Vacances Farniente

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La voiture qui nous attendait à l'aéroport de Genève nous conduit maintenant en direction de Lausanne. Les hauteurs de la ville font face au reflet du lac qui donne une impression de fjord à cette époque de l'année.
En effet nous sommes le 22 novembre et ces vacances sont les bienvenues malgré la tension dans notre couple. Je comptes là-dessus pour faire de cette tension un souvenir, ou du moins mettre les choses au clair.
Alexander ne parle pas sauf pour remercier Jack de nous avoir conduits jusqu'à magnifique et immense chalet qu'Alexander a loué pour nous. Son état d'esprit m'inquiète de plus en plus mais je garde espoir encore une fois, et ne laisse pas trop paraître mon ressenti.

Nous entrons directement dans le salon où une énorme cheminée de pierres abrite un feu vivace. Les baies vitrées donnent une vision panoramique sur tout le paysage. Nous sommes bien haut sur la ville et un peu à l'écart : parfait pour retrouver notre intimité.
Je retire ma veste pour la jeter sur un des canapés recouverts de fausse fourrure. Je fais face à mon mari et m'approche doucement de lui pour mettre mes mains sur ses larges et puissantes épaules.

Moi: On va bien se reposer ici, loin de Londres...
Alexander: C'est pour te faire plaisir que j'ai préparé ces vacances, je vois que tu es heureuse alors je suis heureux.
Moi: C'est adorable, en effet je suis très heureuse que tu aies pris cette initiative. Tu as tant de travail...
Alexander: Tu ne m'en veux pas ?
Moi: De quoi ?
Alexander: D'avoir autant de travail.
Moi: Non, je sais que c'est ta fonction qui t'impose cela.

Je fais mine de ne pas être dérangée, question stratégie : j'avance petit à petit vers ce à quoi je veux l'emmener. La lecture de L'Art de la guerre n'a pas été si inutile finalement mais à l'époque de l'école militaire, je voyais ça comme une corvée.
J'embrasse Alexander et il répond à mon baiser, je suis surprise mais ça me soulage ; peut-être que la situation n'est pas si inquiétante que je le ressens. Je choisis tout de même de ne pas m'arrêter là, je visite donc le chalet entier le temps de trouver une idée. Mais c'est Alexander qui trouve en premier :

Alexander: Il a un jacuzzi sur la terrasse Est.
Moi: C'est une invitation ?
Alexander: Ça pourrait...

Je vois son sourire insolent s'afficher immédiatement, il accompagne parfaitement le reste de son allure : mains dans les poches, épaules détendues, appui nonchalant contre un mur.
Je m'approche de lui encore une fois pour accéder à l'entre de notre chambre qu'il bloque avec son corps. Je pose alors mes deux mains sur son torse pour le pousser doucement, il attrape mes poignets pour les bloquer.

Alexander: Qu'est-ce que tu fais avec tes petites mains ?
Moi: Je voudrais entrer dans ma chambre pour enfiler un maillot de bain.
Alexander: Pourquoi un maillot de bain ?
Moi: Répondre à ton invitation.
Alexander: C'est ce que je dis.
Moi: Oh mais Sa Majesté serait-elle en train de proposer à sa femme une activité toute autre que la baignade ?
Alexander: Pourquoi pas.

Je le regarde profondément et il passe une main derrière mon dos pour me tirer directement contre lui. Je sens qu'il en a autant envie que moi. Le baiser qui capture mes lèvres est intense et nous fait basculer tout les deux dans un dessein plutôt salace.

Alexander: Je crois que nous ne verrons pas le jacuzzi ce soir.
Moi: Ça ne me dérange pas.

Nous nous embrassons langoureusement et passionnément. J'aide Alexander à retirer sa veste de costume, en contre partie il entreprend de me défaire du pull lacé en cachemire qui couvre ma poitrine. En quelques minutes la totalité de nos vêtements sont étalés sur le sol du chalet. Et nos corps déjà fortement étreints se dorent l'un contre l'autre devant la cheminée. Les flammes du feu scellent nos corps en les ramollissant pour qu'ils se fondent l'un dans l'autre. Alexander promène sa main en frôlant la peau du haut de mes cuisses et ma tête est parfaitement emboîtée dans le creux de son cou. Nous ne prononçons aucun mot, juste des gestes et des regards. Lorsque je regarde l'horloge suisse accrochée au dessus du foyer, je sursaute et me lève immédiatement. Je sens Alexander bouger et je l'imagine froncer ses sourcils noirs.

L'étoile et le lionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant