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Point de vue de Katherina :

Je fermes les yeux un instant.

Je suis vraiment lasse, et il est vrai que je n'ai pas envi de rentrer.

J'ouvre les yeux pour découvrir ceux de Peter braqués sur moi.

— C'est d'accord, je reste.

Il soupire de soulagement.

— Merci. Viens je vais te montrer ta chambre.

Il m'entraîne vers un couloirs, que je reconnais comme étant celui qui mène à sa chambre. Il prend néanmoins l'autre direction, et me fais gravir quelque marches. Nous passons devant plusieurs portes avant qu'il ne s'arrête devant l'une d'elles. Il l'ouvre et me dit que je trouverais se qu'il faut dans les placards. Il sort, et referme la porte derrière lui, me laissant seule.

La vue sur Central Park est magnifique.

Je me dégote un t-shirt trop grand dans une des armoires, et m'allonge sans plus attendre entre les draps.

Comment ai-je pu faire une pareille erreur ?

Les mots de Peter me tourmentent. Un bébé est sensé être un cadeau, un magnifique cadeau, mais pour Peter un fardeau serai un terme plus convenable. Pour moi aussi, bien sûr, mais bon...

L'entendre le dire me fait mal au cœur.

Je pose ma main sur mon ventre et murmure.

— Ah, tu sais, Papa, il va t'aimer un jour.

Je finis par m'endormir, épuisée.

***

Je me réveille en sursaut, trempée de sueur. Je n'ai pourtant pas fait de mauvais rêve.

Je tente de me rendormir, en vain.

Après un temps indéfini, mais long, je me décide à regarder l'heure sur mon téléphone.

Il est deux heures du matin.

Je me retourne encore une fois dans mon lit, tandis que mes pensées dérivent vers Peter.

Je sais que si je vais le retrouver, je réussirai à dormir.

N'ayant pas la force de résister, je me glisse hors du lit, et, dans la pénombre la plus complète, sors dans le couloir. Je descends tant bien que mal les marches, et me dirige vers l'autre extrémité du couloir. Je ne sais plus exactement quelle pièce est la chambre de Peter, alors j'ouvre une porte au hasard. Une chambre, inoccupée. Je referme la porte, et, la main sur le mur pour me guider, marche à petits pas prudents vers la prochaine.

J'entrebâille la porte, lorsqu'elle se présente sous mes doigts, mais reste figée devant le spectacle qui s'offre à moi.

Je ne peux détacher mes yeux de la scène qui se déroule sous mes yeux.

Mes cellules grises se connectent et me développent plusieurs options en moins de quelques millisecondes.

A : partir.
B : essayer d'être compatissante, pour une fois, et servir de psy.
C : profiter de la situation pour arranger mes affaires.

Je me mords la lèvres.
Et merde, ce n'est pas ce soir que je serais raisonnable, et encore moins que j'aurais de l'empathie.

Only Me Où les histoires vivent. Découvrez maintenant