Maladie et photos

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Je pose en robe blanche et dorée sur un divan, debout ou même assise, devant un objectif qui me parait plus gros que ma tête. Hier alors qu'Alexander me faisait visiter notre nouvelle demeure, j'avais totalement oublié que ce shooting avait lieu aujourd'hui.
Il est 14 heures et nous posons depuis presque une heure. Le photographe annonce la fin imminente de la séance et Alexander me regarde derrière l'objectif avec un sourire qui en dit long sur ses pensées.

Photographe: Et voilà ! C'était la dernière de la séance, vous avez été parfaits vos Altesses. Vous aurez les photos en fin de journée.
Alexander: Merci, faites les parvenir au château s'il vous plaît.

Le photographe hoche la tête alors qu'Alexander vient me chercher en attrapant mon bras. L'équipe de photo range le matériel tandis que nous sortons de la pièce.
Une fois dans le couloir, Alexander ne se retient plus pour m'embrasser, ça me surprend presque autant d'enthousiasme.

Alexander: J'en rêvais depuis une heure.
Moi: Tu n'es pas le seul...

Son regard s'embrase et ses lèvres reviennent capturer les miennes. Sa langue entre dans ma bouche et il me fais reculer jusqu'au mur. Là, sa main tâtonne pour ouvrir une porte qu'il referme aussitôt que nous soyons entrés. Ses mains s'y prennent d'une façon remarquable pour retirer l'incroyable robe que je porte et il n'attend pas plus de temps pour m'assoir sur une commode en bois précieux. Il balaye les objets qui s'y tiennent tandis que je me dépêche de lui retirer ses vêtements.
Une fois le pantalon tombé au sol, sa bouche fond sur la mienne encore une fois tandis que d'une main il fait descendre son boxer. Sa bouche descend dans mon cou pendant qu'il entre d'abord tout doucement puis lorsque ses lèvres retrouvent les miennes dans un baiser passionné, il s'introduit d'un coup de hanches franc. Plusieurs minutes s'écoulent et le bord du précipice est là. Il m'y rejoint et nous éclatons tout les deux après un rapport assez intense et violent.

*******

Nous venons de remonter dans la voiture, changés et prêts à habiter pour la toute première journée dans notre château. Alexander au volant me regarde intensément et je lui rend mais d'un coup, une pensée se place dans mon esprit et le frappe fort. Je perds tout de suite mon sourire et mon air enjoué.
Alexander regarde la route, il est concentré mais je dois lui demander :

Moi: C'était quoi la mauvaise nouvelle que tu devais m'annoncer hier soir ?

Je vois son sourire s'effacer encore plus rapidement que le mien et son regard venir sur moi lentement avec un fond de tristesse. Ça m'inquiète alors je fronce les sourcils.

Moi: Qu'est-ce qui se passe ?
Alexander: Attendons d'être arrivés, c'est très sérieux.

Le moment de légèreté que nous avons vécu il y'a une vingtaine de minutes s'évapore en un rien de temps pour laisser place à une ambiance lourde.
Arrivés au château, nous descendons et rejoignons le château assez rapidement. Nous nous dirigeons vers notre chambre et derrière nous, la porte se ferme. Je m'assois sur le lit et Alexander s'assoit à côté de moi. Il parait peiné et gêné mais j'attends impatiemment qu'il sorte les mots qu'il coince dans sa gorge.

Alexander: Je dois t'annoncer quelque chose de peu facile.
Moi: Dis moi, je t'écoute.
Alexander: Bon, mon abruti de père est malade depuis plusieurs mois et il ne nous a rien dit, à personne.

Je commence à comprendre petit à petit ce qu'il veut me dire.

Alexander: Il n'en a plus pour très longtemps.
Moi: Combien ?
Alexander: Deux mois tout au plus.
Moi: Mais c'est affreux !
Alexander: Même si ça a toujours été tendu entre nous, je dois reconnaître que oui. Mais il y'a une chose à laquelle tu ne penses pas...

Ses dernières paroles me font lever la tête jusqu'à ses yeux et j'essaie de chercher à travers son regard ce qu'il veut dire par là. D'un coup, je ferme les yeux. J'ai compris et je ne pensais pas que ça me ferait cet effet là.

Moi: La couronne.
Alexander: Exactement. Les conseillers qui m'ont annoncé sa maladie m'ont fait comprendre que, oui c'est horrible, mais que derrière tout ça il ne reste que deux mois pour nous préparer à la royauté mon amour.

Je ne sais pas ce qui est le pire : que le roi meurt dans très peu de temps, que nous n'ayons que deux mois pour nous rendre aptes à régner ou que ce soit des conseillers qui lui ont annoncé cette triste nouvelle.
Mais je comprends ce qu'il me dit et ça me fait l'effet d'un électrochoc. Je relève la tête, chasse mes mauvaises pensées et prends fermement ses mains. Le contact de nos peaux éveillent nos sens mais nous ignorons la sensation pour pouvoir gérer cette annonce.

Moi: Il ne nous reste que peu de temps avant de monter sur le trône si je comprends bien, alors montrons nous dignes de cette tâche. Le roi manquera à la nation mais ce qui importe c'est l'avenir. Ton père n'est pas encore mort mais il faut anticiper, ne nous laissons pas abattre même si c'est terrible. Nous nous aimons et nous nous marions dans peu de temps maintenant. Gardons la tête haute.
Alexander: Je suis fier d'être amoureux d'une femme comme toi.

Suite à ces mots, nous nous enlaçons tendrement sur le lit et j'enfouis ma tête dans son cou, il ne perd pas de temps pour m'imiter. Le sentir contre moi est un bonheur sans fin et un réconfort sans égal. J'ai conscience que c'est sûrement difficile ce qui nous attend mais tant que nous sommes ensemble, nous pouvons tout affronter.

L'étoile et le lionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant