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Nous arrivons à Boston une heure plus tard que prévu, à cause des conneries de Peter.

Alors que je scrute le paysage urbain, tentant de reconnaître ma ville natale, Clarke m'interpelle :

— On arrive dans une vingtaine de minutes. Tu ne penses pas que tu as des choses à me dire concernant ta famille ?

Je me tourne vers lui.

— Comment ça ?

Il hausse les épaules.

— Briefe moi.

Je me mords la lèvre. Il saisie chaque opportunité pour me faire parler de moi, mais tout en restant subtile. Je décide de lui donner un os à mordre, pour mieux cacher les cadavres.

— Je vais essayer de faire court. D'abord y'a ma mère, Elena Grey. Sois naturel, tu lui plairas. Ensuite mes frères... c'est là que ça se complique. Premièrement tu es le premier de mes petits amis qu'ils rencontrent, donc ils risque fortement de te toiser avec un air mauvais. Mais j'ai bon espoir que ça reste cordial. Ensuite ma petite sœur, pour elle, il n'y aura pas de problème, tu verras. Et enfin... Valentina. La femme de mon plus grand frère, Erman. J'avoue que c'est là que ça que j'ai peur que ça dérape. Je ne l'ai pas vu depuis deux ans, et je pense que c'est mieux ainsi.

Je me tais, perdue dans mes pensées.

— Qu'est ce qu'il c'est passé ?

J'hausse les épaules. Bon, on déterre un orteil (pour mieux dissimuler le pied).

— Mon père nous a enseigné des valeurs quelques peu douteuses, je m'en rend compte, maintenant. Nous n'avions le droit de n'aimer que nous. Et j'étais celle qui le remplissait le plus de fierté, tu comprends, alors j'ai tout fais pour que ça dure. Je respectais ce qu'il disait au pied et à la lettre.

Point de vue de Peter Clarke :

Le dossier me revient en mémoire, se qui me donne des sueurs froides. J'ai du mal à imaginer se que Katherina a du vivre avec un père pareil.

Néanmoins, elle semble avoir prit un peu de recul sur se qui touche à son père.

Elle poursuit son récit, les yeux plissés.

— À peine un an après sa mort, Erman nous a présenté Valentina. J'ai... mal réagis. Ils se sont mariés il y a deux ans. J'ai assisté à la cérémonie à la mairie. Tout au fond, un verre de whisky à la main, habillée tout en noir. Je me suis cassé juste après, et suis allé finir ma soirée dans un pub, loin de la fête. Je n'ai pas revu Valentina depuis, mais elle me déteste, c'est certain. Elle peut, j'ai été odieuse avec elle.

Elle tourne sa tête vers la fenêtre, mais je sens qu'elle n'est pas si indifférente qu'elle voudrait en donner l'ilusion face à la situation.

Je pose ma main sur la sienne.

— Tout va bien se passer, ne t'inquiète pas. Je suis là.

Elle sert fort ma main.

***

Comme on pouvait si attendre, la maison de la mère de Katherina est immense, luxueuse, de bon goût. Non seulement son mari était blindé, mais en plus sa fille est milliardaire, et elle même est médecin.

Je gare la voiture dans une large cours à l'arrière de la large bâtisse.

J'adresse un sourire rassurant à Katherina, qui semble un peu nerveuse.

— Laisse moi deviner, tu ne les as pas prévenu que tu viens ?

Elle secoue piteusement la tête. Elle ouvre la portière et se glisse à l'extérieur. Elle est adorable, vêtu de sa robe Zadig&Voltaire bleue, ses cheveux dégringolant en cascade dans son dos.

Only Me Où les histoires vivent. Découvrez maintenant