Only Me

•39•

Point de vue de Katherina Grey :

Un mal de crâne abominable me ramène à la vie. Je fronce les sourcils, puis tente d'ouvrir les yeux.

Ma vision se stabilise, et mon regard parcours la pièce dans laquelle je me trouve.

C'est une chambre d'hôpital, sans l'ombre d'un doute.

Mes pupilles rencontrent soudain la carcasse endormie de Peter. Il sommeil dans un fauteuil à l'aspect peu confortable.

Je tente de comprendre pourquoi je me trouve à l'hôpital, lorsque mes souvenirs me reviennent. Je me suis évanouie.

Mais pendant combien de temps suis je restée dans le coma ?

Je me redresse, et constate que je suis sous perfusion. Je retire la longue aiguille qui perce ma main, puis pose un pied au sol. L'espèce de chemise de nuit d'hôpital que je porte me fait grimacer.

Nan mais sérieux, j'ai pas travaillé si dur pour finir sapper comme ça !

Je me plante devant Peter avant de m'éclaircir la gorge.

— Hum hum. Peter Clarke, c'est l'heure de se réveiller.

Celui ouvre aussitôt les yeux, et sursaute en me voyant droite devant lui.

Ou peut être que c'est ma tenue qui lui fait cet effet là, qui sait ?

— Katherina ! Mais qu'est ce que tu fais debout ? Et ta perfusion ?

Il se redresse.

Je souris.

— Ne t'inquiète pas, je vais bien. Mais, au juste, qu'est ce que je fiche ici ?

Il semble un peu mal à l'aise.

— Assis toi et je t'expliquerais tout.

Je fronce les sourcils.

— Mais...

— S'il te plaît.

Je lève les yeux aux ciel, mais m'exécute.

— Avant toute chose, depuis combien de temps suis-je là ?

— Tu veux dire, à l'hôpital ? Tu as passé la journée ici, et il est...  (il jette un coup d'œil à sa montre) 23h30, donc approximativement une petite dizaine d'heures.

Je soupire.

— Dieu merci, j'ai un rendez vous important demain matin à 8 heures précises.

Il roule des yeux.

— Le travail, toujours le travail.

Je fais la moue.

— Bien sûr, diriger cette entreprise à toujours été mon rêve (toi qui es également PDG, tu devrais savoir mieux que personne à quel point c'est jouissif). Sais tu au moins combien de femme sont plus riche que moi à l'heure qu'il est ?  Elles sont approximativement 5. Bon, depuis quelques semaines seulement, Lauren Jobs a récemment acheté une île, et j'ai empoché un beau pactole le jour même du payment, je suis donc un petit peu plus riche qu'elle maintenant. Enfin, tout ça pour dire que je touche enfin au but. Je suis certaine que mon père aurait été fière de moi. Et, plus encore, je crois que je suis fière de moi. Quoi qu'il arrive avec ma mère, j'aurai été, au moins une fois dans ma vie, vraiment heureuse de là où je suis parvenu.

Point de vue de Peter Clarke :

Elle a l'air serein, et je sais que je vais tout gâcher. Encore une fois.

Néanmoins, cette nouvelle va sans doute être un soulagement pour elle, alors je repousse ma peine.

Dans tout les cas, elle l'aurait fait elle même, elle m'avait annoncé dès le début qu'elle comptait avorter.

Point de vue de Katherina Grey :

La mine sombre de Peter me tire de ma torpeur d'autosatisfaction.

— Qui y'a t'il ? , je demande.

Il déglutit.

— Je suis désolé pour ce qu'il s'est passé avant que tu ne t'évanouisse.

J'esquisse un sourire indulgent, et m'empare de ses mains.

— Non Peter. C'est ma faute. J'aurai dû tout te dire avant même de te présenter à ma famille. Tu sais, je te fais confiance, et, -dès que j'aurai un moment-, je te le prouverai. Je vais tout te dire. Tu mérite de savoir la vérité, quoi qu'il arrive à la Grey Company. 

Je pose tendrement mes lèvres sur les siennes.

Néanmoins, il interrompt trop vite notre baiser.

— Katherina...

— Oh, je sais, cette tenue est à faire peur, surtout sur moi, (elle me rend grosse) , mais...

Point de vue de Peter Clarke :

J'ai mal au cœur. Elle a l'air si joyeux d'avoir enfin décidé de se libérer du poid d'un secret qu'elle a toujours caché.

— Non ce n'est pas ça. Ils... les médecins, pensent qu'il est possible que... que...

Je n'arrive pas à me lancer.

Point de vue de Katherina Grey :

Ma gorge se serre. J'ai un très mauvais pressentiment.

— Que quoi ?! Crache le morceau, merde !

La chair de poule envahit chaque parcelle de mon corps.

Il déglutit.

— Il est possible que tu ai perdu notre bébé.