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Un mal de tête terrible me broie les neurones. La seule pensée qui arrive à se démêler de l'affreux noeud que forment mes cellules grises en se moment, c'est « si j'attrape l'énorme couteau de cuisine posé sur le plant de travail, j'aurais environ 5 secondes pour le planter dans l'abdomen de Peter avant que quelqu'un n'intervienne ». Si je me débrouille bien, je pourrais même le planter une deuxième fois.

En effet, j'ai envie de tuer celui que j'ai volontairement présenté à ma famille. Ce petit con met non seulement notre relation en dangers, mais aussi mon avenir professionnel.

J'avale une aspirine, quand mon portable se met à sonner.

Ma conversation téléphonique est aussi brève que réjouissante.

La fin des enchères du building est prévu pour aujourd'hui. Pour le moment, Peter a la main, avec 130 millions de dollars mis en jeu.

Et moi, j'ai trouvé une alternative : un autre immeuble, aussi bien placé, que je pourrais avoir pour beaucoup moins cher.

Quant à l'immeuble que je visais au début, il semble que des fouilles archéologique aient été entreprises non loin, se qui empêcherai toute démolition.

Un grand sourire s'étale sur mon visage.

La société de Peter vient de perdre 130 millions de dollars. Quoi de plus réjouissant ?!

Mon mal de tête commence doucement à disparaître. Faire perdre de l'argent aux autres a toujours eu un effet relaxant sur moi.

Je lâche un petit rire, comme écœurée de moi même, et m'apprête à rejoindre la table lorsque ma mère entre dans la cuisine, un plat vide à la main.

Une alarme s'allume en moi. Il me faut m'extirper de la pièce au plus vite.

J'adresse un signe de tête à ma génitrice, et grince :

— J'y retourne.

Néanmoins, elle m'attrape le poignet, sourit, et déclare.

— Il est très bien, ton Peter...

— Je sais, oui.

— Tu l'aime bien, n'est ce pas ? Vous avez l'air proches.

— Nous le sommes. Nous sommes honnêtes l'un envers l'autre.

La pression de ses doigts s'accentue, en même temps que son sourire.

— La vérité n'est pas toujours une bonne chose, tu sais...

Je déglutis, tentant de ravaler ma colère. Sa menace est à peine masquée.

Je me dégage brutalement de son étreinte.

— Je sais oui. J'ai retenue la leçon. Je sais tenir ma langue lorsqu'il le faut.

Elle arrête de sourire.

— Je l'espère.

— Abi pedicatum, je réponds, en esquissant un sourire. Spurca es.

— Qu'est ce que ça veut dire ?, s'informe t'elle.

Je lève un sourcil.

— Ça veut dire que tu peux me faire confiance. J'ai appris ça à Harvard... tu sais, le latin et tout...

Je lui adresse le sourire le plus faux que je puisse trouver, et sors de la pièce, pour tomber nez à nez avec Peter.

Only Me Où les histoires vivent. Découvrez maintenant