Only Me

•15•

— Putain ! Putain de merde ! Putain, je n'arrive pas à le croire !

— Ça va ?

Je me retourne et fusille du regard le jeune homme qui me fait face. Il est très beau, mais je n'ai pas la tête à contempler ses beaux bras pourvus de veines saillantes. La pénombre ambiante le cache en parti, mais il est musclé et blond.

— Non... enfin si. Si très très bien. Viens par là toi.

Je l'attrape par le col et me colle à lui. Je plaque mes lèvres sur les siennes, et il ne réagit tout d'abord pas, surpris, puis prend conscience qu'une magnifique (je suis réputée pour ma grande modestie) jeune fille en lingerie fine lui a sauté dessus, et réponds à mon baiser. Il saisie ma cuisse et remonte ma jambe sur sa taille.

Mais mains tirent sur les pointes de ses cheveux. Je m'écarte un petit peu, pour reprendre haleine, et demande :

— Où est ta chambre ? On va finir ça là-bas.

Je croise mes jambes dans son dos et le laisse me porter jusqu'à son bungalow. Il me plaque contre la porte, et m'embrasse de nouveau. Je sens son érection contre mon ventre.

Soudain la lumière du palier du bungalow d'en face s'allume, et une voix grommelle :

— Faites vos cochonneries à l'intérieu... bordel Katherina c'est toi ?!

Je me dégage de l'étreinte de mon inconnu, pour faire face à un Peter stupéfait.

Je porte ma main à ma tempe. Il ne manquait plus que ça. Pourquoi faut t'il qu'on vienne toujours gâcher mes plants cul ?!

— Peter... , je commence, mais il m'interrompt.

— Bordel de merde Katherina. (Je vois la déception de peindre sur son visage). D'abord le mec au gala de charité, après les photos et le jeu de la soufflette et maintenant ça ?! Putain mais c'e quoi ton problème ?!

La pointe de culpabilité qui m'avait envahie disparaît aussitôt, pour laisser place à une colère noire.

— MON PROBLÈME ?! Nan mais c'est la meilleur ! C'est toi qui dis que j'ai un problème alors que tu es ici à essayer de me reconquérir alors que tu as une ex en cloque qui t'attends chez toi ?!

Je vois son visage se fermer plus encore, et il déclare, froidement :

— D'accord, tu as raison. De toute façon ça ne serre à rien que je ne perde mon temps ici. Et tu sais pourquoi ? Parce que tu n'as pas de cœur, alors à quoi bon essayer de trouver l'amour avec quelqu'un qui n'éprouve rien ?! Tu sais quoi, tu me fais pitier Katherina. Parce que tu finiras SEULE !

Sur ses mots, il tourne les talons, entre dans son bungalow et claque violemment la porte derrière lui.

La poids de ses paroles me tombe dessus tel du béton. La douleur déforme mes traits. Comment ose t'il dire ça ?! Il ne me connaît pas, il ne sait rien de se que j'ai vécu.

Soudain ma vision se brouille, et je suis obligé de m'appuyer contre le mur de sa suite pour ne pas tomber.

Je me laisse glisser, dos au mur, en position assise. Le jeune homme que j'ai laissé en plant me fixe, incertain.

— Dégage !

Il cille, mais tourne les talons et entre dans sa chambre.

Une fois qu'il a disparut et que je suis enfin seule, j'éclate en sanglot. Mes larmes ne se tarissent pas, coulant silencieusement sur joues.

Hannah, du haut de ses 6 ans, se jette dans les bras de mon père, lui embrasse la joue, et hurle « JE T'AIME PAPA ! ».

À l'expression de mon père, je comprends qu'elle a fait une erreur et que ça va barder pour nous quarte. L'imposant ex colonel saisie la petite Grey par les cheveux et la gifle violemment.

— Ne profane plus jamais une chose pareille, espèce de petite sotte ! Erman !

Mon frère lève les yeux vers son père, et murmure un petit « oui colonel ? »

— Explique a ta pauvre idiote de sœur ce que je vous ai répété des centaines de fois !

— Hannah, tu sais bien que tu n'as pas le droit d'aimé Papa, commence l'ainé de la fraterie Grey. Juste Maman, Tyler, Katherina et moi. Dis à Papa que tu ne l'aime pas, vas y.

La petite fille attrape une de ses mèche brunes et dit, clairement, comme on lui a dit de le faire :

— Non Papa, je ne t'aime pas.

Le colonel fronce les sourcils puis ébouriffe les cheveux de sa fille.

— C'est bien, Grey. Souvient toi : tu n'aime et n'aimera que Maman, Katherina, Tyler et Erman. Pour toujours.

Puis il se tourne vers le reste de la fratrie, et appuie :

— C'est valable pour vous aussi. Maintenant, je ne veux plus vous entendre avant que vous n'ayez terminé vos assiettes.

Je reviens dans le présent lorsque j'entends une porte grincer doucement.

Je lève les yeux vers un Peter effaré de me trouver là, en pleure, assise devant sa porte.

Il se précipite vers moi, et me prend dans ses bras.

— Je suis désolé, vraiment désolé Katherina, je ne pensais pas ce que j'ai dis. Pardonne moi s'il te plaît.

Sa voix est désespérée.

J'hoche la tête, tandis qu'il me remets debout. J'enfouie mon visage dans sa nuque, sans me soucier des conséquences. Il me caresse doucement les cheveux, et ça me fait un bien fou.

— Peter, tu n'ai qu'un idiot, déclarais-je faiblement. Tu ne sais rien de moi, encore moins de se qui me pousse à te résister continuellement. Le fait est que ce n'est pas que je n'ai pas envi de t'aimer, c'est que je n'en ai pas le droit.

Il resserre son étreinte autour de moi. Je m'arque pour plonger mes yeux dans les siens, les mains sur ses joues.

Sans que je ne puisse rien contrôler, je plaque mes lèvres sur les siennes. Il répond aussitôt à mon baiser, passionnément. Je sens son besoin de moi. Il me plaque contre le mur, et saisie mes cuisse pour que je les referment autour de sa taille. Notre baiser se fait sauvage.

Soudain, je prends conscience de se que je suis en train de faire. Je m'écarte aussitôt, paniquée, avant plaquer ma main sur ma bouche.

— Merde !

Et je m'enfui en courant, abandonnant sur place ma robe et mes escarpins.

Ce n'est pas tant que je ne veux pas lui donner une deuxième chance ; de toute façon, ça ne marchera pas. Il a une ex enceinte sur les bras, et moi j'ai... mon passé.

Il faut que je me désintoxique de Peter Clarke, c'est vitale.