisi de les suivre. Elles m'ont menée jusqu'au salon tout simplement, où un énorme bouquet de fleurs m'attendait sur la table basse. Il était magnifique, composé de renoncules et de pivoines. Je remarquais que ce n'était pas la saison. La lettre coincée entre les pétales portait pour message : « Je t'attends dans la salle à manger ». Je me suis empressée d'y aller. Elle n'est pas loin du salon et le chemin fut vite parcouru jusque là. La salle à manger était elle aussi éclairée à la seule lumière de chandelles par dizaines. Un plat de spaghettis fumant était disposé au milieu de la table tandis que mon amoureux était bien sagement assis à une extrémité de la table magnifiquement dressée. Il m'a fait signe de m'installer et après l'avoir harcelé sur la raison d'une telle attention, nous avons dîné dans une atmosphère agréable, amoureuse et chaleureuse. Un gâteau est arrivé, ma part fut déposée directement devant moi. J'ai reconnu l'écriture d'Alexander qui s'était appliqué à réaliser un glaçage au sucre : Will you marry me ? Je relevais la tête pour l'interroger du regard, il se mordait le bout des doigts, stressé comme un enfant. Il répéta la question inscrite sur mon dessert en français et c'est les larmes aux yeux que je me suis précipitée vers lui en souriant et en acquiesçant bêtement de la tête. Le premier « oui » n'a pu sortir qu'après avoir repris mon souffle, blottie dans ses bras et assise sur ses genoux.

C'était la deuxième demande d'Alexander. Il m'a dit ensuite vouloir la faire car il ne m'avait pas donné l'attention et la considération que je méritais, selon lui. Elle était simple cette seconde demande, je n'en demandais pas plus. J'avais l'impression qu'il n'était pas le prince héritier et que je n'étais pas déjà sa fiancée. À cet instant, nous étions deux adultes normaux qui s'aiment et qui désirent s'unir. Cependant, les récents événements m'ont forcée à mettre de côté un sujet que je n'ai aucune envie de traiter. C'est aujourd'hui ou jamais mais j'y vais à reculons.
En fixant le plafond de notre chambre, je soupire en pensant à toutes ces émotions ressenties en si peu de temps. Alexander est déjà debout, il avait un discours à prononcer ce matin dans un collège prestigieux. Il est presque dix heures et il est temps que je me lève et m'occupe d'un cas que j'avais promis de régler au roi.
Je prends un bon petit-déjeuner, me prépare et m'attable à mon bureau. Je saisis le téléphone du palais avec hésitation, je l'utilise rarement. En décrochant, un employé du standard téléphonique me salue.

L'étoile et le lionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant