Black Soul.

Partie 5.

Harry ne put qu'arquer un sourcil lorsque le garçon en face de lui, lui répondit qu'il avait aussi voulu se venger. Comment savait-il même le pourquoi du comment il en était voulu à vouloir lui-même se venger ? C'était n'importe quoi.
Il n'en croyait pas un mot et comptait bel et bien le lui faire savoir, lui faire comprendre qu'on ne se fichait pas de lui, qu'on ne lui mentait pas et encore moins lorsqu'on le regardait dans les yeux. Cependant, le petit ange sur son épaule droite lui fit se rendre compte que lui-même aurait tout fait pour se sortir d'ici, en vie.
Qui ne l'aurait pas fait après tout ?
Il déglutit alors discrètement et se redressa, déposant son dos contre la paroi de la camionnette qui ne tarda malheureusement pas à dévier de son chemin, une voiture lui barrant la route. Tout alla alors tellement vite. Le garçon aux yeux bleus tomba au sol, un coup de feu partant il ne sut où, suivi de plusieurs autres mais dans leur direction. Liam, qui était alors au volant, démarra en trombes et se dirigea vers la sortie de la ville, ne sachant trop quoi faire si ces garçons les poursuivaient.

En réalité ils les avaient déjà croisés. Depuis bien dix mois, les deux clans se provoquaient sans jamais passer à l'acte mais cette fois, tout semblait si différent. Beaucoup plus réel, ensanglanté.

MERDE.

Cria Harry en voyant Louis se vider de son sang sous ses yeux, sur le ventre, sans un mot. Était-il déjà mort ?
Il cria vite au conducteur de les ramener chez lui, de ne pas perdre de temps, ce qu'il fit sans broncher.
Harry habitait en dehors de la ville, dans une grande maison sécurisée. Personne ne l'avait jamais atteint. Personne n'en n'avait jamais même osé.
Il s'abaissa alors au niveau du garçon et le fit se mettre sur le dos, lui donnant quelques claques pour qu'il se reveille, faisant en même temps pression sur son épaule pour ne pas qu'il perde son sang. Il avait beau faire médecine, il n'avait absolument rien sur lui pour sauver quelqu'un. Ironique n'est-ce pas ? Sauver des vies le jour et les reprendre la nuit.
Il ne s'était jamais prononcé là-dessus.
Dix grosses minutes plus tard, Harry ouvrait la porte arrière de sa maison, Louis dans les bras, la camionnette étant déjà repartie. La purge était terminée pour ce soir. Il referma alors soigneusement la porte ainsi que le système de protection a l'aide d'une petite télécommande blanche et déposa Louis qui perdait à moitié connaissance, sur le grand plan de travail de sa cuisine ouverte. Il lui ordonna de ne pas bouger, étant parfaitement conscient qu'il n'en n'avait visiblement pas la force de toute façon et grimpa les marches des escaliers quatre par quatre pour aller chercher le matériel nécessaire pour retirer cette balle. Il se l'était fait lui-même et à de nombreuses reprises. Ça devrait aller pour le mécheux qu'il entendait geindre depuis la cuisine. Il le comprenait. Lui-même aurait préféré crever dans la rue plutôt que de se faire soigner par son assaillant.

Quand il revint, Louis suait, gémissant à moitié de douleur, l'insultant aussi quelques fois. Il retira alors son propre t-shirt et le mis dans la bouche du garçon pour qu'il se taise enfin et le laisse lui retirer cette putain de balle. Il déchira ainsi la partie de son t-shirt qui couvrait sa blessure et y versa rapidement de l'alcool, ignorant le jeune homme qui avait crié, littéralement crié de douleur. Il attrapa alors une pince spécialisée et lui retira lentement la balle avant de la jeter dans l'évier et placer une compresse imbibée elle aussi d'alcool sur sa plaie pendant une dizaine de minutes.
Dizaine de minutes durant lesquelles Louis ne cessait de lâcher des injures et ce, même avec le bout de tissu qu'était le t-shirt noir d'Harry dans la bouche.

Arrête de faire ta chochotte.
Je vais devoir te recoudre maintenant.
alors si tu veux passer la nuit fermes la et laisse-moi faire.

Il soupira et attrapa son briquet pour chauffer l'aiguille stérilisée qu'il avait dans la main. En moins de vingt minutes, tout était parfaitement recousu, la plaie du garçon ne saignant même plus et étant désormais recouverte d'un splendide bandage sur le haut du bras. Louis s'était d'ailleurs rapidement endormi, sûrement évanoui même alors le bouclé en profita pour ranger tout le matériel et lui retirer son t-shirt empli de sueur et a moitié déchiré ainsi que celui qu'il avait dans la bouche. Il ne restait désormais que cinq heures à tenir avant la levée de la purge et si Louis voulait survivre, il aurait plutôt intérêt à rester là. Quiconque l'aurait fait.
Il décida alors de porter le garçon comme une heure plus tôt et le déposa sur son immense canapé avant de s'asseoir sur le fauteuil non loin de là et allumer la télé. Il n'avait absolument rien à faire si ce n'était que d'attendre qu'il se réveille et le surveiller pour ne pas qu'il fasse de bêtises ou encore, s'échappe de chez lui.
Le point positif étant que ce soir, Harry avait atteint son but.

Il se demandait réellement si Louis lui avait menti. Si il était lui aussi venu se venger ce soir là.
Peut-être était-ce vrai au fond ?
Peut-être cette famille méprisable lui avait aussi causé du tort ?
Il était la première personne à venir chez lui depuis un bon bout de temps. À contrecœur et non pas par volonté, certes, mais Harry n'avait vu d'autres choix s'offrir à lui. Il n'avait pu se résigner à le laisser mourir. Il était médecin et ne tuait que ceux qui pour lui, le méritaient.
Soit ceux qui avait un quelconque rapport avec les meurtriers de sa famille.