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Point de vue de Katherina Grey :

J'étouffe. J'étouffe dans mon propre corps. Je suis emprisonnée dans cette peau, dans cette enveloppe dans laquelle je suis condamnée à rester.

Mon bébé est mort.

Mon bébé est mort !

Probablement étouffé, lui aussi, par mon enveloppe corporelle.

Mes yeux trouvent ceux de Peter. Je n'arrive pas a crier, même si j'en ai très envie. Ma détresse me brûle la gorge, décimant toutes mes certitudes, tous mes acquis sur son passage. Je reste droite, les yeux perdus dans le  bleu trop clair de ceux de Peter.

Point de vue de Peter Clarke :

Le regard de Katherina trouve le mien.
Le vide vertigineux que j'y trouve manque de me âper, de m'emporter avec lui dans une chute libre à l'atterrissage brutale.

J'ai envie de la prendre dans mes bras, je sais qu'elle en a besoin mais je n'y arrive pas. Moi aussi je suis paralysé dans une sensation d'impuissance qui m'étouffe.

Point de vue de Katherina Grey :

Ils m'ont tous abandonné. Chacun leur tour. D'abord mon père, ensuite Peter, et maintenant le bébé. Le bébé que je ne voulais pas. Le bébé que je n'étais même pas sure d'aimé.

Il n'avait pas le droit. Il n'a pas le droit !

Pas le droit de partir comme ça !

Ils finissent toujours par me laisser seule. Toujours.

Tel est donc la fatalité de ma vie.

Mon père avait une théorie. Chacun possède à son insu une fatalité qui le suit toute sa vie.

Je suis plutôt d'accord avec lui. Je pensais néanmoins que la mienne était d'être née dans une famille telle que la mienne, mais je me trompais.

Ils finissent tous par me lâcher. Tel est la loi fatale qui régie m'a vie.

Après de longues secondes qui passent tels des années, une larme finit par couler sur ma joue, m'abandonnant elle aussi, mais emportant néanmoins une partie de ma douleur avec elle.

Et je finie par me sentir soulagée.

Only Me Où les histoires vivent. Découvrez maintenant